Réforme attribution bourses d’études : Les enseignants plaident coupables !
LIBREVILLE (Equateur) – Accusés par le Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, d’être les responsables de la loi sur la nouvelle condition d’attribution de la bourse d’étude fixée à 19 ans au plus avec une moyenne de 12/20 à l’examen du baccalauréat, certains représentants syndicaux des enseignants, ont reconnu être les responsables de cette loi qui est fortement contestée par les élèves et leurs parents.
Dans un entretien réalisé ce mardi 9 avril par l’Agence de presse Equateur, le secrétaire général du Syndicat de l’éducation nationale (Séna), Fridolin Mve Messa, a reconnu la responsabilité des enseignants et de certains parents d’élèves, dans l’élaboration de cette mesure en 2010, lors des états généraux de l’éducation, avant qu’elle ne soit votée par les députés.
« On l’assume parce que le gouvernement ne veut rien faire pour améliorer le système éducatif (…) Comme je vous l’explique, les enseignants ont participé aux côtés des autres acteurs, aux états généraux. Ils ont fait des recommandations pour aider à la décision. Avec une démarche cohérente proposée dans l’exécution des réformes proposées. Mais le gouvernement sort un élément isolé de ce tout cohérent. Cela n’a pas de sens. Tout doit s’enchaîner avant d’arriver à la réforme des bourses qui constitue la dernière étape de la démarche », a-t-il affirmé.
Bien que reconnaissant la responsabilité des enseignants dans la réforme de la bourse actée par le gouvernement, le secrétaire général du Séna déplore le fait que le plan d’urgence adopté lors des états généraux et qui devait être exécuté en 3 ans, n’a jamais été mis en œuvre par le gouvernement. Un plan d’urgence qui prévoyait la construction des structures, la généralisation du pré-primaire, la formation des enseignants en quantité et en qualité, l’équipement des laboratoires et des bibliothèques, les airs de jeux etc.
Le secrétaire général de la centrale syndicale dynamique unitaire (DU) et membre de la confédération nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed), Louis Patrick Mombo, reconnait également l’implication des enseignants dans l’élaboration de la réforme sur les conditions d’attribution des bourses d’étude. Une réforme dit-il, que la Conasysed avait dénoncé en son temps.
Pour le SG de DU, « Le gouvernement doit revenir sur ces modalités impopulaires et iniques d’attribution de bourse, au lieu de se cacher derrière la loi 21/2011 dont l’interprétation est erronée et biaisée ». De même, Louis Patrick Mombo s’interroge de savoir, pourquoi le gouvernement n’applique pas également les autres réformes décidées au cours des états généraux de l’éducation.
« Pourquoi le gouvernement ne respecte-t-il pas le ratio de 35 élèves par classe et par enseignant, un des actes des états généraux de l’éducation de 2010 ? Pourquoi le gouvernement ne construit-il pas tous les établissements scolaires, conformément à la loi de programmation issue des états généraux de 2010 ? », s’interroge M. Mombo.
Selon le syndicaliste Louis Patrick Mombo, ces nouvelles modalités d’attribution des bourses sont inacceptables, au regard des conditions d’enseignement et d’apprentissage qui sont exécrables. « Les nouvelles modalités d’attribution de bourse étant iniques et impopulaires, elles ne peuvent être appliquées. Et pour ce qui est de la loi 21/2001 portant orientation générale de l’éducation, de la formation et de la recherche, son contenu doit être révisé et amélioré… », soutient-il.
S’agissant des enseignants en présalaire, le leader syndical s’insurge contre les allégations du ministre de l’Education nationale, Michel Menga M’Essone. D’après lui, le ministre ne dit pas la vérité. « Le gouvernement utilise des faux-fuyants pour continuer à violer la loi, pour continuer à surexploiter, à esclavagiser ces enseignants en refusant de leur verser leurs salaires », a-t-il conclu.
Levi NGOMA