Grève enseignants en présalaires : A quand leur ‘’fonctionnarisation’’ ?

LIBREVILLE (Equateur) – D’après l’article 13 de l’ordonnance portant création et organisation des écoles supérieures en République gabonaise, lorsqu’un étudiant est admis en 1ère année de l’école normale supérieure (Ens), il est soumis au statut général de la Fonction publique. Autrement dit, il est de facto fonctionnaire. Malheureusement depuis 2015, ces enseignants en présalaire et dont quelques-uns sont décédés, n’ont toujours pas obtenu leurs postes budgétaire, c’est-à-dire qu’ils ne sont toujours pas fonctionnaires.

 

Les enseignants en présalaires des promotions 2015, 2016 et 2017 de l’école normale supérieure (Ens), l’école normale supérieure d’enseignement technique (Enset), l’école normale d’instituteur (Eni) et l’Institut nationale de la jeunesse et des sports (Injs), ont tenus un énième point de presse ce lundi 15 avril à Libreville, pour réclamer leur ‘’fonctionnarisation’’ dans les plus brefs délais.

 

En effet, d’après les explications des enseignants en présalaire, l’article 13 de l’ordonnance portant création et organisation des écoles supérieures en République gabonaise, soutient qu’un étudiant qui est admis en 1ère année d’une école supérieure (Ens, Enset, Eni et Injs), est soumis au statut général de la Fonction publique.

 

Mieux, l’article 117 de la loi 001/2005 du 4 février 2005 portant statut général de la Fonction publique, stipule que « la prise de service est l’acte par lequel l’agent public prend et exerce effectivement ses fonctions. Elle ouvre droit à la rémunération et aux avantages attachés à l’emploi concerné. Elle ne peut être antérieure à l’obtention du poste budgétaire ».

 

Or, ces enseignants en présalaire ont tous une prise de service et ont été affectés officiellement dans des établissements du Gabon, où ils exercent malgré des conditions difficiles, qui leur sont imposées. N’étant toujours pas intégrés à la Fonction publique, ils ont droit chaque 25 du mois, à un bulletin de salaire  blanc sur lequel figure une date de départ à la retraite. Comment peut-on envisager la date de retraite d’un agent, si ce dernier n’a pas été recruté ?

 

Au regard de tous ce qui précède, les enseignants en présalaire des promotions 2015, 2016 et 2017, auraient dû être fonctionnarisés depuis la classe de 1ère année, car la loi leur confère ce statut. Où sont donc passés les postes budgétaires de ces enseignants ? Pourquoi jusqu’à présent ne sont-ils pas fonctionnaires ? D’où l’ire de ces pères et mères de familles, qui accusent le ministère de l’éducation nationale d’avoir violé la loi, notamment en les maintenant depuis près 5 ans en présalaire pour les uns et sans salaires pour les autres.

 

S’étant sans doute imprégné de l’article 13 de l’ordonnance portant création et organisation des écoles supérieures en République gabonaise, le directeur de cabinet de la présidence de la République, avait instruit le ministre de la Fonction publique de procéder à la régularisation des situations administratives et financières de ces enseignants. Mais le processus d’intégration à la Fonction publique a été retardé par le ministre d’Etat à l’éducation nationale, qui souhaitait vérifier la conformité des dossiers des concernés.

 

Un procédé qui étonne les enseignants grévistes, qui estime que c’est une perte de temps. Pour eux, il suffirait au ministre d’Etat à l’éducation nationale, d’aller dans les différentes écoles supérieures, qui ont des palmarès consultables, avec des décisions d’affectation et des prises de service en bonne et due forme.

 

Toutefois, pour rassurer ces enseignants quant à la bonne volonté du gouvernement de régulariser leurs situations administratives et financières, le ministre Michel Menga M’Essone devrait procéder au recrutement des enseignants recensés de la province de l’Estuaire dont les dossiers sont conformes. Dans le cas contraire, il faudra s’attendre à des perturbations de la part de ces enseignants qui demandent simplement à entrer dans leurs droits.

 

 

Levi NGOMA

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