Gabon/Fonction publique : Les recrutements débutent dès le mois de septembre 2020, dixit Joël Ondo Ella

LIBREVILLE (Equateur) – Dans un entretien accordé le samedi 8 août dernier à l’Agence de presse Equateur, le vice-président du comité de pilotage des recommandations du Forum de la Fonction publique, Joël Ondo Ella, a affirmé que la mise en œuvre  des recommandations prioritaires, notamment la régularisation des situations administratives et financières, l’arrimage des pensions retraite au nouveau système de rémunération, reclassements et avancements etc, seront effectives de septembre à décembre 2020.  

 

 

Le vendredi 7 août dernier, vous étiez en réunion avec le ministre de la Fonction publique, Madeleine Berre. De quoi s’agissait-il ?

 

Joël Ondo Ella : Depuis que nous avons engagé les travaux dans les différentes sous commissions, il était question maintenant, d’établir un chronogramme qui met en place l’exécution des priorités à court terme, à moyen et à long terme. Et aujourd’hui, chaque commission devrait présenter un tableau lisible pour que le gouvernement ait un calendrier assez détaillé et qui peut être facile à exécuter. En principe, le court terme va du mois d’août jusqu’au mois de décembre 2020. Mais étant donné que nous avons déjà entamé le mois d’août, nous prendrons alors de septembre jusqu’en décembre 2020.

 

 

Et quelles sont les priorités à court terme ?

Les priorités à court terme, concerne les recrutements et les intégrations, l’arrimage des pensions retraite au nouveau système de rémunération, les reclassements et avancements etc. On voulait bien donner le signal à partir des recensements qui se sont déroulés, notamment la première phase, la deuxième phase et même la troisième phase qui a valu la suspension de solde à plusieurs agents publics. Pour nous, c’est une façon de clôturer ce recensement qui a révélé aujourd’hui, que nous ne sommes pas à 120 milles agents comme on le pensait, et que la masse salariale ne dépasse pas les 800 milliards de FCFA. Donc aujourd’hui, quelles que soient les hypothèses, nous aurons un certain nombre de postes budgétaires qui nous permet d’engager directement sous forme de remplacement numérique, les intégrations.

 

 

Aujourd’hui plusieurs s’interrogent sur ces recrutements à la Fonction publique, qui semblent donner plus de place aux recrutements directs. Que va-t-il se passer ?

Nous pensons que dans le cas des recrutements et intégrations, les sortants écoles devraient être prioritaires. Cela ne veut pas dire que ceux qui ont opté pour les recrutements directs seront écartés. Mais on s’est rendu compte par analyse que les recrutements directs obéraient considérablement l’entrée dans la Fonction publique, alors que les textes stipulent que l’entrée à la Fonction publique se fasse par concours. Mais du fait que nous soyons dans un contexte de politique sociale, on n’a pas voulu tenir compte de cela. Conséquence, chaque administration roulait à vase clos sans se référer à la Fonction publique. Ce qui n’a pas donné une bonne lisibilité de la gestion des ressources humaines dans le cadre global. Aujourd’hui, il est donc question d’inverser la tendance. Ceux qui sont sortis des écoles devraient être à 80% et les recrutements directs à 20%, car il est important que l’Etat soit face à ses responsabilités.

 

 

Dans un entretien accordé à un journal, le ministre de la Fonction publique avait laissé entendre que l’Etat n’était pas obligé de recruter. Que pensez-vous ?

Il est vrai que l’Etat n’est pas obligé de recruter. Mais lorsqu’un candidat a déjà signé une fiche bleue, cela signifie qu’il est déjà dans le processus d’intégration, il est en voie de recrutement. Car la fiche bleue signifie que l’Etat a donné l’accord. Et je pense que tout ceux qui ont déjà signé les fiches bleues, l’Etat à l’obligation de les recruter en tenant compte bien entendu du nombre de postes budgétaires disponibles.

 

 

Pensez-vous qu’au cours de ces recrutements qui débuteront dès septembre prochain, le principe de la justice et de l’équité, sera respecté ?

En réalité le principe de la justice et de l’équité voudrait que l’on tienne compte de la date de dépôt des dossiers, c’est-à-dire en commençant par les dossiers les plus anciens. Et je crois que c’est ce qui sera fait. Mais au regard de la forte demande, je souhaiterais qu’on gèle encore les concours pour recruter tous ceux qui sont en attente d’intégration à la Fonction publique. Car il est mieux d’organiser des concours, lorsqu’on est sûr d’avoir régler définitivement la question du recrutement des sortants écoles et les recrutements directs signataires des fiches bleues.

 

 

Depuis 2015, l’arrimage des pensions retraite au nouveau système de rémunération n’est toujours pas effectif. Que pouvez-vous dire aux retraités ?

L’arrimage des pensions retraite au nouveau système de rémunération fait partie des recommandations prioritaires qui seront mises en œuvre de septembre à décembre 2020. Mais, il faut au préalable que nous prenions des textes qui puissent arrimer le nouveau système de rémunération aux pensions retraite. Vous savez que depuis le 25 juin 2015, le nouveau système de rémunération a été rendu effectif, mais il n’y avait pas un texte qui accompagnait cette effectivité pour que la pension retraite prenne effet sur la base du nouvel indice. Ceux qui sont partis en retraite, se retrouvent aujourd’hui avec un décalage indiciaire. L’ancien indice qui donnait le plafond à l’administration publique à 1645 je crois bien, a été presque multiplier par 2, si bien que ceux qui vont à la retraite se retrouvent à l’ancien indice. Et nous pensons que le nouveau système de rémunération doit intégrer la pension retraite pour qu’elle soit valorisée. Il faut donc qu’un texte soit pris en urgence.

 

 

Parmi les recommandations prioritaires, on parle également de l’indemnité de service rendu, des reclassements et avancements.

Effectivement ! Au sujet de l’indemnité de service rendu, nous disons que l’Etat doit prendre en compte cette indemnité qui a été d’une manière ou d’une autre versée à certains agents contractuels. C’est de l’arbitraire, puis que l’agent contractuel ou fonctionnaire ou main-d’œuvre non permanente, sont tous soumis au même stress et tracasseries. Il n’y a donc aucune raison que l’on privilégie une catégorie alors que tout le monde exécute les mêmes tâches. Nous avons pensé qu’au sortir du service public, il faut que l’Etat verse cette indemnité pour contenter tous les agents qui ont travaillé comme nous le voyons dans le secteur privé.

 

S’agissant des reclassements et avancements, nous pensons qu’à ce niveau,  au lieu de parler de rappels, nous devons d’abord rendre disponible les textes physiques qui justifient le reclassement ou l’avancement. Car plusieurs après un stage, ont vu leur catégorie et solde changés, mais ne dispose toujours pas des textes qui justifient ce changement. Quant à la phase des rappels, elle viendra forcement car c’est une dette.

 

 

Dernière question, vous avez annoncé la mise en œuvre de certaines recommandations prioritaires du Forum de la Fonction publique. Mais nous savons que le gel n’a pas encore été levé. Qu’en est-il ?

L’arrêté pour abroger le gel est l’une des priorités à court terme. Il va falloir prendre un arrêté pour abroger celui qui avait été pris pour le gel des recrutements, concours etc.

 

 

 

Propos recueillis par Levi NGOMA

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