Gabon : L’Assemblée nationale de la Transition ouvre sa session inaugurale

LIBREVILLE (Equateur) – C’est en présence du Premier ministre, des présidents d’Institutions de la Transition, du Corps diplomatique et des Représentants des organisations internationales, que le président de l’Assemblée nationale de la Transition, Jean François Ndongou a ouvert ce lundi 30 octobre au Palais Léon Mba, la session inaugurale de l’Institution dont il a la charge. Nous publions l’intégralité de son discours.

 

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la Transition,

Madame la Présidente du Senat de la Transition,

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle de la Transition,

Monsieur le Président du Conseil Économique, Social et Environnemental de la

Transition,

Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes représentant le corps

Judiciaire,

Monsieur le Médiateur de la République,

Messieurs les Présidents des Autorités Administratives Indépendantes,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement de la Transition,

Madame le Gouverneur de la Province de l’Estuaire,

Mesdames et Messieurs les Représentants des collectivités locales,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les Représentants des Organisations Internationales,

Distingués invités,

Mes cher(e)s Collègues,

Mesdames et Messieurs,

 

Notre présence ce matin dans cet hémicycle du Palais Léon MBA consacre l’ouverture effective de l’Assemblée Nationale de la Transition.

 

A l’occasion de cette session inaugurale, il me plait de rappeler, à l’entame de mon adresse, le contexte qui est le nôtre et qui nous amène à la situation historique que vit notre pays depuis le 30 août 2023.

 

En effet, gagnées par un fort sursaut national pour la refondation de l’État, la préservation des principes républicains de notre jeune démocratie et de la citoyenneté ; convaincues de la volonté partagée de changement pour le bien-être et le vivre ensemble du peuple, ce 30 août 2023, les Forces de Défense et de Sécurité réécrivaient l’histoire du Gabon, notre pays, par la prise du pouvoir par elles, mettant ainsi fin au régime politique existant pour amorcer une ère nouvelle.

 

C’est l’occasion et le lieu de saluer, une fois encore, la bravoure et la dextérité de nos Forces de Défense et de Sécurité réunies au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, CTRI, sous la direction du Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, qui ont opéré ce changement de régime, sans effusion de sang, sans violence, bien au contraire avec le soutien du peuple et des forces vives de la Nation.

 

Distingués invités,

Mes chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

 

L’histoire se répète ainsi en Afrique pour la saluer !  Je voudrais que nous plongions tous dans nos souvenirs qu’en Tunisie, en date du 7 novembre 1987, le Premier Ministre Zine El-Abidine Ben Ali, dépose le Président Habib Bourguiba, pour « incapacité » et le remplace parce que malade et affaibli, sous influence et entouré par une poignée de courtisans et d’intrigants. Cette prise de pouvoir fut une réussite totale, car elle s’effectua sans bain de sang et avec le soutien des principaux partenaires internationaux de la Tunisie. C’est notre histoire ! Et toute notre reconnaissance aux Forces de Défense et de Sécurité.

 

Mes Chers Collègues,

 

Je voudrais au nom du Bureau de notre Assemblée Nationale de la Transition que j’ai l’honneur de présider, vous adresser nos vives félicitations pour le choix porté sur chacun de vous par les plus Hautes Autorités de la Transition, en tête desquelles, Son Excellence, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État. Nous vous souhaitons la bienvenue. Et tous, ensemble, nous lui exprimons toute notre très profonde gratitude pour avoir honoré nos modestes personnes parmi tant de compatriotes plus méritants.

 

Nous assurons la Représentation du peuple. Nous le sommes d’autant plus que nous avons été nommés sur la base des propositions faites en amont par l’ensemble des composantes de notre société, les politiques, la société civile et les Forces de Défense et de Sécurité. C’est encore ici la traduction, aux yeux du monde, de l’acceptation populaire de cette Transition, in fine de son caractère inclusif.

 

Chacun de nous peut dès lors, mesurer l’étendue des espoirs du peuple à l’issue de la présente législature de la transition, qui doit nous conduire à redéfinir notre vivre ensemble.

 

Le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, l’a si bien rappelé que nous nous retrouvons ici entre gabonais, sans obédience politique aucune. Il n’existe donc ni Majorité, ni Opposition. Un seul idéal reste notre boussole et notre grande source de motivation, la refondation de notre Etat et la restauration de nos Institutions en vue de promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance et le respect des droits humains.

 

C’est donc à travers nous et par nous, que le peuple gabonais, qui a totalement plébiscité le changement de régime et placé sa confiance aux Autorités Militaires, attend concrétiser sa volonté de voir rebâtir au plus tôt l’édifice de ses Institutions. Ce peuple a hâte de voir s’établir le cadre ferme et souple qui garantira à la fois les droits politiques et sociaux de chacun, le fonctionnement régulier des Institutions exerçant le pouvoir législatif et celui du contrôle, ainsi que la responsabilité, la stabilité et l’autorité du pouvoir exécutif.

 

Dès cet instant, soyons alors le bon citoyen, le citoyen exemplaire. Le bon citoyen, oui ! Celui qui, à mon humble avis, a une haute idée de l’État, des Institutions et du contrat social qui nous lie. Le bon citoyen, celui qui travaille toujours dans le sens du rayonnement de la République. Le bon citoyen, celui qui se demande comme disait le Président Kennedy et pour le paraphraser : « Qu’est-ce qu’il peut faire pour sa nation et à son juste niveau pour que celle-ci progresse ». Nous y voilà au rendez-vous de notre histoire !

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

Votre nomination à la tête du Gouvernement après la prise du pouvoir par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, vibre comme un souffle nouveau, porteur de nouvelles espérances pour l’avenir de nos compatriotes. Nous sommes convaincus que vous conduirez les missions assignées à votre Gouvernement avec le cœur, avec passion, pour le bien de cette République nouvelle, forte de sa législation et de ses Institutions. La réussite de votre Gouvernement passe aussi par le concours actif et la confiance vigilante que notre Assemblée Nationale de la Transition saura instaurer avec celui-ci. De cet engagement collectif, dans lequel le Parlement doit jouer un rôle de premier plan, nos concitoyens seront les premiers bénéficiaires. Nous vous assurons de notre accompagnement par un travail constructif pour contribuer ensemble, à bâtir cet édifice nouveau auquel tous nous rêvons.

 

Distingués invités,

Mes chers Collègues,

Mesdames et Messieurs,

 

Je ne puis sereinement poursuivre mon adresse à l’endroit de cette auguste assistance sans lui traduire à présent, les mots de gratitude du Bureau de l’Assemblée Nationale de la Transition pour l’honneur que chacun fait à notre Institution, en choisissant de vivre au plus près de ses Députés, cette cérémonie qui marque l’inauguration de ses travaux.

 

Notre profonde gratitude d’abord à l’endroit de Monsieur, Raymond NDONG SIMA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la Transition. Nous apprécions hautement votre présence, en cet instant solennel, malgré vos lourdes charges. Vous nous traduisez ainsi le grand intérêt que le Gouvernement et Vous-même portez au partenariat que nous allons nouer dans l’accomplissement de nos missions respectives en même temps communes, et par conséquent à la nécessaire solidarité qui doit être la nôtre. Merci Monsieur le Premier Ministre et merci à l’ensemble du Gouvernement.

 

Nous tenons ensuite à saluer la présence de Madame Paulette MISSAMBO, Présidente du Sénat de la Transition, Nous connaissons votre engagement sans relâche pour le bien-être de nos populations et notre vivre ensemble. Et nous saluons le choix porté sur votre personne par les plus Hautes Autorités de la Transition. Votre présence à nos côtés est l’expression d’une collaboration future très fructueuse et utile, dans le cadre de notre coexistence bicamérale, pour accompagner le Président de la Transition, Président de la République Chef de l’État, et servir ainsi dignement notre peuple.

 

De même, nous rendons hommage, à Monsieur Dieudonné ABA’A OYONO Président de la Cour Constitutionnelle de la Transition, qui vient témoigner de son appui au Parlement et en particulier, à l’Assemblée Nationale dans les actions vigoureuses qu’elle attend mener pour la concrétisation d’un nouveau dispositif législatif qui cadre avec les aspirations de notre peuple.

 

Nous voulons également adresser nos vives félicitations à M. Séraphin MOUNDOUNGA qui vient d’être porté à la tête du Conseil Économique, Social et Environnemental de la Transition ; et qui nous honore de sa présence en ces instants solennels. Nous sommes convaincus que l’Institution dont vous avez désormais la charge saura nourrir les débats par la pertinence de ses avis et observations sur toutes les matières qui seront soumises à son examen dans l’intérêt de notre peuple.

 

Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes représentant le Corps judiciaire, Monsieur le Médiateur de la République, Messieurs les Présidents des Autorités administratives Indépendantes, Madame le Gouverneur de la Province de l’Estuaire, Messieurs les Maires des Communes de Libreville, d’Owendo et d’Akanda, soyez également chaleureusement félicités pour votre présence à nos côtés, témoignage de l’intérêt que vous accordez à la Représentation Nationale.

 

Le génie de notre nouvelle ère est celui de l’interdépendance. Il exige que chaque mesure particulière ne soit que la partie d’un tout. C’est pourquoi la mise en œuvre de ce grand chantier de refondation de notre État ne sera très activement poussée qu’avec le concours de toutes les compétences possibles.

 

Enfin, nos remerciements vont à l’endroit de leurs Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les Représentants des Organisations Internationales. Le Gabon notre pays reste le même. Il s’y opère simplement un changement de régime politique.

 

Nous connaissons indubitablement que la force du regard que vous posez sur cette action des Autorités Militaires et les efforts pour en évaluer la pertinence et l’efficacité, peuvent dans une certaine mesure, servir ou desservir l’estime de vos pays respectifs et des Organisations internationales pour le Gabon.

 

Nous voudrions une fois de plus vous rassurer ! Et Permettez-nous de féliciter d’ailleurs votre attitude très responsable quant à l’appréciation que vous faites d’une part, de la volonté affirmée du Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, de réorganiser les institutions en vue de promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme ; et d’autre part de l’ampleur des consultations qu’il mène pour une Transition inclusive. L’Assemblée Nationale de la Transition s’attachera à considérer vos constats et vos suggestions éventuelles comme autant d’avis susceptibles d’aider notre pays à bâtir sa nouvelle République.

 

Je ne voudrais pas terminer avec les messages d’affection, sans saluer avec déférence la présence des Anciens Présidents de l’Assemblée Nationale, à savoir M. Guy NZOUBA NDAMA, M. Richard Auguste ONOUVIET et M. Faustin BOUKOUBI, qui nous font ce grand honneur de nous accompagner ce jour de rentrée parlementaire.

 

Messieurs les Présidents, Nous voudrions pouvoir compter sur vos expériences multiples très longues, denses et riches, d’hommes d’État. Nous vous prions au nom de votre patriotisme d’être à portée de voix, car nous aurions besoin de vous.

 

Distingués invités,

Mes Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

 

Contrairement à la vague de condamnations qui a suivi le coup de liberté survenu le 30 août dernier, aujourd’hui la communauté internationale a pris la mesure du contexte singulier de notre pays.

 

C’est fort de cela que j’ai le plaisir de vous annoncer que l’Union Interparlementaire (UIP), qui est le parlement des parlements du monde, vient de nous accorder sa confiance, en maintenant le parlement gabonais en qualité de Membre à part entière avec tous ses droits. Cette décision a été prise au terme de la 147ème Assemblée qui s’est tenue du 23 au 27 octobre à Luanda en Angola. D’ailleurs, le Secrétaire General de l’UIP est attendu dans notre pays, dans les semaines à venir pour qu’ensemble nous définissions un plan d’accompagnement.

 

Dans le même ordre d’idées, je porte également à votre connaissance que le Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) qui sera accompagné d’une forte délégation est attendu à Libreville la semaine prochaine.

 

Sur un autre registre, le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, vient de réaffirmer l’engagement du Gabon à contribuer avec la Communauté Internationale à la Protection de l’Environnement au Sommet des Trois Bassins à Brazzaville au Congo.

 

C’est dire, Chers Collègues, Mesdames et Messieurs, que l’engagement de Son Excellence, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, que nous saluons et encourageons vivement, commence à porter ses fruits. C’est en cela que nous témoignons ici notre reconnaissance à la Communauté Internationale et à l’ensemble de nos partenaires et pays amis.

 

Mes Chers Collègues,

 

Dans quelques heures nous allons de plain- pied entamer nos travaux. Je reste persuadé que vous saurez assumer vos responsabilités patriotiques par votre participation active et constructive. Je souhaite que nos discussions soient empreintes de courtoisie et de respect mutuel. Je répète de respect mutuel.

 

Cultivons l’humilité. Ayons toujours à l’esprit que nous ignorons tout, des réalités auxquelles nous serons confrontés. Mais en jetant un regard rétrospectif sur notre passé, nous saurons trouver des lumières pour notre future.

 

Avant de clore cette adresse, je m’aperçois qu’il manque un mot ; un mot que je voulais prononcer qu’au tout dernier moment, c’est Fierté ! Fierté d’être votre Président, celui de toute l’Assemblée Nationale de la Transition. Soyez assurés que je m’efforcerai d’être digne de la confiance que vous me témoignez.

 

Sur ce, Je déclare ouverte la session inaugurale de l’Assemblée Nationale de la Transition.

 

Vive l’Assemblée Nationale de la Transition !

Vive la Nation immortelle !

Unis dans la concorde,

 

C’est enfin notre essor vers la félicité !

 

 

Je vous remercie.

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