Gabon/Lutte contre le Covid-19 : La presse privée interpelle le président gabonais, Ali Bongo Ondimba
LIBREVILLE (Equateur) – Mis à l’écart par le Comité de pilotage, de veille, de riposte et de lutte contre le Covid-19 (COPIL-Covid 19) dont la communication sur la pandémie est jugée inefficace, certains médias privés, regroupés au sein du Collectif des patrons de la presse privée gabonaise, ont interpellé ce jeudi 16 avril à Libreville, le président de la République , Ali Bongo Ondimba, et le ministre de la Communication, Anicet Mboumbou Miyakou, sur l’importance d’impliquer la presse privée pour une sensibilisation efficiente des populations sur cette pandémie.
S’appuyant sur la déclaration du Premier ministre gabonais, Julien Nkoghé Békalé, du vendredi 10 avril dernier, qui soutient que « La presse constitue l’un des outils essentiels pour mieux véhiculer les mesures barrières contre la pandémie, une force indispensable d’information et de sensibilisation de proximité capable de relayer les messages du gouvernement à l’endroit des populations », certains médias privés, regroupés au sein du Collectif des patrons de la presse privée gabonaise , ont interpellé ce jeudi 16 avril le président de la République , Ali Bongo Ondimba, et le ministre de la Communication, Anicet Mboumbou Miyakou, quant à la mise à l’écart des médias privés par le COPIL-Covid19 dans la sensibilisation des population sur cette pandémie.
« Comment comprendre que depuis la mise en place du COPIL, et ce malgré les moyens matériels et financiers mobilisés à l’échelle nationale et internationale, les médias privés locaux ne sont pas pris en compte, en dépit de leur bonne volonté à accompagner les autorités dans cette bataille contre le coronavirus », déclare le porte-parole du Collectif, Thierry Mebale Ekouaghe.
Une sortie médiatique qui intervient alors que la communication du COPIL sur la pandémie est décriée par les populations, qui ont du mal à apprécier les efforts du gouvernement pour les protéger contre le Covid-19 qui a déjà touché plus de 80 personnes au Gabon, mais surtout les moyens mis en œuvre pour la guérison des personnes infectées. Une preuve que la communication du COPIL est inefficace, et ce malgré les efforts de la presse publique qui restent limités.
Aussi, en interpellant le président gabonais, le Collectif des patrons de la presse privée veut surtout l’implication de tous les medias sans discrimination aucune, car la lutte contre ce virus mortel concerne toutes les forces vives de la nation.
« (…) à mesure que l’on observe l’évolution vertigineuse de la pandémie du Covid-19 dans notre pays, les chiffres actuels parlent d’eux-mêmes, grande a été notre désolation, voire déception de constater l’exclusion injustifiées de la presse privée gabonaise dans sa majorité, dans la mise en œuvre de la riposte contre notre ennemi commun qui affaiblit de jour en jour tous les secteurs de notre vie commune en l’occurrence celui de l’économie », fait observer le Collectif.
D’après une source proche du COPIL, le budget affecté à la sensibilisation et à la communication, serait insignifiant pour prendre en compte tous les médias dans cette lutte. A cet effet, les patrons de la presse privé propose au Chef de l’Etat, l’augmentation dudit budget comme l’a fait son frère, le président sénégalais, Macky Sall.
« (…) pour la même cause urgente, une enveloppe d’un milliard quatre cent millions, soit le double de leur subvention initiale, a été mobilisée par le président MackySall, et ce pour renforcer la lutte contre la Covid-19. Or, les organes de presse privés, bien qu’engagés à hauteur de leurs infimes possibilités, ne sauraient participer pleinement dans cette guerre, aussi longtemps que leurs conditions de travail demeureront approximatives, du fait de la carence des moyens appropriés pour faire face à la pandémie, les médias privés ne sauraient réagir avec efficacité », soutiennent-ils.
Levi NGOMA