Les raisons de la sortie de Massard et Magnagna du gouvernement

LIBREVILLE (Equateur) – Conflit avec le directeur de cabinet de la présidence de la République, bévue dans le traitement d’un contentieux avec un créancier du Gabon, seraient les raisons de l’éviction du gouvernement, des anciens ministres Etienne Massard Kabinda Makaga et Christian Magnagna.

 

C’est le 30 janvier dernier, que le ministre d’Etat à la défense nationale, Etienne Massard Kabinda Makaga, et son collègue des mines, Christian Magnagna, ont été évincés du gouvernement de Julien Nkoghé Békalé. L’affaire avait défrayé la chronique et fait l’objet de plusieurs publications dans la presse, sans qu’on ne sache réellement les raisons de cette débâcle, alors qu’ils venaient de prêter serment. Dans sa publication de ce mercredi 13 février, la lettre du continent n°794, révèle les raisons de la sortie du gouvernement de ses deux proches du président gabonais, Ali Bongo Ondimba.

 

S’agissant du ministre d’Etat en charge de la défense nationale, Etienne Massard Kabinda Makaga, explique la Lettre du contient, il a été écarté du gouvernement suite à des différends avec le directeur du cabinet présidentiel, Brice Laccruche Alihanga. Qu’en est-il exactement ? La lettre du continent n’en parle pas. Mais d’après certaines indiscrétions, le putsch manqué du 7 janvier dernier et une supposée disparition de caisse d’armes, seraient les causes de ces différends.

 

Quant à Christian Magnagna dont le portefeuille ministériel a été confié au jeune Tony Ondo Mba, la Lettre du continent soutient, qu’il a été écarté du gouvernement pour avoir mal géré le contentieux qui oppose l’Etat gabonais à l’un de ses créanciers, notamment le groupe de BTP espagnol Eurofinsa qui en 2010, a initié la construction de la route nationale 1 et du stade Omar Bongo Ondimba, sur des préfinancements de la société générale et la Deutsche Bank. Faute de paiement de l’Etat gabonais, les chantiers ont été abandonnés en 2016.

 

Déterminé à se faire payer, Eurofinsa a engagé un arbitrage pour réclamer la somme de 92 millions €, poursuit la Lettre du continent. Ce que le Gabon avait contesté, en demandant pour sa part, le versement de pénalités pour malfaçons, et un reliquat fiscal. Sans informé l’Agence judiciaire de l’Etat qui pilote ce dossier, encore moins le premier ministre, l’ancien ministre des mines va organiser à Paris en France, poursuit la Lettre du continent, une rencontre avec le staff d’Eurofinsa pour trouver un accord à l’amiable : 55 millions € et l’effacement de la dette fiscal, contre l’abandon des poursuites. Une affaire en or pour Eurofinsa, qui s’est empressé de signer un protocole avec le ministre Magnagna, au mois de janvier dernier.

 

Informées de cette manœuvre indélicate, conclut la Lettre du continent, les autorités gabonaises ont dénoncé ledit protocole et sollicité un arbitrage, qui aura lieu le mois prochain. Ce qui a conduit à la sortie du gouvernement de Christian Magnagna.

 

 

Levi NGOMA 

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