Gabon/Subvention d’aide à la presse : Le Ministère du Budget est coupable !
LIBREVILLE (Equateur) – Selon certaines sources, le Ministère du Budget serait la cause du retard de paiement de la subvention d’aide à la presse aux médias privés. Prenant pour prétexte la situation économique peu morose du pays, l’administration du Budget rechignerait à décaisser les fonds qui doivent être mis à la disposition du Ministère de la Communication et de l’Economie numérique avant le mois de novembre au plus tard.
Au mois de novembre 2019, la subvention d’aide à la presse privée gabonaise avait déjà été redistribuée par le Ministère de la Communication aux entreprises de presse privée (papier et en ligne), qui en avait fait la demande, après s’être rassuré qu’elles remplissaient les conditions exigées. Malheureusement, il se pourrait qu’au mois de novembre prochain, l’Etat gabonais ne soit pas en mesure de tenir ses engagements, notamment concernant le décaissement de la subvention d’aide à la presse privée.
En effet, d’après certaines sources, cette cagnotte pourrait ne pas être décaissée par le Ministère du Budget qui s’y opposerait en prenant comme prétexte la conjoncture économique actuelle que traverse le pays. Pour l’administration du Budget, apprend-on, reverser aux entreprises de presse privée cette subvention qui s’élève à la somme de 165 millions de FCFA, n’est guère une urgence. Un véritable affront à l’endroit des patrons des médias privés, qui comptent sur cette aide pour régler quelques factures inhérentes au fonctionnement de leurs entreprises.
La subvention d’aide à la presse est une volonté du défunt Chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba, afin d’encourager les entreprises de presse privée qui avaient des difficultés à fonctionner, car ne disposant d’aucune aide comme les médias publics. Comment le Ministère du Budget pourrait-il penser un instant qu’elle ne constitue pas une priorité ? S’il n’était pas important pour l’Etat d’accorder une subvention chaque année à la presse privée, pourquoi depuis des années, elle figure en bonne place dans la loi des finances ?
D’ailleurs, conscient des difficultés que rencontre les entreprises de presse de manière générale, et du rôle majeur qu’elles jouent en termes de diffusion de l’information, de consolidation de l’unité nationale et de la paix sociale, le président Ali Bongo Ondimba, lors de la traditionnelle présentation des vœux de la presse en janvier 2018, avait instruit le gouvernement de l’époque d’appliquer la loi relative au Fonds d’aide et de soutien à la presse et contenu dans l’article 167 du Code de la communication.
« J’ai instruit le ministre de tutelle afin que toutes les dispositions soient prises pour que le Fonds d’aide et de soutien à la communication » contenu dans l’article 167 de l’actuel Code de la communication, soit mis en œuvre dans des délais raisonnables », avait-il martelé.
Le Chef de l’Etat avait rappelé que « la loi prévoit en effet, dans ledit code, des mécanismes concrets pour financer les actions de développement et de promotion des entreprises et industries de la communication et de la cinématographie ». Malheureusement, cette instruction du président de la République, Ali Bongo Ondimba, n’a jamais été mise en œuvre, du moins pour les entreprises de presse privée.
Effectivement, la redevance audiovisuelle qui a été mise en œuvre par l’ancien ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie-By-Nze, et soutenue mensuellement par les entreprises de téléphonie mobile, ne concerne que les médias publics tels que Gabon 1ère, l’Agence gabonaise de presse (AGP) et l’IGIS. Cette redevance est un fonds de soutien aux entreprises de presse publique et de cinématographie.
Aussi, face à cette injustice, le gouvernement a l’obligation de continuer à verser aux entreprises de presse privée, l’actuelle subvention jusqu’à l’effectivité du Fonds d’aide et de soutien à l’ensemble des médias du Gabon, tel que souhaité par le Chef de l’Etat.
Ida AYILA