Séverin Ngoma Ngoma exclu du PDG, mais toujours maire au 2ème arrondissement d’Owendo

LIBREVILLE (Equateur) – Une situation qui ne cesse d’alimenter les conversations à la mairie du 2ème arrondissement d’Owendo, et parmi les militants du Parti démocratique gabonais (PDG), qui ne comprennent pas pourquoi le maire Séverin Ngoma Ngoma, qui a été exclu du parti au pouvoir le 29 mars dernier, est toujours en poste.

 

Pourquoi Séverin Ngoma Ngoma est-il toujours maire du 2ème arrondissement de la commune d’Owendo, alors qu’il a été exclu des rangs du Parti démocratique gabonais (PDG) ? La question suscite des interrogations parmi l’opinion, qui pointe un doigt accusateur du côté du secrétariat exécutif du Parti au pouvoir.

 

« Au PDG il existe deux poids deux mesures, car en Ntoum, le député a été exclu sans délai avec d’autres personnes. Pourquoi les hauts dirigeants du parti sont-ils muets face à cette situation ? Séverin Ngoma Ngoma bénéficie-t-il d’un parapluie au sein du PDG ? », s’interrogent certains militants PDG de la commune d’Owendo.

 

En effet, le 10 février dernier, Séverin Ngoma Ngoma avait été élu maire du 2ème arrondissement de la commune d’Owendo. Une élection qui avait été de courte durée, car il se verra exclu du PDG par décision n° 0004/PDG/SE/CPD/Pdt du 29 mars 2019, au motif que l’infortuné a été reconnu coupable de duplicité et d’intelligence avec l’adversaire. Une décision prise au lendemain de l’audition de l’intéressé par la Commission permanente de discipline, en sa plénière du 28 mars 2019. Cinq mois après la prononciation de son exclusion, Séverin Ngoma Ngoma qui aurait dû remettre son écharpe, est toujours en poste.

 

D’après nos investigations, l’homme qui a été exclu des rangs du PDG, affirme un responsable du parti, n’a plus le droit de prendre part aux activités du parti, encore moins de s’exprimer au nom de ce dernier. Une preuve de l’effectivité de son exclusion. Mais à la question de savoir pourquoi est-il toujours en fonction, c’est la loi du silence. Personne ne veut se prononcer. Mieux, ils estiment que le sujet est très sensible.

 

« Très franchement, je ne sais quoi vous dire, si ce n’est que Séverin Ngoma Ngoma est bel et bien exclu du parti. Nous considérons qu’il ne fait plus partie des nôtres. La preuve, il ne prend plus part à nos activités. Mais vous dire pourquoi il est toujours à la mairie du 2ème arrondissement d’Owendo, il n’y a que le secrétaire général du parti qui peut vous répondre », déclare un militant du PDG.

 

Mais selon certaines indiscrétions, c’est la Cour Constitutionnelle qui serait à l’origine de cette situation. Pour cause, elle a reçu du secrétariat général du PDG, la notification d’exclusion du maire Ngoma Ngoma, élu sous la bannière du PDG. Car entant qu’élu local, il revient à la Cour Constitutionnelle, conformément à la loi, d’entériner l’exclusion de ce dernier, après avoir pris connaissance des motivations du Parti.

 

« Je crois que tant que la Cour Constitutionnelle n’aura pas entériné l’exclusion de ce dernier, qui est un élu je précise, il ne pourra pas rendre son écharpe. Il continuera donc à exercer en tant que maire. A ce niveau, le PDG ne peut rien faire. C’est à la Cour d’agir », confie un cadre du Parti qui a requis l’anonymat.

 

C’est donc à la Cour Constitutionnelle d’entériner l’exclusion de Séverin Ngoma Ngoma, avant que ce dernier ne quitte sa fonction de maire du 2ème arrondissement d’Owendo. Ce qui ne pourrait ne pas se faire maintenant. En effet, apprend-on, en entérinant l’exclusion du maire du 2ème arrondissement d’Owendo, la Cour Constitutionnelle serait dans l’obligation d’ordonner l’organisation des nouvelles élections pour élire son remplaçant. « Or il semblerait qu’actuellement, ce ne soit pas possible, vu la situation économique du pays. Car organiser une élection cela a un coût. Et je pense que c’est sûrement pourquoi la Cour Constitutionnelle traine un peu », soutient notre source.

 

Rappelons qu’en dehors du maire Séverin Ngoma Ngoma, d’autres militants avaient également été exclus. C’est le cas notamment de Joséphine Andeme Manfoumbi, députée du 2ème siège de la commune de Ntoum dans l’Estuaire, qui attend également la décision de la réaction de la Cour Constitutionnelle pour rendre son écharpe.

 

 

Levi NGOMA

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Abonnez-vous à notre Newsletter