Près de 529 agents publics admis à la retraite ce 1er trimestre 2019 sans régularisation de leurs situations administratives
LIBREVILLE (Equateur) – Selon les fichiers de la direction de la gestion des personnels et du contentieux, près de 529 agents de l’Etat, sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite ce 1er trimestre 2019.
Après plusieurs années de bons et loyaux services dans l’administration publique, ces 529 agents de l’Etat, rémunérés chaque 25 du mois, feront valoir désormais leurs droits à la retraite. Selon la réglementation en vigueur, ils percevront d’abord entre 2 et 6 mois, une prépension de la Caisse de pensions et de prestations familiale (CPPF), en attendant la régularisation de leurs situations administratives. Ce qui bien entendu n’arrange pas ces fonctionnaires retraités, d’autant plus que cette prépension représente moins de 60% du salaire qu’ils percevaient.
Une situation qui serait consécutive dans un premier temps, à la non-revalorisation des pensions retraites par le gouvernement, à travers le nouveau système de rémunération au sein de la Fonction publique. C’est du moins ce qu’expliquent Serghes Mikala et Wilfried Erisco Mvou-Ossialas, deux syndicalistes. « Nous devons comprendre, que tant qu’il n’y a pas un arrimage des pensions au nouveau système de rémunération, et surtout l’autonomie administrative et financière de la CPPF, le fonctionnaire vivra la retraite comme une punition, parce que ce qu’il perçoit reste très dérisoire », ont-ils affirmé.
Cependant, pourquoi le gouvernement tarde-t-il à procéder à la revalorisation des pensions retraites conformément au nouveau système de rémunération qui est pourtant en vigueur depuis le 25 juin 2015 ?
Nonobstant l’arrimage des pensions retraite au le nouveau système de rémunération, il y a aussi la lenteur des régularisations administratives des agents, lorsqu’ils arrivent à la retraite. « Pour que la CPPF verse la totalité de la pension à un fonctionnaire retraité, elle attendra la régularisation administrative de ce dernier, qui reste assez longue. Et pendant ce temps, l’agent est soumis à une prépension », a confié Serghes Mikala.
Un argumentaire soutenu par Wilfried Erisco Mvou-Ossialas, qui affirme également que le blocage des situations administratives par le gouvernement depuis plus de trois ans, vient davantage précariser l’agent public admis à la retraite. « La pension d’un fonctionnaire retraité est calculée sur la base de son dernier salaire. S’il n’a pas été revalorisé, le fonctionnaire aura une retraite non revalorisée. Par exemple, si en 2014 le fonctionnaire était à l’indice 620, cela signifie qu’en 2019 il se situerait à l’indice 880. Or, avec le blocage des situations administratives depuis plus de trois, il ira à la retraite avec un indice qu’il a normalement dépassé », a soutenu M. Mvou-Ossialas.
Face à tous ce qui précède, nous sommes à même de nous interroger de savoir, avec quels indices, tous ces agents sont-ils admis à la retraite, sachant que les avancements ont été suspendus depuis plus de trois déjà à la Fonction publique, et que leurs indices n’ont pas changé ? Au regard de cette injustice sociale, le gouvernement devrait réagir, afin que les situations administratives des uns et des autres soient rétablies. Il en va de la paix sociale chère au président de la République, Ali Bongo Ondimba.
Levi NGOMA