« Que ceux qui ont la responsabilité de mettre un terme à cette situation le fassent ! » Dieudonné Minlama Mintogo
LIBREVILLE (Equateur) – Le dépistage systématique des femmes enceintes au Gabon, a été supprimé selon l’ONUSIDA. Cette situation qui met en danger la vie de plus de 65 000 nouveau-nés chaque année, a amené Dieudonné Minlama Mintogo, président du Collectif des organisations de la société civile pour le développement durable et la lutte contre la pauvreté, à s’exprimer sur la question ce vendredi 5 juillet à Libreville.
Agence de presse Equateur : Le 25 juin dernier, vous avez pris part à la rencontre de la société civile avec l’ONUSIDA. Au cours de cette rencontre, il a été révélé que les femmes enceintes au Gabon ne sont plus systématiquement dépistées du VIH-SIDA. Votre point de vue sur cette situation.
Dieudonné Minlama Mintogo : J’ai été choqué d’apprendre que les femmes enceintes au Gabon ne sont plus automatiquement dépistées à cause de l’absence des réactifs dans les différents établissements hospitaliers du pays.
Est-ce que l’absence de dépistage des femmes enceintes représente un danger pour leurs enfants ?
Effectivement, car le dépistage systématique des femmes enceintes a pour objectif d’éliminer la transmission du virus du Sida de la mère à l’enfant. L’absence de dépistage met donc en danger la vie de 65 000 enfants, qui naissent en moyenne dans notre pays au cours d’une année. Elle fragilise aussi sérieusement le processus de prévention et d’élimination de la maladie. Ce qui m’a le plus choqué dans « cette hérésie », c’est le coût réel de cet examen.
Quel est le coût de cet examen ?
D’après les experts, un dépistage coûte environ 1, 2 dollars US par femme soit 78 000 dollars US pour les 65 000 Femmes. En monnaie locale c’est l’équivalent de 45 millions de Francs CFA par an, 45 millions de Francs CFA seulement ! Cette somme correspond au prix d’une voiture de service affectée à un chargé d’études dans certains ministères ! Comment peut-on expliquer cette folie aux yeux du monde ? Mettre la vie de plus de 65 000 enfants en danger pour le prix d’une seule voiture ? Homicide volontaire ? Crime contre l’humanité ? Comment peut-on qualifier une telle démarche ?
Selon vous, qu’est-ce qui doit être fait pour régler ce problème ?
Que ceux qui ont la responsabilité de mettre un terme à cette situation le fassent ! Le monde, les générations actuelles et futures nous regardent. C’est peut-être l’occasion pour moi, de rappeler aux uns et aux autres cette volonté exprimée par le Président Omar Bongo Ondimba, dans son discours testamentaire du 02 Septembre 2007 « Arrêtons de nous comporter comme si nous étions juste de passage au Gabon. Comme si nous avions une patrie de rechange ailleurs ».
Levi NGOMA