Gabon/Subvention à la presse : Les médias privés sollicitent l’intervention du Chef de l’État 

LIBREVILLE (Equateur) – Au lendemain du communiqué du Ministère de la Communication et des Médias invitant les entreprises de presse privées à déposer les dossiers du 2 au 12 janvier 2025 pour l’obtention de la subvention d’aide à la presse privée édition 2024 qui serait déjà disponible au Trésor Public, les promoteurs desdites entreprises regroupés au sein de plusieurs organisations patronales et de défense des droits des journalistes, ont décidé de solliciter l’intervention du président de la Transition face à ce qui ressemblerait à un règlement de compte au regard des critères drastiques d’éligibilité. 

 

Il y a quelques semaines, le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema recevait les responsables des organisations patronales et de défense des droits des journalistes au sujet du retard observé quant au versement de la subvention d’aide à la presse privée 2024 rehaussée à 500 millions de FCFA par ses soins.

 

A cette rencontre, le ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, était également présent. Pour cause, une folle rumeur laissait entendre que cette dernière souhaitait faire main basse sur cet argent, d’où le retard de paiement observé. Des allégations infondées très vite balayées d’un revers de la main par le Chef de l’État qui avait évoqué à l’occasion des tensions de trésorerie au Trésor public avant de rassurer ses hôtes du règlement de cette subvention pour janvier 2025 au plus tard.

 

Aussi, le vendredi 27 décembre dernier, le Ministère de la Communication et des Médias par l’entreprise de son DGA de la Communication, Prosper Tonda Mabenda annonçait le dépôt des dossiers de demande de ladite subvention pour la période du 2 au 12 janvier 2025, tout en énumérant une kyrielle de critères suscitant la consternation des promoteurs des entreprises de presse privée.

 

En effet, selon leur déclaration de presse de ce samedi 28 décembre, les organisations patronales des entreprises de presse et de défense des droits des journalistes, notamment l’OPAM, l’UPPIG, le CPPL, le RENAJI et l’UGPS, ces critères d’éligibilité seraient injustes et laisseraient entrevoir clairement la volonté du Ministère de la Communication et des Médias d’exclure le maximum de médias privés de cette subvention qui, précisons-le, est une aide de l’État pour accompagner les médias privés dans leur fonctionnement, au regard des conditions difficiles auxquelles ils sont confrontées.

 

« Les organisations des entreprises de presse suivantes : OPAM, CPPPL, UPPIG, UGPS et RENAJI fustigent le fait qu’à chaque année, la tutelle ministérielle crée toujours de nouveaux critères d’attribution de cette subvention. En effet, les organisations citées plus haut ne comprennent pas qu’un même Ministère, dans le cadre de l’organisation du dialogue national inclusif et récemment pour la couverture de la campagne référendaire de novembre dernier, accrédite, sur la base des documents de création d’une entreprise de presse, les journaux, et que ce même Ministère, un mois plus tard, exige de nouveaux critères à ces mêmes organes de presse lorsqu’il s’agit de la subvention de l’État à la presse privée. Question : une institution peut-elle accréditer, aux grands événements, un organe de presse qui n’est pas en règle ? En exigeant, par exemple, la carte de presse dans ce dossier, nous notons que depuis la mise en place du gouvernement de la transition, le Ministère de la Communication et des Médias n’a délivré aucune carte de presse à un professionnel des médias. Alors, une administration peut-elle exiger un document qu’elle n’a jamais délivré ? », s’interrogent les patrons des entreprises de presse.

 

D’après leurs explications, la régularité de parution des journaux et des sites durant l’année 2024 et leur accréditation par le Ministère de la Communication et des Médias aux derniers événements nationaux, sont largement suffisantes. Nul besoin de déposer de nouveaux dossiers.

 

« Nous pensons que la kyrielle de critères imposés par le Ministère de la Communication et des Médias fait partie des méthodes dilatoires utilisées comme prétexte pour ne pas payer la subvention à temps, ainsi que le souhaite le président de la République », pensent-ils.

 

La subvention d’aide à la presse privée étant déjà disponible au Trésor public, les entreprises de presse privée demandent au Ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, d’envoyer les numéros de compte de chaque entreprise de presse au Trésor public sur la base de la liste des Médias privés qui ont été accrédités pour le Dialogue national inclusif d’Angondje et pour le Référendum.

 

« La subvention à la presse est déjà disponible au Trésor public et cette administration ne demande plus que les relevés d’identité bancaire (RIB) des entreprises de presse bénéficiaires de cette manne. Or, la tutelle prend 10 jours pour le seul dépôt des dossiers des demandeurs. Il y aura certainement encore plusieurs jours pour la tenue des travaux de la fameuse commission chargée de la répartition de cette subvention. C’est trop long pour une aide que la presse attend depuis plusieurs mois », ont-ils dénoncé.

 

De même, les entreprises de presse privée rappellent au Ministère de la Communication et des Médias que cette subvention appartient exclusivement aux entreprises de presse,  » aucune autre entité ne doit bénéficier de cette dernière en guise de per diem. Sous la restauration des institutions, ces pratiques sont à bannir. Étant entendu que cet argent issu du budget 2024 est désormais disponible, nous, organisations des entreprises de presse privée, exigeons le paiement, dans les plus brefs délais, de cette manne aux ayants droit », ont-ils martelé.

 

Par ailleurs, afin que cette subvention soit payée dans les plus brefs délais, les promoteurs des entreprises de presse privée sollicitent l’arbitrage du Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, principal concepteur de la restauration des institutions et de la dignité des gabonais et de la presse au Gabon.

 

 

Levi NGOMA

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