Crise au Gabon : Dieudonné Minlama Mitogo donne les causes à l’origine de la crise
LIBREVILLE (Equateur) – D’après le président du parti Ensemble pour la République, Dieudonné Minlama Mintogo, dans sa déclaration du 12 janvier dernier, les maux qui depuis 1990 altèrent considérablement le développement, la démocratie et la paix sociale au Gabon, sont politique, économique et social.
Le Gabon va mal depuis 1990. Ce petit pays d’Afrique centrale de mois de deux millions d’habitants, souffre de plusieurs maux, qui rendent difficile son développement, et altère la démocratie ainsi que la paix sociale. Une situation qui d’après Dieudonné Minlama Mintogo, président du parti Ensemble pour la République, est due à trois facteurs : politique, économique et sociale, qui ont un impact non négligeable sur le vivre ensemble des gabonais.
Sur le plan politique, Dieudonné Minlama Mintogo, soutient que la démocratie au Gabon, souffre de sa Constitution et de ses élections. « Malgré le dialogue d’Angondjé et les réformes apportées, la situation que nous vivons actuellement nous montre clairement que notre Constitution comporte encore plusieurs lacunes et limites. Aucune disposition constitutionnelle n’existe sur la gestion du pouvoir dans le cas d’une indisponibilité temporaire du Chef de l’Etat », a-t-il expliqué.
Concernant le système électoral gabonais, M. Minlama Mintogo souligne qu’il souffre d’énormes lacunes dont la résultante logique dit-il, est la faible participation des gabonais aux élections, une perte de confiance de l’électeur aux différentes élections, « Une biométrie non-accomplie, c’est-à-dire sans authentification ni interconnexion ; un net recul sur l’identification de l’électeur, car la seule carte d’électeur suffit désormais pour identifier l’électeur plutôt qu’une pièce d’identité ou passeport pour cela ; un découpage électoral fantaisiste sans aucun critère logique ; un centre gabonais des élections non accompli, car seul le président national est élu, au niveau local ce sont toujours les nominations ; une liste électorale tronquée vu que dans plusieurs zones plus de 50% des électeurs ont été volontairement supprimés des listes électorales », a-t-il poursuivi.
Sur le plan économique, le président d’Ensemble pour la République, évoque les dernières mesures d’austérité annoncées par le gouvernement Issoze Ngondet, dont l’arrêt des recrutements à la fonction publique. « Sans mesures d’accompagnement, elles n’ont fait que renforcer la situation de précarité dans laquelle vive la très grande majorité des gabonais. L’arrêt des recrutements à la fonction publique, principale pourvoyeur d’emplois, a créé un sentiment de désespoir au sein de notre jeunesse. Nos jeunes diplômés vivent dans la hantise et le stresse du chômage », a martelé l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, avant de déplorer l’exclusion des gabonais du secteur privé. « Aucune mesure n’est prise pour permettre aux nationaux d’occuper certains pans de notre économie, en dehors de leur principal rôle de consommateur », a-t-il ajouté.
Dans le domaine social, Minlama Mintogo, a regretté les grèves incessantes qui secouent le Gabon depuis 1990, et qui trouvent rarement des solutions. « Les différents cahiers de charges élaborés par les syndicats, trouvent rarement satisfaction auprès du gouvernement. Soit à cause du manque de ressources, soit à cause des choix stratégiques contraires à la volonté du corps social ou encore à cause de l’apathie des dirigeants. Dans tous les cas, cette situation permanente de non-travail, constitue à mes yeux, non seulement un facteur retardant dans la marche vers l’émergence, mais aussi une ouverture à l’instabilité et au désordre », a-t-il dit.
Par ailleurs, soutient M. Minlama Mintogo, la conséquence de ces différentes crises, que la classe politique gabonaise a été incapable de trouver des solutions courageuses, adéquates et durables, est la dégradation du climat social, c’est-à-dire du vivre ensemble des populations gabonaises. « Elles ont engendré d’énormes frustrations, de graves blessures et une fracture béante dans notre société (…) Lors du dialogue d’Angondjé, j’avais proposé la mise en place d’une Commission vérité et réconciliation pour trouver une solution définitive et courageuse à ces situation. Les acteurs politiques, pour des raisons diverses, n’ont pas pu franchir le pas qu’il fallait pour adopter ma proposition », a-t-il conclu.
C’est donc pour apporter des solutions appropriées et durables à cette crise qui menace le développement, la stabilité et la paix sociale au Gabon, que le président d’Ensemble pour la République, propose la tenue d’un dialogue nationale réellement inclusif.
Levi NGOMA