Mesures gouvernementales : Les syndicats exigent un dialogue social au risque d’un blocage total
LIBREVILLE (Equateur) – Au lendemain des mesures prises par le gouvernement lors du dernier Conseil des ministres, notamment sur le nouveau mode d’obtention de la bourse d’étude et sur le projet de loi de la CSHR, plusieurs syndicats ont exprimé leur ras-le-bol, tout en appelant le gouvernement à un dialogue social au risque de bloquer la mis en œuvre de ces mesures.
Au cours d’un entretien accordé ce mercredi 3 mars à Libreville, à la rédaction de l’Agence de presse Equateur, certains responsables syndicaux ont exprimé leur mécontentement quant aux dernières mesures prises par le gouvernement, sans avoir été consulté en tant que partenaires sociaux.
C’est le cas du président de la Confédération syndicale des agents publics, parapublics et privés (Cosynap), Joël Ondo Ella, qui soutient que c’est une obligation pour le gouvernement de consulter les partenaires sociaux avant de prendre une quelconque décision qui engage les travailleurs, conformément aux conventions nationales et internationales.
« Nous voulons réitérer que la consultation n’est pas une faveur que le gouvernement ou les employeurs font à l’endroit des partenaires sociaux. C’est une obligation légale et internationale, qui part du code du travail en vigueur, au statut général de la Fonction publique et les conventions de l’OIT », a-t-il martelé.
Pour Joël Ondo Ella, manquer à cette procédure, c’est renforcé ou engagé des conflits sociaux, qui sont sources d’instabilité du climat social, et qui conduisent les investisseurs à la prudence. « Dès lors, la pauvreté et la précarité sont aux portes de chacun, la résistance et la défiance des autorités peuvent et restent possibles », a-t-il souligné.
Aussi, pour éviter la dégradation du climat social, le président de la Cosynap demande au gouvernement de Julien Nkoghé Békalé, d’organiser en urgence une négociation sociale avec « la classe ouvrière, afin d’exposer les réformes qu’il entend intégrer, et chercher à les motiver par les axes économiques et scientifiques. Car si ces mesures n’ont pas un argumentaire convainquant par rapport au contexte économique gabonais, il vaut mieux les suspendre, car on ne peut pas tout obtenir par l’argument de la force, mais on peut obtenir l’essentiel par la force de l’argument », a ajouté Joël Ondo Ella.
Un avis largement partagé par le secrétaire général du Syndicat du personnel des affaires sociales (Sapas), Pierre Mintsa. Pour sa part, le gouvernement a failli sur ces mesures prises unilatéralement, sans aucune considération de ce que peuvent penser les syndicats.
« Cette façon de faire vise un seul objectif connu : la détérioration du climat social (…). Les mesures en rapport avec les étudiants ne sont pas acceptables car la plupart sont issus des familles pauvres. Et celles relatives aux agents publics sont mal pensées, car elles ne touchent pas les personnes les mieux payées qui émargent au budget de l’Etat. Par exemple les présidents des institutions qui n’ont pas moins de 50.000.000 millions de FCFA par mois », a-t-il déclaré.
Quant au président du Syndicat national du personnel de santé (Synaps), Serghes Mikala, au regard de la démarche du gouvernement, le dialogue social s’impose. Dans e cas contraire, affirme-t-il, « on ira au blocage total cette fois-ci ».
Toutefois, si Serghes Mikala n’est pas contre la mis en œuvre de ces mesures gouvernementales, qui selon lui s’imposent au regard de la situation économique du pays, il prévient néanmoins que le gouvernement, qu’il n’acceptera pas la décote « sans que la loi qui est le portique de la grille ne soit adoptée ; qu’on nous dise à quoi serviront ces économies ; pendant combien de temps cela va-t-il durer, lorsque nous savons que nous sommes presqu’à la dernière année de leur suspension de mouvement de ressources humaines en terme d’employabilité ».
James RHAND