Tentative d’arrestation de Jean Rémy Yama : Le procureur de la République dément !
LIBREVILLE (Equateur) – Le président de la Centrale syndicale Dynamique unitaire (DU), Jean Rémy Yama, aurait échappé à une tentative d’arrestation ce mercredi 3 juillet à son domicile, par des agents se réclamant de la Direction générale des recherches (DGR), pour avoir affirmé que le président gabonais était mort. Selon les proches du syndicaliste, c’est le procureur de la République, Olivier N’Zahou, qui les aurait envoyé mettre la main sur M. Yama. Une information que le patron des officiers de police judiciaire dément fortement.
Jean Rémy Yama a échappé ce mercredi 3 juillet à son domicile, à une tentative d’arrestation des agents de la Direction générale des recherches (DGR), envoyés par le procureur de la République, Olivier N’Zahou. C’est l’information qui circule ce matin sur les réseaux sociaux et qui alimente les conversations.
Dans un message envoyé à ses proches, Jean Rémy Yama affirme que le procureur de la République est bel et bien derrière ce qu’il qualifie de tentative d’enlèvement. « Ce matin entre 5h et 6h, des hommes lourdement armés ont pénétré à mon domicile. Ils n’ont décliné aucune identité et n’ont présenté aucun mandat. Ils ont prétendu appartenir à la DGR et qu’ils étaient envoyés par le procureur de la République (…). Il s’agissait purement et simplement d’une tentative d’enlèvement», peut-on lire.
Selon les proches du syndicaliste, cette tentative d’enlèvement qui a traumatisé son épouse et ses enfants, serait la conséquence de la conférence de presse qu’il a tenue le mardi 2 juillet dernier à Libreville, au cours de laquelle il affirmait que le président de la République, Ali Bongo Ondimba, était mort, et réclamait par ailleurs la vacance du pouvoir.
S’agissant des affirmations faites sur le Chef de l’Etat, le président de Dynamique unitaire soutient dans son message à ses proches, qu’il est prêt à s’expliquer auprès du procureur de la République, Olivier N’Zahou, à condition que ce dernier lui envoie une convocation en bonne et due forme. « Je ne suis pas un criminel. Si le procureur de la République veut m’entendre, il n’a qu’à m’envoyer une convocation au lieu de débarquer à pareille heure et traumatiser ma femme et mes enfants », dit-il.
Pour vérifier la véracité de cette information sur la tentative d’enlèvement de M. Yama, nous avons joint par téléphone le procureur de la République, qui a démenti ses accusations. D’après Olivier N’Zahou, il n’est pas informé d’une tentative d’arrestation contre Jean Rémy Yama, et il n’a jamais envoyé des agents de la DGR à son domicile pour procéder à son interpellation.
Le démenti apporté par le patron des officiers de police judiciaire, a été confirmé par un responsable de la DGR, qui soutient fermement, qu’aucun agent n’a été envoyé ce matin pour procéder à l’interpellation du syndicaliste. « Tout comme vous, nous avons lu cette information sur les réseaux sociaux. Pour nous, elle n’est pas fondée, dans la mesure où nous n’avons envoyé personne interpeller M. Yama », a-t-il confié.
Cependant, si le procureur de la République et la DGR rejettent ces accusations, nous sommes à même de nous demander, si ce scenario n’aurait pas été orchestré par Jean Rémy Yama lui-même, pour interpeller la communauté nationale et internationale sur d’éventuelles représailles contre sa personne, pour avoir osé affirmer que le président gabonais était mort ? Une stratégie qui pourrait lui permettre de bénéficier d’une certaine protection des organismes internationaux. Car il suffirait de démontrer qu’on est menacé de mort par le Pouvoir, pour bénéficier du statut de réfugier politique dans un pays étranger prêt à nous accueillir. D’ailleurs, plusieurs gabonais l’ont fait.
Toutefois, si la tentative d’enlèvement est fondée, il serait judicieux de se demander qui est donc derrière cette opération, étant donné que le procureur de la République et la DGR ne s’y reconnaissent pas ? Serait-ce des opposants tapis dans l’ombre et qui veulent profiter de la déclaration de M. Yama pour faire porter la faute au Pouvoir ? Ou serait-ce des électrons libres du Pouvoir, qui pensent avoir reçu le mandat de laver l’affront faite au Chef de l’Etat, qui étant habitué à de telles déclarations, n’y accorde aucune importance ? Dans tous les cas, l’avenir nous le dira. Affaire à suivre !
Levi NGOMA