Bras de fer entre les employés de Clean Africa et le maire de Libreville
LIBREVILLE (Equateur) – Alors que l’édile de la commune de Libreville, Léandre Nzué exige le départ sans délai, de la société Clean Africa installée par les plus hautes autorités gabonaises sur son site de Mindoubé, le personnel de cette entreprise parapublique refuse d’obtempérer face à ce qu’il qualifie de ‘’licenciement abusif voilé’’ de l’Etat gabonais.
Que se passe-t-il réellement entre la société Clean Africa et la mairie de Libreville ? La question vaut son pesant d’or, au regard du bras de fer engagé entre l’édile de la commune de Libreville, Léandre Nzué et le personnel de l’entreprise parapublique Clean Africa.
En effet, d’après le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Clean Africa (Syntraca), Jean Daniel Emvakame Ngoua, le maire de la commune de Libreville, Léandre Nzué, souhaite récupérer sans délai, les locaux de l’hôtel de ville sis au quartier Mindoubé dans le 5ème arrondissement de Libreville, et qu’occupe depuis plusieurs années la société Clean Africa. Un site qui rappelons-le, a été donné à Clean Africa par l’Etat gabonais, principal actionnaire de cette société.
Ne comprenant pas ce désir soudain de l’édile de la commune de Libreville, à vouloir récupérer lesdits locaux, les employés de Clean Africa, se sont opposés à Léandre Nzué qui était accompagné des éléments des forces de police, ce jeudi 23 mai à Libreville. Ils ont barricadé l’entrée de la société. « Nous voulons bien libérer les locaux, mais avant, nous exigeons le paiement de la dette Cnss et Cnamgs, ainsi que nos droits légaux », a exigé le secrétaire général du Syntraca.
D’après Jean Daniel Emvakame Ngoua, la demande de déguerpissement du maire de Libreville, s’apparente à un licenciement abusif voilé de l’Etat gabonais, qui aurait décidé de se débarrasser de la société Clean Africa. Pour preuve, souligne-t-il, le maire Léandre Nzué, a confié le marché de la collecte et du ramassage des ordures à une entreprise libanaise. Ce qui démontre bien soutient-il, que nous sommes en présence d’un licenciement, dans la mesure où cette compétence exercée par Clean Africa est désormais confié à un autre opérateur.
Mais pour les proches du maire Léandre Nzué que nous avons rencontré, il s’agirait plutôt d’une situation de non paiement de plusieurs années de loyers par Clean Africa. Malgré les interpellations du maire de Libreville, la direction générale de cette société aurait fait sourd-oreille. Face à cette indélicatesse, Léandre Nzué a donc décidé de mettre Clean Africa hors de ses locaux.
D’après certaines indiscrétions, Léandre Nzué agirait avec le quitus du ministre de l’Intérieur. « Pensez-vous que le maire de Libreville pourrait décider de mettre hors de ses locaux Clean Africa, alors que c’est une entreprise publique installée sur ce site par l’Etat gabonais ? C’est bien le ministre de l’Intérieur qui a autorisé le maire de le faire, parce que le gouvernement va supprimer Clean Africa dont le fonctionnement coûte cher à l’Etat », a déclaré un agent de la mairie, qui a requis l’anonymat. Affaire à suivre !
James RHANDAL