Gabon: Un gendarme agressé par un colonel de l’armée de terre au poste de contrôle de Bitam
LIBREVILLE (Equateur) – Stéphane Sica Boyoma, un maréchal des logis de la gendarmerie nationale, en faction au poste de contrôle de Bitam (province du Woleu Ntem), a été violemment agressé le mardi 28 janvier dernier, par un colonel de l’armée de terre qui aurait mal digéré le fait d’être interpellé par le jeune soldat.
Stéphane Sica Boyoma, un jeune maréchal des logis de la gendarmerie nationale en faction au poste de contrôle de Bitam (province du Woleu Ntem), a été violemment agressé par un colonel de l’armée de terre dont l’identité ne nous a pas été révélée. Œil tuméfié et uniforme déchiré, tel est l’aspect que présentait le jeune soldat, qui sous les directives de sa hiérarchie, s’est fait filmer pour sauvegarder le souvenir de la violence des coups encaissés. Selon un proche de la victime, le colonel aurait mal digéré le fait d’être contrôlé. Récit des faits.
Les faits se déroulent le mardi 28 janvier dernier au poste de contrôle de gendarmerie de Bitam, au nord du Gabon. Le jeune maréchal des logis est en faction avec l’un de ses chefs pour le contrôle de routine. Au barrage dressé à cet effet, chaque automobiliste est tenu de présenter sa pièce d’identité et celles des occupants, ainsi que les documents afférents au véhicule. Il est question de se rassurer que tout est en règle, et qu’il n’y a pas de clandestins qui tenteraient de rentrer sur le territoire national de manière frauduleuse.
Les heures s’enchainent, et la fatigue gagne les deux hommes qui malgré tout, continuent de faire paisiblement leur travail. Soudain, le supérieur du jeune soldat est pris par une envie présente. Il faut qu’il aille se soulager. Sans s’inquiéter, il laisse pour un moment Stéphane, qui continue consciencieusement de faire son travail. Parmi les automobilistes qui se rapprochent lentement du poste de contrôle, il y a le colonel de l’armée de terre, qui est en civil. A bord de son véhicule, il y a d’autres passagers, qui semblent suspects pour le maréchal des logis, apprend-on.
Après la salutation d’usage, le gendarme demande les pièces d’identités de tous les occupants. Aussitôt, le colonel qui est pressé, aurait indiqué au jeune soldat qu’il est militaire donc son frère d’arme. A pareil circonstance, entre frères d’armes, Stéphane Sica Boyoma aurait dû le laisser partir, sans le contrôler. Mais ce n’est pas ce qu’il fera. Il exigera au colonel sa pièce d’identité et celles des autres passagers, témoigne un proche de la victime.
Cependant, d’après une source militaire, le maréchal des logis aurait manqué de respect au colonel de l’armée de terre, qui a dû réagir. Une parole inappropriée, aurait été le déclencheur de cette rixe. « Le colonel n’a jamais refusé de se faire contrôler, bien au contraire. Mais les propos tenus par le maréchal des logis étaient à la limite de l’insubordination à l’endroit d’un supérieur », a expliqué notre source.
Fulminant de colère face à ce qu’il qualifiera d’insubordination (car après tout, il est plus gradé que lui) de la part du sous-officier, le colonel de l’armée de terre aurait donc décidé de lui apprendre le respect des aînés. L’homme descend de son véhicule et commence à rouer de coups le jeune gendarme qui riposte. On assiste alors avec désolation, à un combat de boxe en pleine air, entre deux militaires. Scandalisés par ce triste spectacle, certains usagers vont intervenir pour séparer les deux pugilistes.
James RHANDAL
Donc un Flic peut manquer de respect aux pouvoir (tenue millitaire) sans être inquiété alors qu’un civil aurait même en situation de raison été convoqué et à la limite enfermé.