Dieudonné Minlama Mintogo réclame une réforme urgente de la HAC
LIBREVILLE (Equateur) – Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook ce dimanche 1er septembre, le président du Parti centriste Ensemble pour la République (EPR), Dieudonné Minlama Mintogo, réclame une réforme urgente de la Haute autorité de la communication (HAC), eu égard à la menace qu’elle représente aujourd’hui pour la liberté de la presse au Gabon, et pour la survie des entreprises de presse qui contribuent à résorber le chômage par la création de plusieurs emplois.
« J’en appelle à une reforme de la HAC, dans l’urgence, pour sauver la Liberté de la Presse et la liberté d’expression, ainsi que les entreprises de presse dans notre pays », déclare Dieudonné Minlama Mintogo, dépité par les sanctions tous azimuts de la Haute autorité de la communication (HAC), à l’endroit des médias.
S’agissant de la réforme de cet organe de régulation, le président d’Ensemble pour la République (EPR), souhaite entre autres, un mandat unique pour le président et les conseillers membres. « Je reste attaché aux dispositions qui imposent un mandat unique aux conseillers membres. Par ailleurs, pour éviter tout dessein de carriérisme et promouvoir le devoir d’ingratitude, je milite pour la révision de l’âge d’accès à la HAC ; seuls les professionnels ou les personnalités, en fin de carrière et ayant 65 ans et plus devraient être éligibles », soutient-il, tout en réclamant « le retrait de toutes les sanctions qui vont dans le sens de la suspension des activités d’une entreprise de presse ».
En effet, explique Dieudonné Minlama Mintogo, en militant il y a quelques années pour la réforme du Conseil national de la communication (CNC), il s’agissait de « rendre cette institution plus démocratique et la mettre sous le contrôle et la gestion des professionnels de la communication. J’ai toujours pensé que les communicateurs, par leur vécu et leur sensibilité, pouvaient mieux réguler ce secteur et procéder à un réel renforcement des capacités des différents acteurs ».
Malheureusement, déplore-t-il, depuis que la HAC a remplacé le CNC, nous assistons plutôt à une série de sanctions contre les médias, au point de porter atteinte à la liberté de la presse et au fonctionnement de ces entreprises de presse, qui aident le gouvernement à lutter contre le chômage, notamment en employant de nombreux gabonais.
« Je voudrais attirer leur attention sur le fait qu’un organe de presse est d’abord une entreprise. Au-delà des articles, reportages et autres, il y a derrière un enjeu économique et social : les salaires, les emplois, les familles… Lorsqu’on décide de suspendre un organe, cela revient à fermer les portes d’une entreprise, envoyer des dizaines de Gabonais au chômage, mettre en difficulté plusieurs familles et les assujettir à la précarité », rappelle-t-il.
Concernant particulièrement les conseillers membres de la HAC, l’homme politique qui dit connaitre certains d’entre eux qui ont un vécu de militants ou de défenseurs de la liberté de la presse, ne comprend pas qu’ils soient devenus aujourd’hui les bourreaux de leurs confrères. « Dans un passé récent, plusieurs d’entre eux ont subi les affres du bâillonnement, les censures arbitraires de la part des maîtres de la pensée unique… Aujourd’hui, je suis désagréablement surpris de constater que ces mêmes démocrates et hommes de presse, s’adonnent, à leur tour, à la sanction des médias tous azimuts. Ils vont jusqu’à suspendre de parution des organes de presse pour des périodes parfois très longues », souligne-t-il.
Précisons que cette sortie du président d’Ensemble pour la République (EPR), fait suite aux récentes sanctions de plusieurs médias par la HAC.
James RHANDAL