Les raisons de l’échec de Pierre Emerick Aubameyang
LIBREVILLE (Equateur) – Le ballon d’or africain-2018 est revenu logiquement mardi dernier à l’Egyptien Mohamed Salah, son deuxième consécutif. A juste titre d’ailleurs. Un plébiscite qui s’explique par divers facteurs…
Les trophées individuels pèsent au moins autant que les titres dans leur palmarès et le plus convoité d’entre eux, le Ballon d’or même ‘’ africain’’ reste l’objet de spéculations et de débats rituels. Cette année encore, le principe n’a guère changé. Nombreux s’y sont prononcés avec assurance avant le verdict. Mais dans un univers footballistique de plus en plus compétitif, seuls les performances et résultats comptent. Et à ce jeu, le joueur de Liverpool partait avec une certaine longueur d’avance face à ses deux prétendants parce que…
Mohamed Salah a fini meilleur joueur et buteur de la Première League
Malgré une finale de Ligue des Champions perdue face au Real Madrid (1-3), l’Egyptien s’est tout de même consolé avec les titres de meilleur joueur et buteur du championnat anglais avec 32 réalisations. Devenant le premier joueur africain à réaliser une telle prouesse Ce qui lui a valu d’intégrer le podium du classement du Soulier d’Or européen derrière le génial argentin, Lionel Messi (1er, 34buts), et devançant Harry Kane (3e, 30buts). Mieux encore, c’était la première fois dans l’histoire qu’un joueur atteignait ce total sur un même exercice en Premier League (sur une saison à 20 clubs). Il a aussi fait mieux que Didier Drogba et ses 29 buts lors de la saison 2010.
L’Egypte, c’est lui, et lui seul
Mohamed Salah, appelé en sélection nationale après de belles prestations chez les moins de 20ans, est très rapidement devenu un des piliers de l’équipe grâce à sa vitesse et sa technique. Maitre à jouer d’une sélection égyptienne en pleine reconstruction, ce dernier a aidé celle-ci à atteindre la finale de la Coupe d’Afrique des nations en 2017 en marquant deux fois et en faisant autant de passes décisives en six matchs, ce qui lui a d’ailleurs valu sa place dans l’équipe type du tournoi. Il n’y avait donc personne pour lui contester ce statut ! Ce dernier l’a encore démontré en inscrivant le doublé contre le Congo (2-1) qualifiant son pays pour la Coupe du monde en Russie (2018).
Logique sportive respectée
Après Riyad Mahrez, excellent 7e en 2016 du temps où il évoluait à Leicester (Premier League), l’Afrique a fait son retour dans le top 10 du Ballon d’Or France Football. Et c’est Mohamed Salah qui a planté le drapeau de l’Egypte très haut dans le classement du BO 2018. Le joueur de 26 ans a fini 6e avec 180 points, juste derrière Lionel Messi (5e). La récompense d’une année complètement folle pour le Picasso africain qui fit une entrée tonitruante parmi les meilleurs de ce monde. Au moment où son partenaire en club, Sadio Mané ne finissait que 22e ex-aequo avec 3 petits points ajouté à l’absence très remarquée du gabonais Pierre Emerick Aubameyang dans le top 30. C’est la logique sportive.
Aubameyang moins influent en sélection nationale
L’enthousiasme patriotique étant à son comble, certains médias gabonais ont poussé la candidature gabonaise, mettant même en scène une rivalité feutrée entre le gabonais et ses deux adversaires Salah et Mané. Absent mardi à Dakar au Sénégal lors de la cérémonie de récompense, Pierre Emerick Aubameyang a fini sur la troisième marche du podium. Une position certes encourageante mais qui néanmoins traduit le fossé qui subsiste encore entre le joueur d’Arsenal à la crème du football mondial. Souvent décisif en club, l’ancien joueur de l’AS Saint-Etienne, paie ses mauvaises performances en sélection nationale. Un statut de leader qui tarde à se conforter par des faits susceptibles de porter la modeste équipe du Gabon vers les sommets comme l’ont fait certains grands joueurs tels que Samuel Eto’o (Cameroun), Didier Drogba (Côte D’Ivoire), Abédi Pélé (Ghana), El Hadj Diouf (Sénégal)… Puis, ses multiples voltes face, clashs avec la Fédérations gabonaise de football (FEGAFOOT) et autres sorties médiatiques ont souvent été mal perçues au sein de l’opinion. Difficile dans ces conditions de s’attirer les sympathies des votants.
Franck ENGOHANG