Enseignement supérieur : Les universités publiques du Gabon ne peuvent plus recevoir de nouveaux étudiants

LIBREVILLE (Equateur) – Le tableau de bord sur les effectifs dans l’ensemble des universités du Gabon (Libreville, Owendo et Franceville), démontre que les capacités d’accueil de ces établissements ont été très largement dépassées.

 

Les bacheliers de l’année académique 2018-2019 n’auront pas de place au sein des universités publiques du Gabon. Les capacités d’accueil de ces établissements ont été très largement dépassées. Une situation qui a amené le ministre d’Etat à l’Enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, a convoqué les responsables des établissements privés d’enseignement supérieur, pour les informer, qu’ils auront l’obligation dès l’année prochaine, d’accueillir les nouveaux bacheliers.

 

En effet, d’après le tableau de bord sur les établissements supérieurs publics, il ressort que l’Université Omar Bongo qui a une capacité d’accueil 9.244 places, se retrouve à ce jour avec un effectif de 27.652 étudiants soit un sureffectif de 18.408 étudiants. A l’Université des sciences de la santé, la capacité d’accueil est de 1.452 places. Elle se retrouve aujourd’hui avec un effectif de 3.305 étudiants soit un sureffectif de 1.901 étudiants. Même son de cloche à la Faculté des sciences de Franceville qui a 1.269 étudiants alors que sa capacité d’accueil réelle est de 719. Ce qui équivaut à un sureffectif de 550 étudiants.

Par ailleurs, dans les grandes écoles publiques le constat est différent, car les étudiants sont en sous effectifs par rapport à la capacité d’accueil de ces écoles. D’après un chef d’établissement supérieur privé, qui a requis l’anonymat, cette situation s’explique, car c’est par voie de concours qu’on accède à ces établissements. Aussi, s’étonne-t-il, que le ministre d’Etat Moukagni-Iwangou demande aux établissements supérieurs privés d’accueillir les nouveaux bacheliers, alors que le tableau de bord du supérieur public montre qu’il y a assez de place dans ces écoles supérieures.

 

De son point de vue, le gouvernement doit suspendre l’organisation des concours dans ces écoles supérieures, pour permettre justement aux futurs bacheliers de s’inscrire comme dans les universités. « C’est seulement en cet instant, lorsqu’il aura été constaté que les écoles publiques sont également saturées, que l’on pourrait faire appel aux établissements supérieurs privés », a-t-il ajouté, avant de confier que malgré le partenariat public-privé, plusieurs établissements supérieurs privés craignent de prendre les étudiants envoyés par l’Etat, parce que ce dernier est un mauvais payeur.

 

« L’Etat gabonais nous met vraiment en difficulté. Une place occupée par un étudiant envoyé dans nos établissements, c’est de l’argent que nous perdons lorsque l’Etat ne paie pas. Et cette situation nous créée d’énormes difficultés dans le fonctionnement, notamment le paiement des enseignants », a-t-il déploré.

 

 

Levi NGOMA    

 

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