Gabon : Le directeur général du budget s’opposerait-il au paiement des droits légaux des déflatés de l’AGP ?
LIBREVILLE (Equateur) – Licenciés en décembre 2017 pour motif économique, les déflatés de l’Agence gabonaise de presse (AGP), n’ont toujours pas perçu leurs droits légaux et arrières de salaires dus. Le dossier relatif au règlement de ces droits endossés comme dette par l’Etat gabonais, serait toujours sur la table du directeur général du budget et des finances publiques (DGBFIP), Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, qui ne l’aurait pas encore transmis au Trésor public pour paiement depuis 2018.
Les déflatés de l’Agence gabonaise de presse (AGP) licenciés depuis le 20 décembre 2017, vivent dans une extrême précarité. En effet, depuis leur licenciement pour motif économique, ces pères et mères de famille n’ont toujours pas perçu leurs droits légaux et arriérés de salaires dus, qui s’élèvent à la modique somme de 240.000.000 FCFA. Pourtant selon nos sources, le dossier qui a déjà été traité par le Comité de privatisation dirigé par Félix Onkéya, a reçu quitus du ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Marie Ogandaga, pour que les droits légaux et arriérés de salaires dus aux déflatés de l’AGP soient payés par les services du Trésor public.
Malheureusement, malgré l’accord du ministre Ogandaga, le dossier des ex-employés de ce média public, serait bloqué dans le bureau du directeur général du budget et des finances publiques (DGBFIP), Fabrice Andjoua Bongo Ondimba. C’est du moins ce que nous ont confié certaines sources proches de l’AGP, du Ministère de la Communication et des services du Ministère de l’Economie et des Finances. Autrement dit, si le dossier des ex-employés de ce média public n’a pas encore été transmis au Trésor public pour le paiement de leurs droits légaux, il semblerait que ce soit la faute du DG Andjoua Bongo Ondimba, qui depuis juillet 2018, ne l’aurait pas encore traité et transmis au Trésor public.
Une situation très embarrassante pour les déflatés de l’AGP, qui vivent dans une extrême précarité. Toujours en chômage pour la plupart, ils peinent à se prendre en charge et à s’occuper de leur progéniture. Dépourvus de moyens financiers, certains croulent actuellement sous le poids des dettes et des maladies. Malgré les mouvements d’humeur pour interpeller le gouvernement, les lettres de relance du directeur général de l’AGP, El Mut Moutsinga Boulingui et du ministre de la Communication, il n’y a toujours aucun changement. Le DGBFIP dont on dit beaucoup de bien, semble indifférent.
Pourquoi autant de pesanteur dans le traitement du dossier des ex-employés de l’AGP, alors qu’il y a quelques semaines, les déflatés de la de la CNOGEMCNI ont été payés par virements bancaires pour un montant de 1.222.620.950 milliards de FCFA ? Comment expliquer que le gouvernement puisse régler rapidement la situation des ex-employés de la CNOGEMCNI qui date de 2018, mais n’arrive pas à faire aboutir depuis 3 ans, le dossier du paiement des droits légaux des déflatés de l’AGP ? Pourquoi le DGBFIP qui a ce dossier dans son bureau, ne le transmet-il pas au Trésor pour paiement ? Le ministre de la Communication et son collègue de l’Economie, pourraient répondre à cette question en interpellant le DGBFIP.
Pour l’heure, les déflatés de l’AGP qui se meurent chaque jour, ont décidé dès ce mercredi 24 juin prochain, de braver les mesures barrières de lutte contre la Covid-19, en se rendant massivement dans les locaux de l’Agence, pour exiger le paiement sans délai de leurs droits légaux et arriérés de salaires dus. Ils disent être prêts à affronter les forces de sécurité et de défense, pour obtenir le paiement de leurs droits.
Rappelons que c’est sur ordre du gouvernement, par l’entremise du ministre de la Communication de l’époque, Alain Claude Bilie By Nzé, que les contractuels de l’AGP ont été licenciés, au prétexte que le budget de fonctionnement alloué chaque année à l’Agence, ne pouvait plus payer leurs salaires. Effectivement, ce média public qui jouissait d’une subvention de plus d’un milliard de FCFA entre 2010 et 2014, a vu ce budget être amputé par le gouvernement qui l’a ramené à 600 millions de FCFA, puis 400 millions et pour finir à 200 millions de FCFA. D’où les problèmes de parution qu’a connu le quotidien Gabon Matin édité par l’AGP, et qui est désormais un hebdomadaire. Et c’est justement à cause de la réduction drastique de ce budget, que ce média n’a plus été en mesure de fonctionner de manière optimale et de payer les salaires de ses contractuels.
James RHANDAL