Ali Bongo Ondimba ne serait plus en capacité de diriger le Gabon
LIBREVILLE (Equateur) – Dans une lettre adressée le jeudi 3 janvier dernier au président du Sénat, pour faire constater la vacance du pouvoir, l’avocat et homme politique, Ange Kevin Nzigou, affirme que le discours à la nation du 31 décembre 2018 d’Ali Bongo Ondimba, prouve son inaptitude réelle à présider aux destinées du Gabon.
« Poursuivant une démarche républicaine entamée le 28 novembre 2018 par le dépôt d’une requête auprès de la Cour Constitutionnelle pour voir désigner un collège de médecins afin de nous fixer sur les capacités physiques et intellectuelles de monsieur Ali Bongo à présider à la destinée de notre pays, je m’incline aujourd’hui devant votre institution afin d’espérer d’elle, un élan républicain dépoussiéré de toute logique de conservation stérile du pouvoir, pour qu’elle saisisse la Cour Constitutionnelle censée rendre aux faits actuels leur réalité juridique. C’est-à-dire, constater la vacance du pouvoir et tirer les conséquences qui en découlent », a écrit Ange Kevin Nzigou au président du Sénat.
D’après l’avocat et homme politique, la récente sortie du président gabonais, lors de son traditionnel discours à la nation, est la preuve réfutable de son incapacité à continuer d’assumer la charge de président de la République. « Nous le murmurons tous, nous le pensons tous, nous le supputons tous, et ce, quelque soit le bord politique auquel nous appartenons. Depuis le 24 octobre 2018 monsieur Ali Bongo n’est plus en capacité d’exercer la charge de sa fonction. La Cour Constitutionnelle et le Gouvernement se sont interdits de désigner une commission médicale pour rassurer la nation. Le discours du 31 décembre 2018 nous a achevé sur notre conviction de l’inaptitude réelle de monsieur Bongo à présider le Gabon », soutient-il dans sa lettre.
Pour justifier ses allégations, M. Nzigou s’est référé au temps relativement court, du discours à la nation d’Ali Bongo Ondimba, mais surtout au fait qu’il n’a pas comme à l’accoutumé, abordé les sujets importants qui ont marqué l’année 2018, notamment les résultats des élections législatives et locales, l’annulation par la Cour Constitutionnelle des mesures dites d’austérité, pour ne citer que ceux-là. Ce qui pour Ange Kevin Nzigou montre bien que les capacités intellectuelles du président gabonais ont été altérées par la maladie.
« (…) C’est d’autant plus vrai que faire un discours de deux minutes après tous les grands évènements traversés par notre pays en 2018, est suffisamment éloquent pour prouver l’incapacité de monsieur Bongo à assumer les fonctions rigoureuses et éprouvantes de président de la République qui ne se limitent pas à un discours de deux minutes, loin s’en faut », insiste-t-il dans cette lettre adressée à Lucie Milebou-Aubusson, président du Sénat.
Levi NGOMA