Gabon : Les PME gabonaises dénoncent la mauvaise foi des entreprises étrangères
LIBREVILLE (Equateur) – C’est au cours d’une déclaration de presse ce mercredi 18 septembre, que la Coalition des entreprises engagées pour le développement du Gabon (CEEDG) a tenu à dénoncer leur mise à l’écart volontaire par les « frères venus d’ailleurs » dans le cadre de la sous-traitance. Elle interpelle le président de la transition sur cette situation.
Au lendemain de la prise du pouvoir par les militaires regroupés au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema s’était engagé à tout mettre en œuvre pour permettre aux PME gabonaises d’avoir des marchés et contribuer au développement du pays.
Douze mois plus tard, la concrétisation de cet engagement du Chef de l’Etat tarde toujours à se matérialiser, estiment les responsables des PME gabonaises regroupées au sein de la Coalition des entreprises engagées pour le développement du Gabon (CEEDG).
Dans une déclaration de presse ce mercredi 18 septembre à Libreville, ils ont tenu entre autres, à dénoncer leur exclusion par les entreprises étrangères dans le cadre de la sous-traitance.
Pour les responsables des PME gabonaises, cette situation honteuse doit prendre fin. Il est hors de question, soutiennent-ils, que les étrangers continuent d’être favorisés au détriment des nationaux qui ont pourtant la compétence nécessaire.
« Cette absence d’accès aux travaux des PME locales entraîne de facto le chômage endémique des jeunes, la précarité généralisée du peuple, le grand banditisme, l’exode rural », ont-ils tenu à rappeler au Chef de l’Etat.
Par ailleurs, poursuivent-ils, les marchés attribués aux entreprises étrangères favorisent en continue la fuite des capitaux, et l’enrichissement des autres nations, l’épanouissement d’autres peuples.
Le ministre en charge des PME qui serait parfaitement informé des difficultés des entreprises gabonaises, ne semble pas pressé de mettre en œuvre la volonté du Chef de l’Etat de voir les marchés publics être attribués aux PME gabonaises.
En effet, explique la CEEDG, depuis la déclaration du président de la République en faveur des PME gabonaises, rien n’a changé dans les mécanismes d’attribution et d’accès aux marchés.
« Les entreprises locales, en particulier les PME se heurtent à une bureaucratie complexe, à l’exclusion des nationaux, qui ralentit leur capacité à répondre efficacement aux appels d’offres. De plus, le manque de transparence dans le processus de sélection créé des obstacles majeurs pour une concurrence équitable », ont-ils déploré.
Face au mutisme du ministre en charge des PME, la CEEDG sollicite une rencontre directe avec le président de la République « pour exprimer nos préoccupations et nos difficultés pour une PME nationale véritablement épanouie à l’exemple des pays voisins », ont-ils conclu.
Peniel MAVOUNGOU