Gabon/Référendum : « Ce référendum est une chance pour nous, parce qu’il nous propose de rebâtir un nouveau Gabon, le Gabon rêvé par nos ancêtres », Johanna Boussamba

LIBREVILLE (Equateur) – Pour Johanna Boussamba, chargée de la communication du Copil Citoyen, par ailleurs responsable communication de la Coordination pour le OUI section Estuaire, les gabonais devraient voter en faveur du OUI, afin de permettre aux nouveaux dirigeants du pays de déployer tous les moyens dont ils disposent pour le développement du Gabon. Elle l’a fait savoir dans une interview exclusive accordée à notre confrère de Plusinfos.com.

 

Quelle importance accordez-vous à ce référendum ?

 

Johanna Boussamba : Ce référendum a une importance capitale pour moi et pour tous les gabonais. Après les 14 années les plus mortifères de l’histoire de notre pays, nous avons la transition la plus singulière d’Afrique, au-delà de ce que d’aucuns pouvaient prédire, notamment qu’elle se déroulerait comme celles des autres pays. Mais non, nous avons notre transition à nous, qui se passe dans le calme, dans la sérénité. Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) ne ménage aucun effort, de sorte qu’il y ait l’inclusion. Le peuple gabonais étant un peuple de paix, les choses se font naturellement. Je dirais qu’on a beaucoup de chance. Ce référendum est une chance pour nous, parce qu’il nous propose de rebâtir un nouveau Gabon. Le Gabon rêvé par nos ancêtres.

 

À lire le tee-shirt que vous portez, on comprend que vous soutenez le OUI. Pourquoi ?

Je suis une femme engagée qui a passé tout son début d’âge adulte et ces vingt dernières années dans l’opposition. Donc, c’est tout naturellement que je me suis engagée dans la société civile, notamment au sein du Copil-citoyen, où j’ai trouvé une caisse de résonance avec mes idées, avec mes valeurs, avec mes ambitions pour ce pays. Donc oui, je ne me cache pas, je suis pour le OUI, parce que je trouve que nous vivons des temps historiques. Que nous avons la chance de participer à la réécriture de notre histoire. C’est extraordinaire ! Je suis très enthousiaste d’être une partisane du OUI.

 

Que pensez-vous de ceux qui militent pour le NON ?

Je pense que c’est à la fois de la démagogie, à la fois des agendas cachés. Je précise pour ceux qui n’ont pas d’argumentaire ou d’éléments argumentés et justifiés, parce que si on observe les choses, en réalité, nous avons un projet constitutionnel composé d’un préambule et 163 articles. Globalement, il y a 5 à 10 articles qui font polémiques, qui sont le socle ou du moins les points d’appui du camp du NON. Ces 5 à 10 articles représentent moins de 5% d’un texte important qui se veut être la feuille de route du Gabon de demain, et qui met en avant les valeurs gabonaises. Donc, en réalité, dire NON à un document, c’est faire preuve de démagogie. J’insiste là-dessus. Toutefois, nous sommes entre gabonais. L’idée, c’est de débattre. L’idée, c’est de confronter nos points de vue. L’idée, c’est de garder le débat ouvert. L’idée est vraiment de s’appuyer sur la Constitution et de faire de l’inclusivité une réalité, même avec nos détracteurs.

 

À quel pourcentage se situent vos espoirs post-transition, pour voir ce Gabon rêvé par les ancêtres ?

Alors, déjà un an après, on voit le changement. Vous circulez dans la ville, vous interrogerez n’importe quel gabonais, tout le monde vous le dira. C’est beaucoup mieux qu’avant. C’est réel, c’est concret, on voit les travaux. On voit les réformes qui sont mises en place. On voit les actions sociales qui sont mises en place. On voit la reconstruction du pays. Donc, je ne pense pas qu’on puisse douter du fait qu’après le vote du OUI au référendum du projet de Constitution, le Gabon va réellement s’envoler vers l’idéal que nous rêvons. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase transitoire et, cette phase transitoire doit s’arrêter. Nous devons donner à nos autorités les moyens de pouvoir déployer toute l’ambition qu’elles ont pour notre pays, parce que pour le moment, le Gabon est exclu du concert des nations, le Gabon ne peut pas se développer à hauteur de son potentiel.

 

Qu’est-ce qui est prévu pour le déploiement de votre campagne ?

Alors, compte tenu des délais de la durée de la campagne, à peine une dizaine de jours, nous avons opté pour une campagne de proximité. Une campagne au plus près des gabonais, parce que nous avons besoin de sensibiliser les gabonais sur leurs devoirs de citoyens. Ce que ne faisaient pas les dirigeants d’hier. La Constitution qui nous régit actuellement a été manipulée à plusieurs reprises, tripatouillée, bafouée sans qu’on ne nous demande notre avis.

 

Quel est donc l’enjeu de cette campagne pour le OUI ?

C’est véritablement de conscientiser les gabonais sur leur rôle, sur leurs devoirs, sur leurs droits de citoyen. C’est de leur expliquer le document, de leur expliquer ce que cela implique, ce que cela apportera à nous-mêmes et à notre pays. Surtout de faire en sorte, que les gabonais aillent voter et avoir un vote conscient et éclairé.

 

 

James RHANDAL (Source : Plusinfos.com)

 

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