Suppression des établissements publics : Le gouvernement met plusieurs gabonais au chômage
LIBREVILLE (Equateur) – En décidant de supprimer le Conseil gabonais des chargeurs (CGC), le Fonds national d’aide sociale (FNAS), le Bureau de coordination du plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE), et le Comité de privatisation, le gouvernement met au chômage plusieurs gabonais.
Lors du conseil des ministres du mardi 26 février dernier, le gouvernement a décidé de supprimer certains établissements publics pour dit-il, réduire les dépenses de l’Etat et relancer l’économie nationale. Il s’agit notamment du Conseil gabonais des chargeurs (CGC), du Fonds national d’aide sociale (FNAS), du Bureau de coordination du plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE), et du Comité de privatisation.
Une décision qui intervient quatre mois après la suppression en novembre 2018, de la société nationale du logement social (SNLS), de l’Agence nationale de sûreté et sécurité nucléaire (ANSSN), de l’Autorité de régulation des produits agricoles du Gabon (ARPAG), du Fonds forestier, de la Commission nationale de développement durable, et de l’Agence nationale des pêches et de l’aquaculture.
Cependant, en décidant de supprimer ces différentes entités publiques, le gouvernement vient de mettre au chômage de nombreux gabonais, notamment le personnel contractuel qui est régis par le droit privé, c’est-à-dire le Code du travail. Et comme à son habitude, le gouvernement ne s’est pas soucié de respecter le BABA du droit du travail en matière de licenciement d’un agent, car il est bien question de la rupture des contrats de travail privé.
Or, selon le code du travail en son article 59, le gouvernement qui agit comme directeur général de ces différentes entreprises, aurait du convoquer les représentants de ce personnel pour l’informer de son intention de supprimer l’entreprise dans un premier temps, et ensuite de voir ensemble, en présence d’un inspecteur du travail, les modalités de règlement des droits des uns et des autres. Et le plus important, s’assurer que l’argent est bel et bien disponible pour payer ces derniers dès la fermeture de ces établissements.
Malheureusement, le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs, en annonçant le licenciement de ces pères et mères de famille, sans se conformer au code du travail. Ce qui constitue une violation des textes et règlements en vigueur en matière de droit du travail. Aussi, malgré ses bonnes intentions, le Premier ministre Julien Nkoghé Békalé sait parfaitement que ces employés ne percevront pas leurs droits d’aussitôt.
Pour preuve, les agents des entités supprimées en novembre 2018 et licenciés par l’Eta, n’ont toujours pas perçu leurs droits. Encore moins ceux de l’Agence gabonaise de presse (AGP) et d’Africa n°1, qui attendent toujours. Alors pourquoi mettre à la rue des employés dont on n’est pas en mesure de payer les droits ? Comment le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui a toujours souhaité le plein emploi pour les gabonais, permet-il, que ceux qui ont un travail se retrouvent au chômage ?
Au regard de ce qui précède, il est donc clair que les agents contractuels des établissements publics supprimés ce mardi 26 février dernier, viendront grossir les rangs des autres agents déflatés à qui l’Etat doit toujours de l’argent, et qui ne cessent de croupir sous le joug de la maladie, de la précarité et de la mort. Il aurait peut être été plus sage, de réfléchir sur des pistes de solutions, qui pouvaient permettre à ces personnes de garder leur emploi.
James RHANDAL