Dette de la CNAMGS : Renaud Allogho Akué mis au pilori

LIBREVILLE (Equateur) – Convoqué pour s’expliquer sur la dette de la CNAMGS à l’endroit des hôpitaux publics, le directeur général de cet établissement parapublic, Renaud Allogho Akué, a vu sa gestion de la dette être décriée par le ministre Denise Mekam’ne Edzidzie, les responsables des hôpitaux et les partenaires sociaux, qui n’ont rien compris à son exposé, si ce n’est que le paiement de la dette aux structures hospitalières publiques, est mal gérée par ses services.

 

La CNAMGS doit-elle de l’argent aux structures sanitaires publiques ? Combien doit-elle précisément ? Combien reste-t-il ? Quelles sont les prestations des hôpitaux que la CNAMGS a payés ? De quel exercice s’agit-il ? Voici les principales questions auxquelles Renaud allogho Akué était tenu de répondre à la rencontre de lundi 6 mai dernier à Owendo, pour permettre au ministre d’Etat à la santé, Denise Mekam’ne Edzidzie, aux responsables des structures sanitaires, ainsi qu’aux partenaires sociaux, de comprendre dans les détails, quel est le montant définitif que la CNAMGS doit aux structures sanitaires publiques, et comment cette dette est-elle réglée chaque année.

 

Malheureusement pour le manager de la CNAMGS, son exposé n’a apporté aucune réponse à ces questions. Mieux, il a plongé l’assistance dans un flou artistique, quant à la gestion des fonds que le Trésor public met à sa disposition chaque année pour régler la dette des hôpitaux publics et des autres prestataires du domaine médical.

 

« J’ai regardé le rendu du responsable de la CNAMGS, qu’il m’excuse, mais je ne trouve pas cela sérieux. Parce que dans cet exposé, c’est un mélange de genre. On ne sait même plus qui est privé, qui est public, et qui est parapublique. Tantôt l’argent est envoyé aux Trésoreries provinciales, tantôt c’est directement aux hôpitaux. Son rendu ne nous satisfait pas quant au sérieux qu’il y a dans la gestion des fonds mis à la disposition des responsables des hôpitaux. Ce que j’ai vu dénote d’un manque de sérieux dans la gestion de ces fonds par le responsable de la CNAMGS », a déclaré le président du syndicat des médecins fonctionnaires gabonais (Syméfoga), Dr. Adrien Mougougou.

 

« Bien malin qui pourra me dire au sortir de l’exposé du directeur général de la CNAMGS, ce que cette structure doit aux hôpitaux publics, a ajouté Adrien Mougougou, pour ironiser l’exposé de Renaud Allogho Akué.

 

Pour sa part, le président du Syndicat national des personnels de santé (Synaps), Serghes Mikala, a déploré l’absence de pièces comptables justifiant avec clarté, le paiement des prestations des hôpitaux par la CNAMGS d’un exercice à un autre. « Ce que l’on recherche, c’est le chiffre exact de la dette de la CNAMGS aux hôpitaux, et le type d’acte posé pour lequel la CNAMGS a payé, afin d’éviter des factures de confusion où on ne sait plus réellement ce qui a été payé, entre les actes de consultations et des opérations », a-t-il regretté.

 

Hormis les partenaires sociaux, même les responsables des hôpitaux ont été éblouis par la prestation approximative de Renaud Allogho Akué. « Il y avait une discordance entre ce qui était dit par la CNAMGS et ce qui est réel », a confié le directeur général du CHU d’Owendo, Dr. Élise Eyang Obame.D’après elle, le directeur général de la CNAMGS n’a présenté qu’une partie des recettes. « Il y a d’autres fonds qui n’ont pas été présentés », a-t-elle souligné.

 

Peu avant la réaction des partenaires sociaux et du directeur général du CHU d’Owendo, le ministre d’Etat à la santé, Denise Mekam’ne Edzidzie, a contesté les chiffres exposés par le directeur général de la CNAMGS, au regard des chiffres des hôpitaux qu’elle avait à sa disposition.

 

Interrogé sur son exposé pour mieux comprendre, le directeur général de la CNAMGS, Renaud Allogho Akué, a refusé de se prononcer.

 

Au regard de tout ce qui précède, il est évident que les fonds que l’Etat mit à la disposition de la CNAMGS pour le paiement de la dette des hôpitaux publics, afin d’assurer un meilleur traitement sanitaire des populations, est mal géré. Sinon, comment expliquer les discordances entre les chiffres des hôpitaux et ceux de la CNAMGS ? Comment expliquer que l’on ne sache pas les prestations des hôpitaux dont la CNAMGS dit avoir payé ? Cette confusion dans la gestion de la dette des hôpitaux cacherait-elle un détournement des deniers publics ?

 

Autant de questions qui pourraient susciter une réaction de la Cour des comptes pour voir et comprendre comment sont gérés les deniers publics affectés chaque année par l’Etat à la CNAMGS, pour régler la dette des hôpitaux publics.

 

Levi NGOMA

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