Dieudonné Minlama Mintogo accuse les pouvoirs publics d’être un frein au développement du Gabon

LIBREVILLE (Equateur) – Dans une publication sur sa page Facebook, le président d’Ensemble pour la république (EPR), s’appuie non seulement sur le discours de feu Omar Bongo Ondimba du 2 décembre 2007, mais également sur un certains nombres de dysfonctionnement observés sur la gestion des deniers publics, pour justifier son assertion.

 

Il n’y a pas l’ombre d’un doute pour Dieudonné Minlama Mintogo. Les pouvoirs publics sont responsables du sous développement du Gabon, plus de 50 ans après son accession à la souveraineté internationale en 1960. Il en veut pour preuve, le discours du 2 décembre 2007, de feu Omar Bongo Ondimba, deuxième président de la République gabonaise.

Dans ce discours, explique le président d’EPR, feu Omar Bongo Ondimba dénonçait l’attitude irresponsable de certains responsables politiques et de l’administration publique, qui n’hésitaient pas à détourner les fonds alloués pour le développement du Gabon et le bien-être des populations.

« Dans son discours testamentaire, prononcé le 02 décembre 2007 à l’occasion de festivités de ses quarante (40) ans au pouvoir, le Président Omar Bongo Ondimba avait résumé son action à la tête de notre pays par ce constat amer ‘’Le sentiment qui s’exprime en chacun de nous est que notre pays le Gabon, et nous-mêmes, méritons mieux (…) Arrêtons de nous comporter comme si nous étions juste de passage au Gabon comme si nous avions une patrie de rechange ailleurs (…) Je ne crois pas que faire main basse sur l’argent destiné à construire les routes ou le rendre indisponible soit profitable au Gabon ou aux Gabonais’’ », déclare Dieudonné Minlama Mintogo sur sa page Facebook, avant de poursuivre « ‘’Je refuse de croire que le manque de médicaments dans nos structures sanitaires, malgré les budgets importants qui sont alloués tous les ans n’est pas dû aux détournements. Je reste persuadé que si chaque franc que l’Etat a consacré à la construction, à l’équipement et à l’entretien des établissements scolaires n’avait pas servi à faire la fortune de certains, notre pays se classerait au tout premier plan dans le domaine de l’éducation, je continue de croire que le Gabon peut disposer d’un meilleur réseau de transports en commun, à condition que l’argent qui y est consacré soit disponible à cette fin (…) ‘’».

Pour M. Minlama Mintogo, ces déclarations d’Omar Bongo Ondimba, prouve à plus d’un titre, que le sous développement que connait le Gabon, est la conséquence de la corruption à laquelle s’adonnent sans vergogne certains fonctionnaires et hommes politiques, qui préfèrent se servir plutôt que de servir le pays. Nonobstant les assertions de feu Omar Bongo Ondimba, soutient le président d’EPR, il y a aussi le dernier rapport de la Cour des Comptes pour la période 2001-2018.

« Une fois de plus, la Cour des Comptes vient de mettre à nu les errements et les insuffisances de ceux qui ont la charge de gérer nos deniers publics. Ce rapport révèle : L’absence des pièces justificatives à l’appui des restes à recouvrer, des annulations, des dégrèvements et d’admissions en non-valeurs ; la non justification des régies d’avance ; l’absence des pièces justificatives adéquates suffisantes à l’appui des avances au budget ; La constitution irrégulière des Fonds politiques ; La gestion occulte des recettes minières et des produits pétroliers ; La non mise à jour du fichier de la solde; le cas des immatriculations multiples au niveau du fichier de la solde ; la gestion fantaisiste des collectivités locales ; les détournements des fonds alloués au fonctionnement des internats ; les dysfonctionnements dans la gestions des budgets des établissements publics ; Les insuffisances et irrégularités liées à l’exécution du budget de l’Etat en mode BOP etc. Autant d’irrégularités qui ont fait perdre à l’Etat plusieurs centaines de milliards de FCFA, retarder et voire compromettre la mise en œuvre d’importants projets de développement », déplore-t-il.

Au regard de ces dysfonctionnements mis à nu par le président Omar Bongo Ondimba lui-même, et par la Cour des Comptes, Dieudonné Minlama Mintogo s’interroge à juste titre, sur l’attitude de la Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI) qui semble passive, alors qu’elle a été créée en 2002 pour traquer les grands criminels financiers. Face à l’inaction de la CNLCEI, M. Minlama Mintogo souhaite sa dissolution.

« En mars 2017, en guise de bilan, 15 ans après sa création, la Commission dit avoir enquêté, en tout et pour tout, sur sept (7) cas : un (1) qui a été abandonné, deux (2) qui restent en instruction et quatre dossiers bien ficelés, qui ont été transmis au Procureur pour action publique. Rien que ça ! Avec si peu de résultats, n’est-il pas arrivé le temps de dissoudre cette Commission une institution budgétivore et inutile de plus et passer à autre chose ? », S’interroge-t-il ?

À la place de cette Commission, l’homme politique proposé la création de la Commission Nationale de l’Éthique. « À la différence de la Commission actuelle dont les règles de fonctionnement et de saisine restent inconnues du grand public, la Commission Nationale d’Éthique, dans les pays où elle existe, est accessible à tous les citoyens du pays. En effet, tout citoyen peut saisir cette commission et dénoncer les cas de corruption dont il est témoin », explique-t-il, avant d’ajouter que sur 176 pays les plus corrompus, le Gabon était classé à la 101ème place.

 

James RHANDAL

 

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