Le bilan des 10 ans d’Ali Bongo Ondimba est un échec patent dans tous les domaines
LIBREVILLE (Equateur) – Cette affirmation est de l’opposant et président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier, qui a analysé ce jeudi 24 octobre à Libreville, avec la presse nationale et internationale, le bilan des 10 ans du président gabonais à la tête du Gabon depuis son accession au pouvoir en octobre 2009.
Le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) de l’opposant Alexandre Barro Chambrier, a effectué sa rentrée politique ce jeudi 24 octobre à Libreville. Une occasion pour le président du RPM, de s’exprimer en présence de la presse nationale et internationale, sur le bilan des 10 ans de gestion du Gabon par le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, depuis son accession à la magistrature suprême, le 16 octobre 2009.
Pour Barro Chambrier, le bilan des 10 ans d’Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon, est un échec patent dans tous les domaines, contrairement aux informations véhiculées par certains médias d’Etat. « En réalité ce bilan est indubitablement un échec patent dans tous les domaines et tout observateur, un tant soit peu sérieux, est en mesure de le reconnaitre. L’Etat, à court de liquidités, est acculé à multiplier les montages financiers hasardeux, hypothéquant ainsi les ressources pétrolières et minières dans une opacité illustrée par le rôle octroyé sans limites et sans contrôle à la Gabon Oil Company (GOC). Chacun comprendra néanmoins que l’humilité et la reconnaissance de ses erreurs n’est pas le fort de ce régime », a déclaré le président du RPM, Alexandre Barro Chambrier.
D’après cet ancien ministre d’Ali Bongo Ondimba (2011-2012), les progrès annoncés par le président gabonais sur le plan économique, sont loin d’avoir vu le jour. « Au contraire, malgré les moyens colossaux dont le régime a disposé, du fait des cours pétroliers très favorables et le recours à un endettement massif depuis 2015, le pays a connu une grave crise économique à laquelle il n’a pu faire face qu’en ayant recours au Fonds monétaire international », a-t-il confié.
Dans le secteur agricole, poursuit Barro Chambrier, les réformes annoncées n’ont produit aucun résultat significatif et le Gabon continue d’importer la plus grande partie des produits alimentaires qu’il consomme. « L’agriculture dont on vante les mérites en terme de création d’emplois concerne l’agro-industrie et porte exclusivement sur l’hévéa et l’huile de palme, qui sont loin d’induire un développement harmonieux des territoires et d’assurer notre indépendance alimentaire. En outre il convient de souligner la précarité des emplois dans ce secteur où l’on utilise plus fréquemment du personnel sous payé, avec des faibles niveaux de qualification », a souligné l’opposant.
Toujours dans le cadre du décryptage du bilan des 10 ans d’Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon, le président du RPM fait remarquer, qu’en matière d’infrastructures routières, l’échec est plus que patent. « Il n’y a qu’à voir l’état du réseau routier dans tous les centres urbains, sans parler des routes nationales qui sont un véritable calvaire pour les usagers. A Libreville comme à l’intérieur du pays, on ne compte plus le nombre de voies inondées ou simplement coupées à la moindre pluie, obligeant le gouvernement à déclencher en catastrophe de soi-disant plans d’urgence qui se répètent d’année en année », a-t-il soutenu, tout en regrettant la déstructuration de l’administration par la multiplication des agences qui se sont finalement révélées être des gouffres financiers à telle enseigne que la plus part d’entre elles ont dû être fermées.
S’agissant de la dette du Gabon, ABC (Alexandre Barro Chambrier) révèle qu’elle oscille aujourd’hui entre 60 et 64 % du PIB, alors qu’elle était de 16% avant sous Omar Bongo Ondimba. Le montant des arriérés intérieurs demeure mal cerné, contraignant ainsi de nombreuses PME à mettre la clé sous le paillasson, a-t-il expliqué, avant de s’étaler sur le plan social qui n’a pas évolué ces dix dernières années d’après lui.
« Le quotidien des gabonais est loin d’avoir changé. Le secteur de l’éducation l’illustre à souhait. Aucune des universités ou grandes écoles dont la création a été annoncée n’a vu le jour (université de Port-Gentil, de Mouila, d’Oyem, Ecole du tourisme de Lambaréné, école du bois de Booué). Ne parlons pas de la construction ou de la réhabilitation des écoles, collèges et lycées. En 10 ans aucun établissement n’est sorti de terre, malgré les nombreux programmes d’urgence adoptés au début de chaque année scolaire (…). Par ailleurs, le régime en place est incapable d’inverser la courbe du chômage, notamment des jeunes, de lutter contre la vie chère, de résorber les inégalités croissantes, de réduire le seuil de pauvreté et de répondre aux demandes pressantes des populations en matière d’eau, d’électricité, de santé et de logement », a-t-il déploré.
En matière de santé, l’opposant estime qu’il ne suffit pas de construire quelques hôpitaux à Libreville pour prétendre améliorer l’accès aux soins de santé de tous les gabonais. « Encore faudrait-il disposer d’une véritable carte sanitaire comportant tous les niveaux de soins, couvrant l’ensemble du territoire, dotés des médicaments et équipements nécessaires ainsi que des personnels en quantité et en qualité », a-t-il insisté.
Pour ce qui est du logement, le président Barro Chambrier rappelle que les 5000 logements par an promis au début du 1er septennat du président gabonais, ne sont jamais sortis de terre et le transfert, déjà contestable et contesté, à la Caisse des Dépôts et Consignations des titres fonciers de l’Etat, pour obtenir des financements en vue de réaliser des logements sociaux ne répondra pas à la forte demande qui existe dans ce domaine. Une véritable politique du logement social s’impose avec des mesures hardies, a-t-il martelé.
Au plan moral, le président du RPM s’est indigné du niveau de dépravation des mœurs atteint par le Gabon ces dix dernières années. Aussi, s’est-il insurgé contre le silence des pouvoirs publics. « Il y a peu on parlait de crimes rituels, de trafic d’organes humains. Aujourd’hui c’est la pédophilie, l’homosexualité et le placement des mineurs qui défraient la chronique sans que les pouvoirs publics ne prennent véritablement de mesure en vue d’éradiquer ces fléaux. On peut se demander par exemple où en est-on des compatriotes appréhender il y a quelques mois au marché mondial se livrant à des trafics d’êtres humains. (…) Il est à craindre que la récente affaire Wally ne subisse le même sort malgré le fameux mandat d’arrêt international lancé il y a seulement quelques heures. Pour notre part, nous dénonçons et condamnons fermement tous ces actes barbarie », a-t-il laissé entendre.
Eu égard à tout ce qui précède, le président du RPM, Alexandre Barro Chambrier a exprimé son scepticisme, quant aux capacités du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, de faire mieux que ces dix dernières années de gestion du Gabon. « Si au meilleur de sa forme physique, il n’a pas pu mettre correctement en œuvre son propre programme politique pendant dix ans, il est évident qu’avec son état actuel, il ne peut faire mieux. Humainement, nous pensons que la maladie arrive à tout le monde, et c’est compréhensible. Mais il faut avoir la hauteur, le patriotisme et la responsabilité d’en tirer humblement toutes les conséquences en libérant le peuple gabonais des souffrances qu’il subit du fait de son incapacité. (…) La gouvernance d’un pays comme le nôtre nécessite non seulement des aptitudes juridiques, mais également physiques, psychologiques et mentales », a-t-il conclu.
Levi NGOMA