Gabon/Crise à la Cosyga : Le président de la CSI Afrique saisi par les membres du bureau national exécutif
LIBREVILLE (Equateur) – Dans un courrier daté du 29 janvier dernier, le secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Jocelyn Louis Ngoma, et plusieurs membres du bureau national exécutif, ont saisi le président de la Confédération syndicale internationale en charge de l’Afrique (CSI Afrique), pour l’informer de la nouvelle crise que traverse la Cosyga, et des actions menées pour destituer le secrétaire général, Philippe Djoula.
Le secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Jocelyn Louis Ngoma, et plusieurs membres du bureau national exécutif, sont bien déterminés à relever Philippe Djoula, de ses fonctions de secrétaire général de leur centrale syndicale. Après avoir annoncé l’organisation d’un vote de défiance, qui se tiendra dans les prochains jours, le SGA de la Cosyga et les membres du bureau exécutif, ont saisi par courrier daté du 29 janvier dernier, le président de la Confédération syndicale internationale en charge de l’Afrique (CSI Afrique), pour l’informer de la nouvelle crise que traverse leur organisation syndicale.
Dans ce courrier, Jocelyn Louis Ngoma révèle au président de la CSI Afrique, les dérapages orchestrés par le premier responsable de la Cosyga, et ce depuis son élection du 29 janvier 2019. « A la suite de notre élection lors du dernier congrès statutaire de la Cosyga, le secrétaire général n’a cessé de multiplier les dérapages dans son mode de gestion des affaires de l’organisation (…). La ligne rouge a été franchie, quand le secrétaire général de la Cosyga m’a fait notifier par voie d’huissier, une notification de suspension à titre conservatoire, une procédure en totale contradiction avec nos statuts », déclare M. Ngoma.
Nonobstant le caractère illégal de sa suspension, le SGA de la Cosyga dénonce également l’irresponsabilité de Philippe Djoula, qui lors du préavis de grève générale d’avertissement des syndicats du secteur privé et parapublic, « est parti engagé l’organisation, avec le secrétaire général de la CSGL, sans l’autorisation de tous les autres signataires du préavis de grève générale déposé au gouvernement, dans la signature d’un protocole d’accord qui suspendait ledit préavis. Une attitude qualifiée de trahison, et qui a conduit toutes les organisations professionnelles des travailleurs du pays, à désavouer publiquement les deux centrales syndicales sœurs », explique-t-il dans sa correspondance.
Aussi, face à toutes ces récriminations, le SGA Ngoma soutient que son responsable qui n’est plus crédible aux yeux des travailleurs, doit être relevé de ses fonctions. « Nonobstant la crise créée par lui dans le fonctionnement de l’organisation, et considérant ce qui précède dont la Cosyga est une victime, suite à l’acte antisyndical posé par le secrétaire général de la Cosyga, ce dernier n’a plus la crédibilité pour susciter les adhésions des travailleurs. Etant entendu que l’image de la CSI Afrique est associée à la Cosyga, je vous saurai gré de bien vouloir intervenir pour mettre un terme à ce type d’agissement qui n’honore pas le monde syndical », conclut Jocelyn Louis Ngoma.
Précisons qu’à la suite de cette correspondance au président de la CSI Afrique, le SGA de la Cosyga et les membres du bureau national exécutif, ont animé une conférence de presse le samedi 1er février dernier, en présence de plusieurs syndicats amis et ceux affiliés à la Cosyga. Il s’agissait pour M. Ngoma et les autres, d’exposer aux travailleurs les violations flagrantes des règlements et statuts de la Cosyga par Philippe Djoula, et qui fragilisent le fonctionnement de leur organisation syndicale.
« En ma qualité de secrétaire général adjoint, il est de mon devoir d’interpeller l’ensemble de nos organisations de base, pour tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Pour ma part, un tel déshonneur et le manque de confiance dont il fait l’objet, le disqualifient désormais pour conduire la destinée des travailleurs », a-t-il soutenu à cette conférence de presse, avant d’inviter les membres du bureau national exécutif fidèles à Philippe Djoula, les délégations provinciales, les fédérations, les unions syndicales, ainsi que les syndicats de base, à faire appliquer et respecter les dispositions des statuts et règlements.
« Ce cri d’alarme que je lance vise à redorer le blason de notre confédération, il n’y a pas d’autres solutions (…). C’est pourquoi il est temps de se mobiliser pour dire non, la Cosyga n’est pas une société privée, mais une organisation syndicale pour défendre les intérêts matériel et moraux des travailleurs », a insisté Jocelyn Louis Ngoma.
James RHANDAL