La HAC va suspendre plusieurs médias en ligne

LIBREVILLE (Equateur) – Le 28 mai dernier, la Haute autorité de la communication (HAC) avait accordé un délai de 30 jours aux médias numériques du Gabon pour se mettre en règle, conformément aux articles 83, 84, 108 et 109 de la loi n°019/2016 du 9 avril 2016 portant Code de la communication. Plus d’un mois après ce rappel à l’ordre, plusieurs médias en ligne ne sont toujours pas en règle, obligeant la Haute autorité à mettre en application des mesures coercitives à leur encontre.

 

« Mais, ayant fait le constat de ce que depuis lors, très peu d’organes de presse en situation irrégulière se montrent soucieux de se conformer à la loi, la Haute autorité de la communication leur accorde un délai de un (1) mois, à compter du 1er juin 2019, pour se mettre en conformité. Passé ce délai, la HAC prendra à leur encontre, les mesures coercitives qui s’imposent », avait déclaré le président de la HAC, Raphaël Ntoutoume Nkoghe, dans le communiqué de presse n°000009 du 28 mai 2019.

 

Malheureusement, depuis le 2 juillet dernier apprend-on, plusieurs médias en ligne, qui avaient pourtant reçu la mise en garde de la HAC, n’ont toujours pas régularisé leur situation administrative. Parmi les documents exigés par le régulateur des médias au Gabon, il y a notamment la fiche circuit délivrée par l’ANPI et l’agrément technique remis par le ministère de la communication, et qui permettent aux médias en ligne de fonctionner en toute l’égalité en République gabonaise. Cependant, ces deux documents ne semblent pas à la portée de tous. Les difficultés financières rencontrées par les patrons de ces médias, seraient l’une des causes qui les empêchent d’être en règle.

 

D’autres en revanche, s’ils possèdent une fiche circuit, les lenteurs administratives du ministère de la communication, ne leur permettent pas d’avoir dans les délais requis, l’agrément technique qui autorise ces médias à paraitre et à diffuser des informations en ligne. Bien que disposant d’une quittance justifiant le paiement de l’agrément technique, ces médias  »partiellement en règle », s’exposent aussi aux foudres de la HAC par la faute du ministère de la communication.

 

Toutefois, consciente des difficultés financières et des lenteurs administratives rencontrées par les patrons de ces médias en ligne, confie une source proche du dossier, la HAC aurait prorogé ce délai de trois semaines, c’est à dire jusqu’au 20 juillet dernier. Malgré cette largesse de l’autorité de régulation, une grande partie n’a toujours pas régularisé sa situation administrative. Donnant l’impression de vouloir défier le régulateur des médias.

 

Aussi, face à cette situation où plusieurs médias en ligne sont toujours dans l’informel, la HAC pourrait dans les prochains jours passer à la répression. Selon certaines indiscrétions, elle pourrait avec l’aide de ses partenaires tels que l’ANINF et l’ARCEP, verrouiller la visibilité de ces médias sur le plan national. « Ces médias ne pourront plus être consultés au Gabon aussi longtemps qu’ils ne seront pas en règle », confie un responsable de ministère de la communication qui a requis l’anonymat.

 

D’après ce responsable, il est temps de mettre fin à l’anarchie dans le secteur des médias numérique. « Les médias au Gabon, qu’ils soient en papier ou en ligne, sont régis par le code de la communication. Il n’y a pas de raison, que ces médias numériques fonctionnent dans l’informel alors qu’il y a une loi », a-t-il ajouté.

 

Hormis le fait que la HAC veut lutter contre l’anarchie dans ce secteur en pleine expansion, poursuit ce responsable du ministère de la communication, le régulateur des médias veut également mettre fin à une concurrence déloyale entre les médias numériques en règle d’une part, et les médias numériques qui ne sont pas en règle d’autre part. « Trouvez-vous normal que les médias qui ne sont pas en règle puissent jouir des mêmes avantages que ceux-là qui le sont ? C’est injuste, il faut donc que cela cesse ! Si vous n’êtes pas en règle, vous n’avez pas le droit de fonctionner », a-t-il martelé.

 

Pour rappel, le vendredi 26 avril dernier à Libreville, la Haute autorité de régulation (HAC) recevait les représentants des médias en ligne, plus d’une trentaine environ, afin de les inviter à régulariser la situation administrative de leurs médias, conformément aux dispositions des articles 83, 84, 108 et 109 de la loi n°019/2016 du 9 avril 2016 portant Code de la communication en République gabonaise. Un délai d’un (1) mois qui s’est achevé le 1er juillet dernier, leur avait été accordé.

 

 

Levi NGOMA    

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