Où sont passés les millions de FCFA générés par la redevance audiovisuelle et cinématographique (RAC) ?
LIBREVILLE (Equateur) – D’après la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) auditionnée il y a deux semaines par commission communication de l’Assemblée nationale, le compte d’affectation spéciale de la RAC, ne contient que 702 000 FCFA, alors qu’il devrait contenir plusieurs millions de FCFA.
Selon l’Agence gabonaise de presse (AGP) qui édite l’hebdomadaire Gabon Matin, la Redevance audiovisuelle et cinématographique (RAC), dont les prélèvements ont débuté le 1er janvier 2018, devaient rapporter plusieurs millions de FCA par an, à raison d’un prélèvement mensuel de 500 FCFA auprès de certains opérateurs économiques.
En effet, d’après ce media public, pour le seul fournisseur des chaines satellitaires, Canal+, qui compte 270 000 clients, le prélèvement de 500 FCFA mensuel, devrait rapporter la somme d’un milliard 600 millions de FCFA par an. En ajoutant les autres opérateurs économiques tels que TNT et Satcon pour ne citer que ceux-là, sur une période d’un an, c’est donc plusieurs millions de FCFA, qui devraient se retrouver dans le compte d’affectation spéciale de la RAC à la CDC.
Au regard de ce qui précède, comment expliquer, qu’après 17 mois de prélèvement, le compte de la RAC se retrouve avec un montant de 702 000 FCFA seulement ? Une situation qui amène certaines indiscrétions, à évoquer un éventuel détournement de cet argent par les autorités en charge de cette manne, qui devrait en réalité servir à l’investissement des medias public du secteur audiovisuel et cinématographique.
Les médias bénéficiaires de ladite redevance, c’est-à-dire Gabon télévision, Radio Gabon, l’AGP et l’IGIS, broient du noir, car ignorant le chemin emprunté par cet argent dont le montant mensuel avoisinerait les 150 millions de FCFA. Où sont donc passés les millions de FCFA générés par la RAC depuis plus de 17 mois ? La CDC qui est censée apporter des réponses, affirme ne détenir que 702 000 FCFA.
Devant ce flou artistique qui règne autour du montant prélevé par la RAC, et devant l’exigence de bonne gouvernance impulsée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, un audit s’impose pour comprendre comment fonctionne ce prélèvement ? Comment l’argent est-il redistribué aux medias bénéficiaires ? Quel est le mode de redistribution ? Quels sont les montants retenus pour chaque media ? Et qui en est responsable ?
Le ministre de la communication, Rigobert Ikambouayat Ndeka, devrait se saisir de ce dossier et mettre fin à cette ‘’mafia’’, qui règne autour de la RAC, mise en place pour aider les medias publics à investir et remplir convenablement leurs missions de service public.
James RHANDAL