Les commerçantes envahissent à nouveau les trottoirs de Libreville
LIBREVILLE (Equateur) – Chassées il y a quelques mois, les commerçantes de la commune de Libreville, ont assiégé à nouveau les trottoirs des différentes artères de la capitale gabonaise. Le refus des clients de se rendre dans les marchés où elles ont été installées, serait entre autres, la cause de ce retour.
Comme il fallait s’y attendre, les commerçantes de Libreville ont à nouveau envahi les trottoirs des différentes artères de la capitale gabonaise. Que ce soit aux Charbonnages, en passant par Nkembo, Nzeng-Ayong et IAI, le constat est le même. Déguerpies il y a quelques mois par l’édile de la commune, Léandre Nzué et son soldat Armand Dagraça, ces commerçantes avaient été dirigées dans les marchés communaux pour y exercer leurs activités. Malheureusement, la clientèle se faisant rare, ces mères de famille ont donc décidé de revenir dans la rue où il est plus facile pour elles, d’écouler leurs denrées alimentaires et autres.
Informé de ce retour des commerçantes sur les trottoirs, l’inspecteur général municipal, Armand Dagraça, est allé à leur rencontre le samedi 19 octobre dernier, pour les sommer une énième fois de quitter les trottoirs et de retourner dans les marchés. « Nous vous demandons de faire preuve de lucidité. Les trottoirs ne sont pas des lieux de marchés. Si vous vous voulez vendre votre commerce, rejoignez les marchés. Je profite pour vous dire une dernière fois que le maire de Libreville ne voudrait plus vous voir occuper la voie publique. Voilà pourquoi il vous demande de partir », a-t-il déclaré.
Une injonction que les commerçantes ne sont pas prêtes à suivre, qui à engager un bras de fer avec l’autorité municipale, qui feint depuis des années de ne pas comprendre leurs préoccupations. En effet, pour ces femmes, l’insuffisance des boxes dans les marchés dont celui d’Ambowè et de Nkembo, dans le 1er arrondissement de Libreville, est l’une des causes de leur retour sur les trottoirs.
« Allez dans ces marchés, il n’y a pas assez de place pour toutes les commerçantes. Nous qui n’avons pas de place doit-on rester à la maison, alors que nous avons des familles à nourrir ? Nous ne refusons pas d’aller dans les marchés, mais il n’y a pas assez de place. Que le maire trouve donc une solution à ce problème, sinon nous continuerons à vendre sur le trottoir », a confié Marie-Louis, une commerçante des Charbonnages.
Même son de cloche pour Amandine, qui vend au marché de Nkembo. Elle estime que le maire Léandre Nzué doit plutôt chercher des solutions aux préoccupations des commerçantes, et non brandir des menaces. « Lorsqu’il s’agit de débarquer pour ramasser et détruire nos marchandises, que nous avons payées à la sueur de notre front, là le maire et ses collaborateurs sont forts. Mais pour trouver des solutions à nos préoccupations, là nous ne voyons personne. Nous ne cherchons pas volontairement à désobéir à l’autorité, mais ils doivent comprendre que lorsqu’une situation persiste, c’est qu’il y a un problème. Et il n’existe aucun problème qui n’a pas de solution », a-t-elle soutenu.
Hormis l’insuffisance de places dans les marchés municipaux, il y a également le problème de l’emplacement desdits marchés, qui ne permet pas à la clientèle d’affluer sur ces différents sites commerciaux. C’est du moins ce que soutiennent Adèle et Aïcha du marché d’Ambowè. « Regardez l’emplacement du marché d’Ambowè, il est très mal situé. Les clients ont du mal à s’arrêter pour faire leurs courses. Si ce marché était à un carrefour, les clients afflueraient, et ce serait plus facile pour nous d’écouler nos marchandises. C’est le cas par exemple du marché de Nkembo, qui est à un carrefour. C’est pourquoi nous sommes obligées de descendre au rond point pour vendre sur les trottoirs, vu que tout le monde passe par là », ont-elles confié.
Au regard de tout ce qui précède, s’il est vrai que les commerçantes n’ont pas le droit de vendre sur les trottoirs, il n’en demeure pas moins que le maire Léandre Nzué et ses collaborateurs, devraient s’asseoir et réfléchir sur les préoccupations de ces dernières, pour y apporter des solutions satisfaisantes et durables. Les chasser et détruire leurs marchandises qui leur permettent de vivre, n’est pas la solution.
Levi NGOMA