Transfert des titres fonciers à la CDC : La décision d’annulation aurait un lien avec les récentes interpellations

LIBREVILLE (Equateur) – Le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, vient d’ordonner au Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, d’annuler la décision prise en Conseil des ministres du 2 octobre dernier, de transférer à titre gracieux à la Caisse de dépôts et de consignations (CDC), certains titres fonciers de l’Etat. Mais d’aucuns estiment, que cette décision aurait un lien avec les récentes interpellations des dirigeants des administrations publiques et parapubliques dont le DG de la CDC.

 

Dans un communiqué daté du 20 novembre dernier, le Chef du gouvernement gabonais, Julien Nkoghé Békalé, explique que cette décision du président gabonais, a été motivée par les diverses réactions des populations, suscitées par ladite décision prise le 2 octobre dernier en Conseil des ministres.

 

« Le Conseil des ministres en sa séance du 2 octobre 2019 avait, sur présentation du ministre de l’Économie, des Finances et des Solidarités nationales, annoncé sa décision de transférer à titre gracieux à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) certains titres fonciers de l’Etat. Cependant, devant les diverses réactions suscitées par cette décision et instruit à cet effet par le président de la République, chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, le Gouvernement informe les Gabonaises et les Gabonais de l’annulation pure et simple de celle-ci. », déclare Julien Nkoghé Békalé.

 

Cependant, si cette décision du Chef de l’Etat est très bien accueillie par les populations, certains politiques qui ont requis l’anonymat, se demandent pourquoi avoir attendu plus d’un mois, pour prendre une telle résolution. D’après leurs allégations, l’annulation de cette décision entérinée pourtant par le Chef de l’Etat lui-même, aurait un lien avec l’interpellation par la Direction générale des recherches (DGR) et par la Direction générale de contre-ingérence et de sécurité (B2), de nombreux dirigeants des administrations publiques et parapubliques, dont le Directeur général de la CDC, Herman Nzoundou Bignoumba.

 

D’après ces personnalités, il ne serait pas surprenant, que le président gabonais ait été fourvoyé dans cette affaire, quant aux véritables visées de ce projet, par les personnes qui l’ont fait passer en Conseil des ministres. « Il n’y a pas de fumé sans feu. C’est le Chef de l’Etat lui-même, qui a entériné cette décision. S’il décide aujourd’hui de l’annuler, plus d’un mois après, c’est qu’il s’est rendu compte de quelque chose de grave. Et c’est surprenant  que cette décision intervienne au moment où certains responsables des administrations publiques et parapubliques dont celui de la CDC, sont interpellés par la DGR et le B2 », se sont-ils interrogés.

 

En effet, selon un document rédigé par un certain Prince Essonne Mfoulou-Zé, et qui circule sur les réseaux sociaux, plus de 53% des terres gabonaises auraient déjà été cédées en catimini à des multinationales et aux grosses fortunes locales et étrangères, dans le cadre de cette décision. Information fondée ou non, dans tous les cas, le gouvernement devrait vérifier et infliger des sanctions si jamais la chose était fondée.

 

Toutefois, d’autres acteurs politiques, remercient le président Bongo, d’avoir annulé cette décision impopulaire. L’un d’entre eux, Alexandre Désiré Tapoyo du Centre des libéraux réformateurs (CLR), estime que le président gabonais vient de démontrer qu’il est toujours du côté de son peuple.

 

 

James RHANDAL

 

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