Nomination de Noureddin Bongo Valentin à la présidence : Le RPM dit non à la monarchisation du Gabon
LIBREVILLE (Equateur) – Au cours de sa réunion hebdomadaire du jeudi 5 décembre dernier à Libreville, le Conseil exécutif du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM, opposition), s’est farouchement opposé à la nomination de Noureddin Bongo Valentin, fils aîné du président gabonais, au poste de coordinateur général des affaires présidentielles. Pour le RPM, il est hors de question de faire du Gabon une monarchisation.
Le Gabon serait-il devenu une monarchisation ? La question taraude les esprits des gabonais depuis la nomination de Noureddin Bongo Valentin, fils aîné du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, au poste de coordinateur général des affaires présidentielles, lors du Conseil des ministres du jeudi 5 décembre dernier à Libreville. Pour le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) de l’opposant Alexandre Barro Chambrier, il est hors de question que cela arrive au Gabon.
Au cours de sa réunion hebdomadaire, le Conseil exécutif du RPM a clairement marqué son opposition face à cette nomination qui enflamme les réseaux sociaux depuis quelques jours, et qui pourrait ébranler la cohésion sociale. Le RPM appelle le peuple gabonais à s’opposer à ce qui s’apparente à une provocation du pouvoir.
« Cette nomination qui s’apparente à une provocation de trop vis- à vis du peuple gabonais est susceptible d’ébranler la cohésion nationale. Le Conseil exécutif du RPM réaffirme son opposition farouche à toute monarchisation du Gabon, et appelle le peuple gabonais à dire non, non et non ! Le Gabon ne saurait être la propriété d’une famille et ne peut se résigner à cette nouvelle imposture », martèle-t-il.
Selon les explications du RPM, il n’existe aucun élément objectif qui justifierait la nomination de Noureddin Bongo Valentin au poste de coordinateur général des affaires présidentielles. « (…) Noureddin Bongo Valentin, qui se voit propulsé en qualité de Coordinateur général des affaires présidentielles, fonction dont le contenu ressemble à s’y méprendre à celui de Vice-président de la République, alors qu’il n’a aucune expérience ni démontré quelque capacité que ce soit pour justifier un tel choix à un moment où le Gabon est confronté aux plus graves difficultés de son histoire », s’étonne le Conseil exécutif du RPM.
Pour la formation politique d’Alexandre Barro Chambrier, l’heure du sursaut patriotique et républicain a sonné, et le peuple gabonais ne doit pas abandonner le pays à ce funeste sort. « Les tenants actuels du pouvoir misent sur l’apathie et le calme apparent des gabonais, ajoutés à la diversion sur l’arrestation des membres de l’AJEV figurant dans leur plan de départ et aujourd’hui mis brutalement à l’écart du fait de contradictions pouvoiristes. Qu’ils sachent que même les peuples en apparence les plus dociles finissent toujours par se réveiller face à un coup de force et à prendre leur destin en mains », met-il en garde.
Autre sujet à l’ordre du jour de cette réunion du Conseil exécutif du RPM, la clôture, le samedi 30 novembre dernier, du dialogue intensif entre l’Union Européenne et le Gabon. Bien qu’ayant pris acte de ces pourparlers, le RPM rappelle au pouvoir en place, que le fondement de ce dialogue est le contentieux électoral de 2016, qui est loin d’être soldé. Aussi, il ne voit pas comment ce dialogue peut aboutir s’il n’associe pas tous les protagonistes.
« En effet, le dialogue intensif constitue une des recommandations de la mission d’observation de l’Union Européenne lors de l’élection présidentielle d’août 2016 en vue d’une part, d’apaiser le climat politique, et d’autre part, d’améliorer le cadre électoral en vigueur. Le Conseil exécutif du RPM estime qu’il serait regrettable que l’Union Européenne, qui a joué un rôle hautement appréciable en cette période, se déjuge aujourd’hui », a-t-il déclaré.
James RHANDAL