Opération scorpion : Le RPM exige l’arrestation des commanditaires et des bénéficiaires tapis dans l’ombre

LIBREVILLE (Equateur) – Le parquet de la République vient de procéder à l’arrestation de 16 hauts fonctionnaires des administrations publiques, parapubliques et d’institutions bancaires, impliqués dans le détournement des deniers publics. Pour le Rassemblement pour la Patrie et la modernité (RPM, opposition), bien que tardive, l’opération scorpion qui vise à mettre hors d’état de nuire les criminels économiques du Gabon, doit s’étendre aux commanditaires et aux bénéficiaires desdits détournements.

 

Dans le cadre de sa réunion hebdomadaire, le Conseil exécutif du Rassemblement pour la Patrie et la modernité (RPM), de l’opposant Alexandre Barro Chambrier, s’est prononcé le jeudi 28 novembre dernier à Libreville, sur l’actualité nationale, notamment celle liée à l’arrestation par le parquet de la République des 16 hauts fonctionnaires des administrations publiques, parapubliques et d’institutions bancaires, soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent à grande échelle.

 

Pour le RPM, ce réseau de détournements et de blanchiment de deniers publics, qui paraît être aujourd’hui une découverte pour la majorité des gabonais, avait déjà été dénoncé en 2015 par certains de ses députés. Mais en vain ! « Le RPM tient à rappeler qu’un groupe de Députés, à l’origine de sa création, avaient dénoncé dès juin 2015, la présence dans les hautes sphères de l’Etat : ‘’d’habiles profito-situationnistes, aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause’’ », a rappelé le secrétaire exécutif du RPM, Faustin Laurent Bilie Bi Essone.

 

Bien que satisfait de voir que les choses commencent à bouger, le RPM accuse néanmoins le pouvoir en place d’être responsable de ce pillage de l’argent du Gabon par ses propres collaborateurs. « Au demeurant cette nouvelle affaire révèle la logique du système qui met en place des institutions publiques sans mécanismes d’alerte, de garde fous ni de contrôle et semble découvrir ahuri, à la faveur de l’exacerbation de contradictions des clans en son sein, l’ampleur des détournements », martèle le parti d’Alexandre Barro Chambrier.

 

Toutefois, le RPM exige, tout en appelant au respect des procédures judiciaires et des droits humain, que les investigations en cours concernent aussi bien ceux qui s’en sont rendus coupables, les commanditaires tapis dans l’ombre, que ceux qui en ont bénéficié, notamment à l’occasion des dernières élections législatives et locales « où d’énormes sommes d’argent, dont on devine la provenance, ont circulé au vu et au su de tout le monde. Il apparait en conséquence, indispensable, si l’on veut moraliser la vie politique, de se pencher sur la question du financement des campagnes électorales ».

 

Hormis l’actualité nationale sur l’opération scorpion, cette formation politique de l’opposition, s’est également penchée sur le nouveau déraillement de train, qui s’est produit le jeudi 28 novembre dernier entre les gares de Lastourville et de Milole, avec pour conséquence l’interruption du trafic ferroviaire pour une durée indéterminée.

 

A ce sujet, le RPM renouvelle sa préoccupation exprimée en mai dernier, quant à la récurrence des accidents sur la voie ferrée « et constate l’incapacité du gouvernement et de l’Autorité de Régulation des Transports Ferroviaires (ARTEF), à prendre des mesures efficaces pour garantir dans la durée le bon fonctionnement du chemin de fer ».

 

S’agissant de la reprise du dialogue politique entre l’Union Européenne et le gouvernement gabonais, le lundi 25 novembre dernier, notamment sur les droits de l’homme, les libertés fondamentales, la gouvernance démocratique et les élections, le Conseil exécutif du RPM espère que ce dialogue « permettra de faire avancer la cause d’une véritable démocratie dans notre pays, gage de sa stabilité politique, de son progrès économique et social ainsi que de la cohésion de son peuple ».

 

Concernant les populations sinistrées du Haut –Ogooué, de la Ngounié, du Moyen Ogooué et de l’Ogooué Maritime suite aux inondations provoquées par les pluies diluviennes qui s’abattent dans ces provinces, le parti de Barro Chambrier constate « que le gouvernement tarde à prendre, à court terme, les mesures permettant de soulager leurs souffrances, à moyen et à long terme, de limiter l’impact des phénomènes naturels à l’origine de ces situations catastrophiques ».

 

D’autres questions ont été également abordées par le Conseil exécutif du RPM. Il s’agit entre autres, du Sommet extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernement de la zone CEMAC du 22 novembre dernier à Yaoundé (Cameroun), destiné à examiner la situation financière, économique et monétaire dans la zone et d’analyser les perspectives des économies de la sous-région ; ainsi que la déclaration faite le 26 novembre dernier à Libreville par le Syndicat national des magistrats (SYNAMAG), que le RPM invite d’ailleurs à œuvrer pour la libération des prisonniers politiques du pays, privés de liberté injustement.

 

 

James RHANDAL

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