Gabon/Clôture 2ème session ordinaire 2020 : Discours intégral du président de l’Assemblée nationale

LIBREVILLE (Equateur) – Au terme de la 2ème session ordinaire 2020 de l’Assemblée nationale, nous publions le discours intégral du président de l’Institution, Faustin Boukoubi, qui s’articule autour des préoccupations urgentes des populations, les actions menées par les députés tout au long de cette session, mais aussi les calomnies et les menaces auxquelles les parlementaires sont confrontés.

 

 

Madame le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Madame le Président du Sénat,

Messieurs les Présidents des Institutions constitutionnelles,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Excellence Monsieur le Doyen du Corps diplomatique et consulaire accrédité dans notre pays, Honorables Députés, chers collègues,

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs.

 

 

La présente cérémonie, marquant la clôture de la deuxième session ordinaire de l’année 2020, en vertu des dispositions de l’article 41 de la Constitution me donne une fois de plus l’occasion de porter à la connaissance du public l’ampleur de la tâche accomplie par l’Assemblée Nationale, tout en réitérant le sentiment que m’inspirent nos relations avec les uns et la qualité de l’action des autres.

 

 

Ainsi, je ne puis me soustraire à l’agréable devoir de témoigner la reconnaissance de la représentation nationale aux éminentes personnalités qui nous font toujours l’honneur de répondre positivement à notre invitation.

 

 

Cette attention va, avant tout, à l’endroit de Madame le Premier Ministre qui, depuis sa prise de fonctions, en dépit de ses multiples charges n’a manqué aucun de nos rendez-vous.

 

 

De surcroît, je tiens à souligner que lors de cette session, la grande majorité des textes, surtout les ordonnances, nous sont parvenus dans les délais requis.

 

 

L’Assemblée Nationale encourage le Gouvernement à persévérer sur cette voie de la célérité.

 

 

M’adressant à vous, Madame le Président du SENAT, je ne saurais passer sous silence le fait que dans la droite ligne de vos illustres prédécesseurs, votre action a su renforcer l’encrage du Sénat dans l’architecture institutionnelle de notre pays.

 

 

La contribution de cette institution à la fabrication et à l’enrichissement de la loi est aujourd’hui incontestable.

 

 

Du reste, l’Assemblée Nationale vous sait gré de la gestion de cette institution pendant le 2e semestre 2018, après le constat fait par la Cour Constitutionnelle de la fin du mandat des Députés de la 12e législature.

 

 

Recevez par ces mots, Madame le Président, les hommages de l’Assemblé Nationale.

 

 

J’y reviendrai tantôt …

 

 

A titre personnel, il m’est singulièrement agréable d’apprécier l’excellence de notre collaboration empreinte de courtoisie fraternelle.

 

 

Sans présager des décisions des autorités compétentes en matière électorale, au moment où le mandat de la 4e législature du Sénat, débuté le 27 février 2015 s’achemine conformément à la loi fondamentale, vers son échéance normale, veuillez recevoir, vos collègues Sénateurs et vous-même notre soutien sans faille.

 

 

Bon vent à tous pour votre avenir que nous souhaitons d’ores et déjà prospère, au service de nos concitoyens et de l’Etat gabonais, que ce soit au Sénat ou ailleurs, ne sachant pas lire dans les boules de cristal.

 

 

Quant à vous, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, Doyen du Corps Diplomatique, votre présence, perçue à nos yeux comme une marque de considération, témoignage de l’amitié que le Gabon entretient avec tous les pays et organisations dont vous êtes ici le digne représentant.

 

 

J’en profite pour adresser aux uns et aux autres notre profonde gratitude pour leur précieux soutien à notre système sanitaire tout au long de cette horrible année 2020.

 

 

Ce sentiment de gratitude s’adresse également à Madame le Président de la Cour Constitutionnelle dont les avis et décisions sont dignes d’intérêt dans notre mission, ainsi qu’à l’ensemble de nos convives, qui nous font l’honneur de rehausser l’éclat de nos instants solennels.

 

 

Excellences, Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

 

 

Au Cours de cette session qui s’achève aujourd’hui, de son entame à la veille de cette clôture, les Députés dans leurs commissions respectives se sont attelés, sans répit, à l’exercice de leurs pouvoirs législatifs et de contrôle.

 

 

Ainsi, sur le plan législatif, l’Assemblée Nationale a examiné et adopté trente et un (31) projets et propositions de lois, dont une dizaine d’Ordonnances et deux Traités.

 

 

Afin de laisser le soin et le privilège à chaque Député de revenir sur ces textes, avec force et détails lors des comptes rendus dans leurs circonscriptions respectives, je m’appesantirai exclusivement sur la Loi de Finances 2021, vu que nous achevons la dernière session dite budgétaire.

 

 

Comme il est de coutume, l’Assemblée Nationale a examiné et adopté le projet de loi de finances pour l’exercice 2021. Un examen qui a permis de voter les ressources et les charges de l’Etat, en équilibre, à la somme de deux mille six cent quatre-vingts et un milliards cinq-cents millions (2.681.500.000.000) de francs CFA.

 

 

En baisse de trois cent soixante-cinq milliards six-cents millions de francs (365.600.000.000) de francs CFA, comparativement à l’exercice écoulée, du fait évidemment des répercussions multiples de la crise sanitaire, ce budget reste tout de même rassurant, au regard des indicateurs macroéconomiques encourageants et des perspectives optimistes du contexte international pour l’année 2021.

 

 

Il me plaît de souligner les enrichissantes contributions des Parlementaires dont les propositions de lois, de plus en plus nombreuses, à forte tonalité sociale, auront, à n’en point douter, après leur promulgation, un impact positif certain.

 

 

Dans ce chapitre, je relèverai l’initiative de prolonger le délai de déclaration des naissances qui passerait de trois jours en zone urbaine à 21 jours.

 

 

Il en résulterait l’éradication progressive du phénomène d’enfants sans acte de naissance, portant préjudice à ces derniers tout au long de leur vie et laissant nombre d’entre eux apatrides, sans droits civiques.

 

 

En matière de contrôle, cette session a été marquée pour l’essentiel par la mission d’enquête dédiée au contrôle et à l’évaluation de la gestion de la Covid.19 par le gouvernement. Le rapport de cette enquête a été transmis au Président de la République et au Gouvernement.

 

 

La diplomatie n’était pas en reste, en dépit des contraintes de distanciation imposées par cette innommable pandémie. Le Prix SENGHOR-CESAIRE DE LA FRANCOPHONIE a été attribué au début de ce mois de Novembre à la Fondation Raponda Walker pour la Science et la Culture, à l’issue de la présentation de sa candidature par la Section gabonaise de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), en l’occurrence l’Assemblée Nationale.

 

 

Je réitère ici mes sincères félicitations à la Fondation RAPONDA WALKER pour cette prestigieuse reconnaissance internationale qui honore notre pays et récompense les efforts de notre Institution sur la scène internationale.

 

 

Mes chers Collègues, Honorables Députés,

 

 

J’ai pleinement conscience que la cabale savamment orchestrée contre nous, en plus de jeter l’opprobre sur l’institution, vous afflige profondément.

 

 

En effet, les calomnies et les menaces dont font l’objet des Membres de certaines institutions, notamment les Parlementaires, en tête desquels les Présidents de chambres ainsi que la diffamation à l’encontre de nos communautés linguistiques respectives, feraient peut-être dire aux Membres du Gouvernement, qui ont le sens de la repartie et des belles expressions, qu’après la (2e ) Covid.19, qu’ils ont annoncée comme étant la corruption, la mauvaise foi serait en passe de devenir la 3e pandémie au GABON : un fléau national.

 

 

A la vérité, aucun intellectuel n’est censé ignorer que si les forces en présence s’échinent à obtenir de larges majorités, c’est pour avoir l’aisance de faire passer leur projet politique dans le corpus législatif.

 

 

Et que le soutien des Parlementaires de la Majorité à l’exécutif n’est pas une exclusivité ni gabonaise, ni encore moins de la 13e législature de l’Assemblée Nationale, ou de la 4e législature du Sénat.

 

 

Nos prédécesseurs l’ont pratiqué, et nos successeurs ne s’y soustrairont pas. Vouloir porter atteinte à l’intégrité d’un Membre ou même un Président d’une institution ne changerait rien à cette règle de la démocratie représentative !

 

 

Prenons garde à la haine, car une multitude d’exemples sous d’autres cieux et même l’histoire récente de notre pays nous enseignent bien que nul ne sait de quoi demain sera fait…

 

 

Qu’à cela ne tienne, il y a un ultime juge qui supplante nos funestes desseins de terriens.

 

 

C’est l’occasion de saluer l’abnégation, la célérité et surtout la minutie dont vous faites preuve, pour la plupart, dans l’accomplissement de votre mission, mes chers collègues, avec le précieux concours et le professionnalisme de notre administration.

 

 

En démocratie, autant la conquête du pouvoir par la haine doit faire place à des stratégies électorales idoines, autant la conservation du pouvoir est favorisée par la réalisation d’actions susceptibles de satisfaire les besoins du plus grand nombre et assurer la prospérité du pays.

 

 

Forts de cette conviction, ainsi que de la détermination dont fait montre Madame le Premier Ministre depuis son installation au Deux Décembre, à mettre en œuvre le programme politique que lui a édicté le Président de la République, et sur la base duquel l’Assemblée Nationale lui a accordé sa confiance, je m’octroie en votre nom, la liberté d’exhorter le Chef du Gouvernement à prendre le taureau par les cornes.

 

 

Mme le Premier Ministre,

 

 

Prenez le taureau par les cornes, pour améliorer l’état de notre réseau routier et de voiries urbaines ;

Prenez le taureau par les cornes, pour assurer l’alimentation en eau potable de nos quartiers aussi bien sous-intégrés que prétendument huppés ;

Prenez le taureau par les cornes, pour éradiquer le désastre causé dans les plantations et même des villages, par nos chers pachydermes, car même si votre Ministre déclare partager cette préoccupation, la désolation est grandissante au sein de la population, face au peu de résultats des solutions esquissées ;

Prenez le taureau par les cornes, pour relancer résolument l’économie, afin d’atténuer les conséquences sociales des crises.

 

 

Afin de ne pas briser les cornes du taureau et pour éviter de vous inciter au saupoudrage, je suspends mon exhortation à ces quelques priorités saillantes, sachant que les autres préoccupations de la population ne constituent pas non plus de secrets pour vous.

 

 

Avant de nous séparer, au seuil de la nouvelle année, je voudrais adresser à toutes et à tous, ainsi qu’à vos familles respectives, mes vœux de Santé.

 

 

L’année qui s’achève dans quelques jours nous a rappelé combien est précaire notre condition humaine et nos positions sociales, et qu’en dépit de toutes considérations, la santé reste le bien le plus précieux que nous ayons.

 

 

Aussi voudrais-je vous inviter à célébrer le nouvel an, dans l’intimité familiale et le strict respect des mesures barrières toujours en vigueur.

 

 

Je formule donc le vœu de vous retrouver l’an prochain en parfaite santé, afin que nous puissions ensemble poursuivre nos œuvres respectives au service de nos mandants, et de l’humanité.

 

 

Enfin, chose promise (à travers le « j’y reviendrai tantôt »), chose due, pour l’œuvre accomplie en faveur de notre institution et de la nation entière, je m’en vais décerner en votre nom à tous, la médaille de reconnaissance de l’Assemblée Nationale à Mme MILEBOU-AUBUSSON, épouse MBOUSSOU, Président de la 4ème législature du Sénat.

 

 

C’est sur cette note de reconnaissance que je déclare close la seconde session ordinaire de l’année 2020.

 

 

Je vous remercie.

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