Suspendus par la HAC, certains médias numériques accusent le ministère de la communication

LIBREVILLE (Equateur) – Suspendus de parution et de diffusion par la Haute autorité de la communication (HAC), certains médias numériques partiellement en règle, accusent le ministère de la communication d’être la cause de leur malheur. Alors qu’ils affirment avoir payé l’agrément technique, ces médias en ligne soutiennent que ce document ne leur a toujours pas été délivré par la tutelle.

 

La Haute autorité de la communication (HAC) vient de suspendre une trentaine de médias numériques, le mercredi 24 juillet dernier, pour non-conformité à la loi. En effet, d’après la HAC, ces médias suspendus sont illégalement constitués. En clair, ils n’ont pas de fiche circuit justifiant leur existence juridique, encore moins d’agrément technique leur autorisant à paraitre et à diffuser des informations sur le territoire national.

 

Mais pour certains d’entre eux, qui détiennent néanmoins une fiche circuit de leur média et la quittance de paiement de l’agrément technique,  leur suspension est une injustice. Selon leurs explications, la HAC aurait du se rapprocher du ministère de la communication et vérifier la liste des médias qui sont en attente de leur agrément technique. « Si la HAC s’était rapprochée des services du ministère de la communication, elle aurait constaté qu’il y a plusieurs médias numériques, qui attendent depuis quelque temps, que le ministère leur délivre l’agrément technique qu’ils ont pourtant payé », explique le responsable de l’un des médias suspendus, et qui a requis l’anonymat.

 

Un point de vue partagé par un autre responsable de média, très remonté contre les lenteurs administratives du ministère de la communication concernant justement la délivrance des agréments techniques. « Comment expliquez-vous, qu’il y a plus d’un an, que nous avons payé ce document au ministère de la communication, et que nous ne l’avons toujours pas. Pourtant nous avons des quittances de paiement qui prouvent bien que nous sommes en règle. Vu que ce n’est pas de notre faute mais du ministère de la communication, la HAC devait en tenir compte », a-t-il soutenu.

 

Mais pour Prince dont le média a été également suspendu, la Haute autorité de la communication, est allée trop vite en besogne. Les délais accordés pour se mettre en règle étaient relativement courts pense-t-il. Selon lui, s’il est vrai que la création d’une entreprise au Gabon se fait désormais en très peu de temps, il n’en demeure pas moins que trouver les finances est une chose difficile pour la majorité des responsables de ces médias.

 

« Pour ma part, je pense que la HAC aurait du nous accorder un délai de douze mois. Cela nous aurait permis de trouver les moyens financiers pour régulariser nos entreprises de presse. Lorsque vous êtes un chômeur, qui a été licencié sans être payé, et qui s’est lancé dans l’entreprenariat pour s’en sortir, ce n’est pas facile de trouver quelqu’un qui va financer votre projet. C’est pourquoi certains comme moi, on décidé de fonctionner d’abord pour trouver facilement l’argent, afin de se mettre en règle. Maintenant que nous avons été suspendus, nous allons nous battre pour trouver les moyens et régulariser notre situation », a confié Prince.

 

Toutefois, s’il est avéré que certains médias suspendus ont une quittance de paiement de l’agrément technique, il revient donc au ministre de la communication, Rigobert Ikambouayat Ndeka, de signer ces documents et de les remettre à leurs propriétaires. Dans le cas contraire, transmettre à la HAC la liste des médias s’étant acquitté du paiement de l’agrément technique dont ils attendent la délivrance.

 

 

James RHANDAL   

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