Gabon : Les militaires font une nouvelle victime à Port-Gentil
PORT-GENTIL (Equateur) — Le corps sans vie d’un jeune gabonais, Lionel Rokewa, a été retrouvé ce lundi 18 décembre, abandonné non loin de Gasepga. La victime aurait été interpellée dans un bar, aux environs de minuit, par des militaires présumés, pour violation du couvre-feu.
Les faits, rapportés par les riverains, ont débuté dans la nuit du 17 au 18 décembre, alors que Lionel Rokewa, jeune port-gentillais, est interpellé dans un bar, en compagnie de huit autres personnes, par des militaires présumés, parce qu’ils n’auraient pas respecté les horaires du couvre-feu.
Une bagarre aurait éclaté, opposant la victime et son ami Steve Nguema, encore porté disparu, et les présumés militaires. Les deux jeunes auraient été violemment tabassés.
« Ils l’ont tabassé, ils lui ont cogné la tête contre le mur… », a rapporté un des témoins de la scène.
Les parents de Lionel Rokewa, informés, ont entamé des recherches dans les différents commissariats avant de retrouver son corps sans vie, non loin de Gasepga. Son ami, Steve Nguema, reste porté disparu. Aucune trace de lui n’a été trouvée dans tous les commissariats.
La famille, en colère, a transporté la dépouille du défunt au Palais de Justice, accompagnée des amis et connaissances.
« Ce sont des militaires du B2 qui avaient des barres de fer, des morceaux de bois qui sont à l’origine de ce meurtre […] Pourquoi ceux qui suivent papa Brice Clotaire Oligui Nguema, veulent profiter du couvre-feu pour abuser de la population. Ils ont tabassé mon frère qui n’a opposé aucune résistance lorsqu’il a été attrapé. Ils lui ont cassé deux côtes après l’avoir poignardé », a déploré Dimitry Boussougou, frère de la victime.
Cette affaire, qui revient ternir l’image des Forces de Défense, est semblable à celle qui s’est produite à Libreville le 13 octobre dernier, où des militaires avaient tabassé à mort Karl Stecy Akue Angoué, sous prétexte qu’il aurait, lui aussi, violé le couvre-feu.
Nous y reviendrons…
Naomie ONTSIA