Gabon : Rose Christiane Ossouka Raponda nommée Premier ministre pour relancer l’économie nationale
LIBREVILLE (Equateur) – D’après le porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Jessye Ella-Ekogha, qui a tenu ce lundi 20 juillet sa traditionnelle conférence de presse, Rose Christiane Ossouka Raponda a été nommée Premier ministre par le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, dans l’optique de la relance de l’économie nationale fragilisée par la pandémie du Coronavirus (Covid-19).
Le porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Jessye Ella-Ekogha, a tenu ce lundi 20 juillet à Libreville, sa traditionnelle conférence de presse. Un seul point était inscrit à l’ordre du jour : les raisons qui ont motivé la nomination de Rose Christiane Ossouka Raponda, au poste de Premier ministre, Chef du gouvernement. En effet, le jeudi 16 juillet dernier, l’ancien ministre de la défense nationale, a été choisi par le président gabonais pour succéder à Julien Nkoghé Békalé qui a tenu ce poste durant dix-huit mois.
D’après le porte-parole du Palais du bord de mer, le souci du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, de relancer l’économie nationale fragilisée par la pandémie du Coronavirus (Covid-19), est l’une des raisons qui a motivé le choix de Rose Christiane Ossouka Raponda, à la très haute fonction de Premier ministre, Chef du gouvernement.
« Pourquoi a-t-elle été choisie ? D’abord, il faut considérer la situation. Quelle est l’urgence à l’heure actuelle ? Redresser l’économie qui a été profondément touchée par la crise de la Covid-19. Cela implique de maintenir les emplois, d’en créer de nouveaux par la relance de l’activité. De créer des richesses collectivement pour pouvoir mieux les redistribuer, assurer la solidarité en matière de santé, d’assurancemaladie, de la prise en charge de nos retraités, des chômeurs, des étudiants. Etc », a expliqué Jessye Ella-Ekogha.
Toujours selon le porte-parole, le président gabonais qui veut relancer la machine économique, souhaite également réformer le modèle économique du pays, pour le rendre plus créateur de valeur ajoutée localement, plus créateur d’emplois, moins dépendant de l’extérieur, « ce qui doit se traduire par la baisse en particulier des importations, mais aussi pour rendre notre modèle économique toujours plus respectueux de l’environnement, domaine dans lequel le Gabon est classé dans le top 3 des pays africains », a-t-il précisé.
Toutefois, nonobstant ces missions, les compétences et l’expérience de cette native de la province de l’Estuaire, ont également plaidé en sa faveur. « Madame Rose Christiane Ossouka Raponda cochait, passez-moi l’expression, toutes les cases. C’est une économiste formée dans les meilleures universités, notamment celle de la Sorbonne à Paris et qui a été durant sa carrière Directeur général de l’Economie et Directeur général adjoint de la Banque de l’Habitat. C’est aussi une personne très expérimentée, notamment en matière de gestion des comptes publics, qui est à la fois un grand commis de l’Etat et une élue de terrain », soutient Jessye Ella-Ekogha.
Ainsi, pour le porte-parole de la présidence de la République, les enjeux économiques de l’heure, et la nécessité d’une nouvelle impulsion, il est apparu nécessaire au Chef de l’Etat de faire appel à d’autres compétences, notamment sur le plan économique. Ce que l’ancien Premier ministre Julien Nkoghé Békalé ne possédait pas, semble-t-il, car il est juriste de formation. « A l’évidence, Mme Rose Christiane Ossouka Raponda est de ‘’right woman at the right place’’. Son profil correspond parfaitement à la mission à remplir compte tenu de l’urgence du moment », a martelé M. Ella-Ekogha.
Hormis l’aspect économique qui justifie la nomination de Rose Christiane Ossouka Raponda, il y a également l’engagement du président Ali Bongo Ondimba, de promouvoir la femme gabonaise à des postes de responsabilité. « Alors, oui, tous les commentateurs l’ont relevé, c’est une femme. La première à occuper les fonctions de Premier ministre dans notre pays. C’est un signal fort qui s’inscrit dans un effort continu depuis plusieurs années qui vise à assurer la promotion des femmes dans la vie publique, que ce soit en politique ou dans l’administration. C’est une volonté, un engagement du Chef de l’Etat, M. Ali Bongo Ondimba, qui a consacré les années 2015-2025 décennies de la femme. Celle-ci, chacun le constate, porte ses fruits. Il n’est qu’à regarder notre vie publique pour se rendre compte que les femmes y sont de plus en plus présentes et au plus haut-niveau », a-t-il rappelé.
Abordant la configuration de ce gouvernement, Jessye Ella-Ekogha affirme qu’il a été élaboré avec un accent particulier sur l’aspect économique, afin de témoigner aux gabonais le souci du président Ali Bongo Ondimba, de relancer l’économie, afin d’améliorer encore un peu plus leurs conditions de vie.
« Logiquement, le pôle économique au sein du gouvernement est renforcé. Pour permettre au Ministre de l’Economie, M. Jean Marie Ogandaga, de se concentrer sur ses missions prioritaires dictées par la conjoncture d’une part, le ministère précédent a été scindé en deux avec d’un côté les finances, qui seront prises en charge par un autre ministre, celui des Comptes publics et du Budget, M. Sosthème Ossoungou Ndibangoye. D’autre part, le ministre de l’Economie est épaulé par un ministre délégué, Mme Nicole Janine Lydie Roboty, épouse Mbou, une économiste très expérimentée et très appréciée notamment par les partenaires internationaux du Gabon », a-t-il étalé.
Autre caractéristique de ce nouveau gouvernement, la compétence et l’expérience professionnelle des membres qui le composent. Le Chef de l’Etat avait besoin des hommes et des femmes immédiatement opérationnels. « Il n’y aura pas de période de rodage car la crise est là et il faut agir sans attendre. D’où ces profils à la fois très compétents et très expérimentés. D’où le choix également de maintenir à leur poste les ministres dont les profils correspondent à la nouvelle orientation du gouvernement. Le renforcement du pôle économique et la volonté d’avoir une équipe immédiatement opérationnelle sont véritablement les deux clés de voûte de ce nouveau gouvernement », a conclu le porte-parole.
James RHANDAL