Vote de défiance en perspective à la Cosyga pour limoger Philippe Djoula du poste de secrétaire général
LIBREVILLE (Equateur) – En conflit avec le secrétaire général de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Philippe Djoula, près de deux tiers des membres du Bureau exécutif ont décidé le samedi 18 janvier dernier à Libreville, de procéder dans les prochains jours, à un vote de défiance conformément au règlement et statuts de leur confédération. A travers ce vote, ils entendent virer le filleul de Martin Alini, du poste de secrétaire général pour incompétence notoire disent-ils.
L’année 2020 s’avère sombre pour l’actuel secrétaire général de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Philippe Djoula. Pour cause, près de deux tiers des membres du Bureau exécutif de cette Confédération syndicale, ont décidé d’organiser dans les prochains jours à Libreville, un vote de défiance afin de le limoger du poste de secrétaire général, et ce conformément au règlement et statuts de leur organisation. Ils l’ont clairement fait savoir le samedi 18 janvier dernier à Libreville, au cours d’une réunion.
Cette décision, explique le secrétaire général adjoint de la Cosyga, Jocelyn Louis Ngoma, a été motivée par l’abus de pouvoir exercé par Philippe Djoula depuis le début de son mandat. Un comportement manifeste par la violation flagrante des dispositions des statuts, et par une insolence insoutenable à l’endroit des membres du Bureau exécutif. Le dernier fait en date n’est rien d’autre que la suspension illégale vendredi dernier au cours d’une assemblée générale, de quatre membres du Bureau.
« Il refuse toute discussion avec qui que ce soit, il est autoritaire. Il se permet de sanctionner les gens comme bon lui semble, en violation totale des dispositions des statuts. Or, c’est le Bureau qui doit se réunir pour statuer et donner au secrétaire général le droit d’infliger la sanction qui convient. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’il fait. Il a des mauvais rapports avec tout le monde, et un comportement qui frise l’insolence. C’est inadmissible, on ne peut plus continuer ainsi », a déclaré le SGA de la Cosyga.
Hormis la violation du règlement et statuts, il est également reproché à Philippe Djoula, le détournement des cotisations des affiliés et la subvention que l’Etat donne chaque année à la Cosyga. « Il dispose de cet argent à son gré, sans rendre compte à qui que ce soit. Même l’argent des loyers de la Cosyga, on ne sait pas ce qu’il en fait », déplore M. Ngoma qui confie par ailleurs, que le Bureau va saisir la Cour des Comptes pour auditer l’utilisation de cette subvention de l’Etat, qui apparemment servirait d’autres intérêts.
Par ailleurs, on apprend également que certaines femmes, qu’elles soient du Bureau exécutif ou non, seraient victimes de harcèlement sexuel. Des postes de responsabilité et des missions à l’étranger leur seraient proposés en échange de quelques petits services sexuels. L’une d’entre elles, présente à la réunion de samedi dernier, a menacé de tout déballer le moment venu, pour que ce genre de pratique cesse à la Cosyga.
Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que l’actuel secrétaire général de la Cosyga, Philippe Djoula, est allé agresser à son lieu de travail, un des membres du Bureau exécutif qui souhaite également son départ.
Pour rappel, depuis son élection en janvier 2019 au poste de secrétaire général de la Cosyga, Philippe Djoula est contestée par une frange de responsables syndicaux conduite par Wenceslas Mba Nguéma, qui l’accuse d’avoir violé le règlement et statuts de la Cosyga. Contestant sa légitimité, ils vont créer un Bureau parallèle qui plongera la plus vieille centrale syndicale du Gabon dans un bicéphalisme sans précédent. Aujourd’hui encore, il est accusé des mêmes griefs, cette fois-ci par les membres de son Bureau, qui ont décidé de le démettre de ses fonctions. Affaire à suivre !
Levi NGOMA