Prix des logements au Gabon : Le Gouvernement est l’unique responsable de cette situation !

LIBREVILLE (Equateur) – D’après les gabonais que nous avons interrogés à cet effet, le Gouvernement est responsable de cette anarchie des prix des logements au Gabon.

 

Dans un Etat de droit, la politique de logement tout comme les prix des appartements à usage d’habitation et commercial, sont définis par le Gouvernement qui fixe les règles. C’est ce que pensent de nombreux gabonais, que nous avons interrogé. Selon ces derniers, le Gouvernement est l’unique responsable de l’anarchie des prix des loyers qui se pratiquent au Gabon.

 

D’après M. Antchouet, promoteur immobilier dans la zone d’Akanda au nord de Libreville, le Gouvernement n’a jamais communiqué sur la loi n°1/87 du 26 février 1987, qui fixe les prix maximum des loyers à usage d’habitation et commercial au Gabon. D’où la méconnaissance de plusieurs bailleurs sur la question. « Aujourd’hui on s’étonne que les prix des loyers soient fixés par chaque bailleur et qu’ils ne sont pas conformes à la loi. Le Gouvernement et la DGCC étaient où, pour réguler ? C’est maintenant qu’ils réalisent que nous avons violé la loi ? », s’est-il indigné.

 

Même son de cloche pour Mme Enombo, responsable d’une agence de location de maisons au PK12, un quartier du 1er arrondissement de la commune de Bikélé. Pour elle, le Gouvernement ne s’est jamais préoccupé des prix des loyers au Gabon, parce que ces membres sont pour plusieurs des promoteurs immobiliers. Appliqué cette loi, leur aurait fait perdre beaucoup d’argent, explique-elle. « La plupart des villas et immeubles d’habitation et commercial, appartiennent aux membres du Gouvernement. C’est à travers ces logements, qui sont administrés par des sujets libanais et sénégalais, qu’ils s’enrichissent. Vérifiez bien, et vous verrez que l’opération de la DGCC ne concerne pas ces logements, parce qu’ils appartiennent aux membres du Gouvernement », a-t-elle poursuivi.

 

En revanche, MM. Makosso et Boussougou, locataires à Louis, un quartier du 1er arrondissement de Libreville, encouragent la DGCC à aller plus loin dans cette opération de sensibilisation, en s’attaquant également aux immeubles et villas, qui appartiendraient aux expatriés. « Pour les locataires que nous sommes, cette opération est une très bonne chose, car les loyers au Gabon coûtent trop chers. Lorsque vous regardez la maison et le prix qu’on vous demande de verser chaque fin de mois, c’est du vol ! Et nous n’avons pas le choix, au risque de se retrouver à la rue. Cependant, cette opération doit aussi concerner les immeubles et villas des libanais dont les appartements coûtent près d’un million de franc CFA par mois », ont-ils souhaité.

 

Quant à M. Bouanga qui réside au quartier Bel air, il s’est interrogé sur la liberté de la DGCC à mener à bien cette opération sans subir des pressions de la part de certaines personnalités du Gabon, dont les logements en location, se trouveraient indexer. « Nous savons comment les choses se passent dans notre pays. Lorsqu’une personnalité se retrouve impliquer dans un problème, des coups de fil viennent de partout pour étouffer l’affaire. Vous êtes sûr que la DGCC pourra toucher aux biens de ces personnes, et leur demander de se conformer à la loi ? Je ne crois pas ! Cette opération comme d’autres d’ailleurs, ne concerne que le gabonais lambda », a-t-il soutenu.

 

James RHANDAL

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