Gabon/Assemblée nationale : Le Premier ministre invité à s’impliquer davantage pour améliorer les conditions de vie des gabonais
LIBREVILLE (Equateur) – L’Assemblée nationale du Gabon a clos mercredi 30 décembre dernier, sa 2ème session ordinaire de l’année 2020. Une occasion pour le président de l’Institution, Faustin Boukoubi, d’interpeller une fois encore, le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, sur la nécessité de s’impliquer davantage pour l’amélioration des conditions de vie des populations, conformément à sa déclaration de politique générale.
C’est en présence de la présidente du Sénat, Lucie Milebou Aubusson Mboussou, et du Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, que le président du Palais Léon Mba (Assemblée nationale), Faustin Boukoubi, a clos la 2ème session ordinaire 2020 de son Institution. Une occasion pour le député de Pana, dans la province de l’Ogooué Lolo, d’interpeller le Chef du gouvernement sur la nécessité de s’impliquer davantage pour améliorer les conditions de vie des gabonais, et ce conformément à sa déclaration de politique générale, qui a reçue l’approbation de la majorité des élus du peuple.
« Mme le Premier ministre, prenez le taureau par les cornes, pour améliorer l’état de notre réseau routier et de voiries urbaines ; Prenez le taureau par les cornes, pour assurer l’alimentation en eau potable de nos quartiers aussi bien sous-intégrés que prétendument huppés ; Prenez le taureau par les cornes, pour éradiquer le désastre causé dans les plantations et même des villages, par nos chers pachydermes, car même si votre ministre déclare partager cette préoccupation, la désolation est grandissante au sein de la population, face au peu de résultats des solutions esquissées ; Prenez le taureau par les cornes, pour relancer résolument l’économie, afin d’atténuer les conséquences sociales des crises », a martelé le président de l’Assemblée nationale.
S’agissant de l’économie nationale particulièrement, Faustin Boukoubi a rappelé que l’Assemblée nationale a examiné et adopté le projet de loi de finances pour l’exercice 2021, qui s’élève à la somme de deux mille six cent quatre-vingts et un milliards cinq-cents millions (2.681.500.000.000) de francs CFA. Un montant en baisse de trois cent soixante-cinq milliards six-cents millions de francs (365.600.000.000) de francs CFA, comparativement à l’exercice écoulé, du fait évidemment des répercussions multiples de la crise sanitaire, mais qui devrait permettre au gouvernement d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé pour répondre favorablement aux attentes des populations.
« (…) ce budget reste tout de même rassurant, au regard des indicateurs macroéconomiques encourageants et des perspectives optimistes du contexte international pour l’année 2021 », a souligné le président de l’Assemblée nationale, avant de poursuivre sur la tâche accomplie par les députés durant cette 2ème session ordinaire 2020.
En effet, explique-t-il, sur le plan législatif, les élus du peuple ont examiné et adopté trente et un (31) projets et propositions de lois, dont une dizaine d’Ordonnances et deux Traités. « Il me plaît de souligner les enrichissantes contributions des parlementaires dont les propositions de lois, de plus en plus nombreuses, à forte tonalité sociale, auront, à n’en point douter, après leur promulgation, un impact positif certain », a-t-il soutenu.
Parmi les actions sociales, les députés ont travaillé sur l’initiative de prolonger le délai de déclaration des naissances qui passerait de trois jours en zone urbaine à 21 jours. Il en résulterait l’éradication progressive du phénomène d’enfants sans acte de naissance, portant préjudice à ces derniers tout au long de leur vie et laissant nombre d’entre eux apatrides, sans droits civiques, explique Faustin Boukoubi.
En matière de contrôle, poursuit-il, cette session a été marquée pour l’essentiel par la mission d’enquête dédiée au contrôle et à l’évaluation de la gestion de la Covid-19 par le gouvernement. « Le rapport de cette enquête a été transmis au président de la République et au gouvernement. La diplomatie n’était pas en reste, en dépit des contraintes de distanciation imposées par cette innommable pandémie », a-t-il précisé.
Par ailleurs, le président du Palais Léon Mba a fustigé la cabale orchestrée contre les parlementaires, et qui les a affligé profondément. « Mes chers collègues, honorables députés, j’ai pleinement conscience que la cabale savamment orchestrée contre nous, en plus de jeter l’opprobre sur l’institution, vous afflige profondément. En effet, les calomnies et les menaces dont font l’objet des membres de certaines institutions, notamment les parlementaires, en tête desquels les présidents de chambres ainsi que la diffamation à l’encontre de nos communautés linguistiques respectives, feraient peut-être dire aux membres du gouvernement, qui ont le sens de la repartie et des belles expressions, qu’après la (2e ) Covid-19, qu’ils ont annoncée comme étant la corruption, la mauvaise foi serait en passe de devenir la 3e pandémie au Gabon : un fléau national », a-t-il déploré.
Pour Faustin Boukoubi, vouloir porter atteinte à l’intégrité d’un membre ou même un président d’une institution ne changerait rien à la règle de la démocratie représentative. Aussi, met-il en garde contre la haine, « car une multitude d’exemples sous d’autres cieux et même l’histoire récente de notre pays nous enseignent bien que nul ne sait de quoi demain sera fait… Qu’à cela ne tienne, il y a un ultime juge qui supplante nos funestes desseins de terriens », a-t-il conclu.
La cérémonie solennelle de clôture de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée nationale, s’est achevée par la remise de la médaille du Palais Léon Mba à la présidente du Sénat, Lucie Milebou Aubusson Mboussou, qui vient d’achever sa présidence à la tête de la 4ème législature du Sénat. Une médaille de reconnaissance « pour l’œuvre accomplie en faveur de notre institution et de la nation entière », souligne Faustin Boukoubi.
James RHANDAL