Le RPM se dit préoccupé par la situation politique au Gabon

LIBREVILLE (Equateur) – Le Conseil exécutif du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) de l’opposant Alexandre Barro Chambrier, a fait une déclaration le vendredi 6 septembre dernier à Libreville, pour exprimer entre autres, son inquiétude face à la situation politique au Gabon, et dont le manque de transparence sur l’état de santé du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, fragilise la République, accentue les disfonctionnements et les dérives de toutes sortes.

 

C’est au siège du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) sis au centre-ville de Libreville, que le Conseil exécutif de cette formation politique de l’opposition gabonaise, a réuni la presse nationale et internationale, pour exprimer son inquiétude face à la situation politique actuelle au Gabon, qu’il trouve préoccupante. Selon le porte-parole du RPM, Pierre Ndong Meye, cette situation qu’il qualifie de ‘’surréaliste’’ est due au manque de transparence sur l’état réel du Chef de l’Exécutif et l’obsession à rendre tabou ce sujet.

 

Hormis le flou qui règne autour de l’état de santé du président de la République, Ali Bongo Ondimba, le RPM se dit également inquiet, par l’attitude de certains proches du Pouvoir, qui foulent aux pieds la Constitution, et profitent de la situation pour s’en mettre plein les poches, portant gravement atteinte à la stabilité du pays et aux bien être des populations. « Un quarteron de profito-situationnistes à l’incompétence sulfureuse, mystificatrice et manipulatrice, s’est accaparé de tous les leviers de la conduite de l’Etat aux fins de prévarication, de distraction des ressources nationales et de distribution de prébendes aux copains et coquins », a déclaré Pierre Ndong Meye.

 

Pour le RPM, il est clair que le Gabon n’a plus à sa tête un dirigeant capable d’imprimer une direction au pays, de jouer le rôle de Chef de l’Exécutif, ce qui ouvre la voie à tous les abus et errements constatés, soutient-il. A titre d’exemple, Pierre Ndong Meye cite le directeur de cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alihanga, « qui s’arroge désormais des pouvoirs et prérogatives qui ne sont pas les siennes et entreprend même des tournées à l’intérieur du pays. Des compétences usurpées qui font que le Premier ministre est devenu quasiment inexistant. Le tout servi par des compatriotes obnubilés par leurs intérêts personnels, se livrant à un spectacle ubuesque devant nos enfants qui doivent s’interroger sur le comportement de leurs parents et ainés, et qui se demandent finalement où va la République ! »

 

Au regard des difficultés économiques et sociales que traverse le Gabon, la formation politique d’Alexandre Barro Chambrier ne comprend pas, que le Pouvoir puisse se préoccuper des ‘’tournées Républicaines’’ à l’intérieur du pays avec l’argent du contribuable gabonais, alors qu’il y a des choses plus importantes telles que  l’incapacité du Chef de l’Etat  qui suscite moult interrogations dans l’opinion nationale et internationale, la rentrée universitaire qui parait improbable après une quasi-année blanche du fait des revendications du SNEC non prises en compte, le déficit en salles de cours et tables bancs au primaire et au secondaire, la vie chère qui continue de stresser les familles faute de mesures économiques et sociales appropriées.

 

« Une telle situation présente de graves risques de dérives, sinon d’anarchie, et qui ont déjà pour effet d’aggraver encore plus la crise multiforme dans laquelle patauge le Gabon depuis une décennie et dont le pic a été atteint avec le coup d’Etat militaro-électoral du mois d’août 2016 », a soutenu le porte-parole du RPM.

 

S’agissant des promesses faites par le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, lors de son discours à la nation du 16 août dernier, le RPM estime qu’elles sont démagogiques. « Si les promesses déjà faites en 2009 et 2016 n’ont jamais été tenues, ce n’est pas au moment où le pays est en crise économique, sociale et financière qu’elles le seraient. Le système Bongo-PDG est fondé sur le nihilisme des valeurs morales et spirituelles, sur la destruction des intelligences créatives et inventives. Par conséquent, la promesse d’un système méritocratique au Gabon faite par Ali Bongo Ondimba est un vœu pieu, une chimère de plus. Que compte-t-il faire des jeunes gabonais formés qui sont toujours sans emplois depuis plusieurs années ? », s’interroge-t-il ?

 

Par ailleurs, concernant les élections législatives partielles des 10 et 31 août 2019, le Conseil exécutif du RPM s’est réjoui des résultats obtenus principalement à Mouila (Ngounié). D’après le porte-parole Pierre Ndong Meye, ces résultats qui ont mis en échec la fraude de grande ampleur minutieusement élaborée par le candidat du PDG et ses affidés, confirme l’aspiration du pays profond à l’alternance et au changement.

 

« Le triomphe de Mouila est la preuve de la vitalité de notre Parti (…). L’expérience de Mouila vient de démontrer, s’il en était encore besoin, les vertus de l’unité et la force d’une opposition unie. Le RPM continuera à promouvoir ces vertus en toutes circonstances », affirmé M. Ndong Meye.

 

S’adressant aux partis de l’opposition gabonaise, le RPM leur demande d’arrêter de s’auto-flageller, de s’abstenir des agitations stériles, en se concentrant sur l’essentiel, et en maintenant sa cohésion pour se tenir prêt le moment venu.

 

Se penchant sur l’actualité internationale, notamment les actes de xénophobie d’une rare violence perpétrés par les Sud-africains vis-à-vis de leurs frères africains, le RPM déplore et condamne vigoureusement ces exactions et demande aux autorités gabonaises de prendre toutes les dispositions « visant à sécuriser nos compatriotes dans ce pays frère et ami ».

 

 

Levi NGOMA

 

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