Vacance du pouvoir au Gabon : Faustin Boukoubi président de la République intérimaire ?

LIBREVILLE (Equateur) – D’après la Lettre du continent n°796 du 13 mars 2019, la pression politique et sociale exercée par certains leaders de l’opposition et de la société civile gabonaise, pourrait aboutir à la déclaration de la vacance du pouvoir par la Cour Constitutionnelle, qui travaillerait en secret pour modifier l’article 13 de la Constitution, afin que la présidence intérimaire soit assumée par l’actuel président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi.

 

Faustin Boukoubi président de la République intérimaire ? L’éventualité semble peu probable au regard de l’article 13 de l’actuelle Constitution de la République gabonaise, qui milite plutôt en faveur de la présidente du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson. En effet, l’article 13 de la Constitution gabonaise dit ceci : « En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement définitif de son titulaire, constaté par la Cour Constitutionnelle saisie par le Gouvernement statuant à la majorité absolue de ses membres, ou à défaut par les bureaux des deux chambres du Parlement statuant ensemble à la majorité de leurs membres, le Président du Sénat exerce provisoirement les fonctions du Président de la République, ou en cas d’empêchement de celui-ci dûment constaté par la Cour Constitutionnelle saisie dans les mêmes conditions, le Premier Vice-Président du Sénat ».

Le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi …

Il est donc clair, que s’il y avait vacance du pouvoir déclarée par la Cour Constitutionnelle, l’intérim ne peut être assumé que par le président du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson. Or, la seule possibilité de voir le président de l’Assemblée nationale assurer l’intérim du président de la République, c’est que l’article 13 de la Constitution soit modifié en sa faveur. Et d’après la Lettre du Continent n°796 du 13 mars 2019 cette opération de modification de l’article 13, serait secrètement orchestrée par la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo.

 

« Malmenée par l’opposition et certains barons du régime, la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, actuellement sous la protection de plusieurs éléments de la garde républicaine, travaille à une modification de la Constitution gabonaise (…) Soutenue par Brice Laccruche Alhanga, le directeur de cabinet présidentiel, ou encore Pascaline Bongo, sœur aînée du Chef de l’Etat, Marie-Madeleine Mborantsuo devrait ainsi modifier l’article 13 du texte fondamental pour permettre au président de l’Assemblée nationale d’achever, si nécessaire, l’actuel mandat qui doit arriver à terme en 2023 en lieu et place de celui du Sénat », peut-on lire.

… et le président du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson

Cette supposée modification de l’article 13 écarterait donc la présidente du Sénat. Pourquoi ? D’après la Lettre du Continent, Lucie Milebou-Abusson serait moins accommodante envers le Régime en place contrairement à Faustin Boukoubi. Un argument peu crédible soutient un ancien responsable de l’administration gabonaise qui a requis l’anonymat. Selon lui, c’est plutôt la proximité entre la présidente du Sénat et Jean Ping, de par le mariage de leurs enfants, qui ferait craindre le Pouvoir en place.

 

Toutefois, si d’aventure l’information sur la modification de l’article 13 était fondée, estiment certaines indiscrétions, on se retrouverait en présence d’une violation flagrante de la Constitution, de la Mère des lois gabonaises, qui ne peut être modifiée de manière unilatérale. Cependant, devant ces informations sur le Gabon qui semblent tendancieuses, et qui sont diffusées par la Lettre du Continent, certains s’interrogent sur le silence des autorités gabonaises, notamment la présidence de la République et le gouvernement, qui ne réagissent pas pour démentir. Ce qui pourrait supposer alors, que ces informations sont avérées.

 

 

James RHANDAL 

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