Lutte contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale : La GABAC peu satisfaite

LIBREVILLE (Equateur) – Le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (GABAC), a dressé jeudi 21 mars dernier à Libreville, le bilan d’étape des recommandations faites aux Etats membres lors de la Plénière de septembre 2018, qui n’ont presque pas été appliquées.

 

C’est en présence du ministre gabonais de l’Economie, Jean-Marie Ogandaga, du directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) de la Guinée-Equatoriale, Zenon-Obiang Obiang Avomo et des représentants des Etats membres, que les travaux de la 11ème Plénière de la commission technique du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (GABAC), se sont ouverts à Libreville.  

 

Faire un bilan d’étape de l’application des recommandations faites aux Etats membres, lors de la Plénière de septembre 2018, était l’objet de cette rencontre. Pour Jean-Marie Ogandaga, les travaux de la GABAC sont très importants, « Ils nous permettent de connaitre le chemin à parcourir pour atteindre les objectifs demandés par l’ensemble des institutions de la sous-région et en particulier le Gabon».

 

Le représentant du Secrétaire permanent, Etienne Tabi Mbang, a déploré le fait que les recommandations faites aux Etats membres, n’ont pas été véritablement mis en œuvres. « En effet, si l’on peut se satisfaire de la prestation de serment du Membre douanier de l’ANIF par les autorités gabonaises, de l’adoption du code pénal et du code de procédure pénal gabonais et de la transposition de la Directive sur le Comité de coordination de politiques nationales de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme par trois pays (Congo, Centrafrique, Guinée Equatoriale), il y a lieu de constater pour le déplorer plusieurs manquements», a-t-il souligné.

 

Parmi les manquements déplorés par Etienne Tabi Mbang, il y a l’absence de mécanismes et de production statistiques qui affectent la traçabilité et l’évaluation des données, l’insuffisance des moyens dont sont dotés les cellules de renseignements financiers, la non mise en œuvre par les magistrats des dispositions du Règlement Communautaire, car favorisant des poursuites pour les infractions sous-jacentes plutôt que pour le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

« La persistance des lacunes identifiées par les différentes missions d’évaluation peut avoir pour conséquence, (…) la saisine du dossier d’un Etat membre du GABAC par le Groupe de Revue de la Coopération Internationale (ICRG) du GAFI qui pourrait décider de faire une déclaration publique, faisant ainsi de l’Etat concerné un pays à risque, voire de l’inscrire sur la liste grise ou noire du GAFI avec les conséquences y relative», a-t-il mentionné.

 

Les experts et les différents Etats présents ont clôturé les travaux ce vendredi 22 mars à Libreville.

 

 

James RHANDAL

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