Gabon/Rentrée parlementaire : Le Gabon, un exemple à suivre pour les pays en transition, selon le président de l’APF
LIBREVILLE (Equateur) – Présent à la cérémonie solennelle d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale du Gabon, Hilarion Etong, président de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) a félicité le Gabon pour le bon déroulement de sa transition marqué ces dernières heures par la remise du projet de la nouvelle constitution au Chef de l’Etat. Un pas important vers un retour à l’ordre constitutionnel.
Aux premières heures du coup de libération du 30 août 2023 au Gabon, l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) s’est rendue dans le pays pour s’imprégner de la situation qui semblait inquiétante pour la communauté internationale. Les militaires conduits par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema venaient de prendre le pouvoir, renverser l’ordre constitutionnel et dissoudre l’ensemble des institutions de la République dont l’Assemblée nationale et sa section APF.
« La délégation reçue à Libreville que j’ai déjà évoquée, a été convaincue, en dépit de ses présupposés initiaux, que les forces vives gabonaises avaient fait le choix de la raison en entreprenant ce que vous qualifiez de façon éclairante de ‘’coup de liberté’’ », a indiqué le président Hilarion Etong.
Cependant, poursuit le président de l’APF, le cas du Gabon est différent des autres pays qui connaissent une transition politique, et il intéresse la Délégation du bureau de l’APF qui s’est rendue à Libreville, ainsi que la Commission politique de l’APF. Un coup de Libération sans effusion de sang et porté par tout un peuple, a conduit à des débats, puis à la mise en œuvre d’un nouveau statut au sein de l’APF pour les pays qui justement connaissent une transition politique apaisée comme le Gabon.
« Au-delà du cas gabonais, les débats qui s’en sont suivis à la Délégation du Bureau, au Bureau et à la Commission politique de l’APF, nous ont encouragés à mener à son terme notre processus de remise à plat l’ensemble de nos Mécanismes de vigilance démocratique. (…) À la lumière des réflexions engagées depuis deux ans, confortées par la dynamique politique gabonaise, il a donc été décidé en Commission politique de l’APF, puis entériné par notre 49e Session plénière, le 8 juillet dernier, de renforcer la progressivité de nos Mécanismes de vigilance et de créer un statut de section en Transition », a expliqué le président de l’APF.
Cependant, indique-t-il, pour prétendre à ce nouveau statut créer grâce au cas du Gabon, quatre conditions doivent être remplies : « absence de violences politiques ; consensus de la société civile pour reconnaître la légitimité du processus de Transition ; agenda raisonnable et crédible de restauration d’institutions démocratiques ; et attachement à la Francophonie. ».
S’appuyant sur le cas du Gabon, Hilarion Etong encourage les autres organisations internationales à ne pas suspendre de facto leurs membres après une rupture institutionnelle, sans tenir compte de certains faits objectifs. « Sur ces quatre points, l’évidence s’impose à la communauté internationale : quel chemin le Gabon a parcouru depuis un an, jusqu’à la remise au chef de l’État, il y a quelques heures, du préprojet de Constitution ! J’ai la faiblesse de penser que d’autres organisations internationales devraient, à leur tour, prendre les faits objectifs en considération et peut-être, à l’instar de l’APF, réexaminer l’usage consistant à suspendre de facto un de ses membres après une rupture institutionnelle, en commençant par considérer le cas du Gabon », a-t-il conseillé.
Avant de clore son propos, le président de l’APF a remercié le Gabon dont la situation exceptionnelle et la clairvoyance politique des plus hautes autorités de la Transition ont rendu service à la Francophonie parlementaire, « puisque votre expérimentation exemplaire nous a tous décillés : face à une situation politique exceptionnelle, il peut être légitime d’envisager des institutions transitoires exceptionnelles », a-t-il conclu.
Peniel MAVOUNGOU