Forum Fonction publique : « Il est temps aujourd’hui, que les syndicalistes s’asseyent pour amener le gouvernement à respecter le court terme », Pierre Mintsa
LIBREVILLE (Equateur) – Deux mois après la fin des travaux des commissions du Comité de pilotage pour la mise en œuvre des 144 recommandations du Forum de la Fonction publique, le président de la Confédération Machette syndicale des travailleurs gabonais vaillants (MSTGV), Pierre Mintsa, demande à tous les partenaires sociaux de se mettre ensemble, pour amener le gouvernement à respecter le court terme des mesures prioritaires conformément au rapport final remis au Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda.
Le jeudi 29 octobre dernier à Libreville, le président de la Confédération Machette syndicale des travailleurs gabonais vaillants (MSTGV), Pierre Mintsa, a accordé un entretien à la rédaction de l’Agence de presse Equateur. Deux sujets étaient à l’ordre du jour : la division perceptible parmi les partenaires sociaux qui sont en désaccord quant au respect du court terme des recommandations prioritaires issues du Forum de la Fonction publique, et les raisons pouvant justifier le retard accusé par le gouvernement.
D’entrée de jeu, le syndicaliste Pierre Mintsa a tenu à préciser qu’il n’y avait aucune division entre les partenaires sociaux. Pour lui, il s’agit simplement d’une incompréhension quant à la démarche à observer dans le respect du court terme (septembre à décembre 2020) des recommandations jugées prioritaires lors des travaux des commissions, par le gouvernement et les partenaires sociaux.
Alors que certains estiment qu’il faudrait attendre fin décembre 2020 pour évaluer les recommandations prioritaires mises en œuvre par le gouvernement, d’autres syndicalistes comme lui, soutiennent en revanche, qu’il faudrait plutôt contrôler chaque fin de mois les actions menées par le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda, pour ne pas être surpris comme à l’accoutumée.
« En effet, lorsque nous sommes sortis de nos différentes commissions, nous avons retenu un certain nombre d’actions qui doivent être mises en application entre septembre et le 31 décembre 2020. Cela signifie que nous avons défini au préalable les périodicités dans lesquelles ces actions-là vont se réaliser », a rappelé le président de la MSTGV.
En clair, explique-t-il, « le court terme à l’unanimité va de septembre à décembre 2020. Le moyen terme c’est toute l’année 2021. Et le long terme c’est toute l’année 2022. Cela signifie que chaque mois du court terme, le gouvernement doit mettre en œuvre certaines recommandations prioritaires. Il est donc évident que le court terme ne veut pas dire qu’on doit attendre fin décembre 2020 pour que le gouvernement commence à les appliquer », a-t-il soutenu, avant d’ajouter que « Toutes les actions qui ont été retenues pour le court terme, lorsque nous allons arriver au 1er janvier 2021, on ne doit plus en parler ».
Et pour soutenir ses allégations, le syndicaliste Pierre Mintsa rappelle qu’il y a plusieurs dossiers qui sont en attente de recrutement depuis 2015 : 2 600 dossiers pour les sortants écoles, 2 100 pour les pré-salariés, plus de 7000 pour les recrutements directs, c’est-à-dire ceux qui ont signé les fiches bleues. Il rappelle également que dans le court terme, il y a l’arrimage des pensions retraite, les rappels soldes aux agents publics décédés, aux retraités civils et militaires qui doivent être payés, le décret 468 qui revalorise les pensions de ceux qui sont allés à la retraite avant 2015 et qui doit être appliqué, le texte qui octroie les services rendus, qui doit être signé etc.
« Est-ce que vous pensez qu’il faut attendre fin décembre pour régler tous ces points du court terme ? Nous disons non ! Aujourd’hui nous sommes à la fin du deuxième mois du court terme, et le gouvernement n’a toujours rien mis en œuvre », s’est-il indigné.
Concernant la raison qui pourrait justifier le retard accusé par le gouvernement dans la mise en œuvre des recommandations à court terme, notamment le manque des finances, le président de la MSTGV s’inscrit en faux. Selon lui, le travail remarquable (le recensement biométrique) réalisé par le ministre de la Fonction publique, Madeleine Berre, a généré des économies à l’Etat.
« On va sur la base de 123 000 agents pour une masse salariale de 710 milliards de FCFA par an. Les résultats du recensement mené par Mme Berre, prouvent à suffisance que nous ne sommes pas à 123 000 agents publics, mais à 83 000 agents civils et militaires. Or, les salaires qui sont payés par l’Etat gabonais, c’est pour les 123 000 agents. Donc, s’il est vrai que nous ne sommes qu’à 83 000 agents, cela signifie qu’il y a une différence de 40 000 agents qui représentent 40 000 salaires pour 40 000 postes budgétaires. Il n’est donc pas question que l’on dise ici, que c’est un problème d’argent. Le recensement a engrangé des économies qui peuvent nous permettre de mettre en œuvre sans difficulté, les recommandations prioritaires à court terme », a soutenu Pierre Mintsa.
James RHANDAL