Gabon/Religion : Les 3 éléments constitutifs de la théologie de l’épiscopat selon l’évêque François Rabenkogo

LIBREVILLE (Equateur) – Evêque élu des Ministères Christ Révélé aux Nations (CRN), Monseigneur François Rabenkogo, qui a accordé un entretien à la rédaction de l’Agence de presse Equateur, s’explique sur les éléments constitutifs de la théologie de l’épiscopat, qui d’après lui, sont d’origine apostolique, c’est-à-dire fondés sur les saintes écritures (la Bible).

 

 

 

Agence de presse Equateur : Bonjour évêque Rabenkogo. Il y a une semaine, à travers notre média, vous avez édifié le Corps de Christ, notamment les communautés pentecôtistes, charismatiques et de réveil, sur la fonction de l’évêque, qui est très mal compris dans ces milieux. Aujourd’hui, vous revenez sur les éléments constitutifs de la théologie de l’épiscopat. Qu’en est-il exactement ?

 

 

Evêque François Rabenkogo : Dans la théologie de l’épiscopat, on peut distinguer trois éléments constitutifs de droit divin, de la fonction épiscopale, et tous les trois également d’origine apostolique : la titulature, le pouvoir d’ordre, et la juridiction.

 

 

Selon vous, quelle est la différence entre ces trois éléments ?

Bien. La titulature qui est attribuée par l’élection, ou par la désignation canonique, investit du droit au siège. S’agissant de la titulature élective, elle est la conséquence d’une concertation d’un Collège d’électeurs composé exclusivement d’évêques, sous l’influence de la révélation du Saint Esprit. Quant à la désignation dite canonique, elle repose sur un choix inspiré cette fois par l’analyse de la marche et des œuvres de l’impétrant.

 

Et nous pouvons nous référer au livre des Actes 13:2 (LSG) qui dit : « Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. ».

 

 

Qu’en est-il du pouvoir d’ordre ?

Concernant le pouvoir d’ordre, il est conféré par l’imposition des mains, ou par l’ordination épiscopale, qui alloue les pouvoirs sacramentaux. Ces pouvoirs qui sont au nombre de cinq, modifient statutairement un individu en évêque. Autrement dit, c’est ce qui donne la désignation de la création d’un évêque : Il a été créé évêque.

 

Ainsi, nous avons comme premier pouvoir transféré l’Exousia, qui est le pouvoir absolu délégué par Jésus, le pouvoir légitime d’agir, de décider. La référence biblique se trouve dans l’évangile de Matthieu 28-18 : « Jésus s’étant approché, leur parla ainsi : tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre … ».

 

Ensuite, nous avons Kratos qui est la force souveraine, la force absolue que détient un souverain, l’autorité royale, soit la puissance que Dieu nous partage pour gouverner. C’est la racine des mots démocratie (gouvernement par le peuple), et théocratie (gouvernement par Dieu ou avec Dieu). Nous le voyons dans l’évangile de Luc 1 : 51 : « Il a déployé la force (kratos) de son bras. Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses ».

 

Pour ce qui est du troisième pouvoir, il s’agit de Dunamis, qui signifie la force en puissance, la puissance qui s’active pour opérer des miracles. C’est la dynamite qui permet une explosion de miracles. Ce terme fait également référence à la puissance morale et l’excellence de l’âme, le pouvoir et l’influence qui proviennent des richesses, la puissance et les moyens provenant du nombre, de l’effectif, le pouvoir reposant sur les armées. C’est de ce pouvoir dont parle le livre des Actes 1-8 : « Il (Jésus) répondit ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixé de sa propre autorité (Exousia), mais vous recevrez une puissance (Dunamis), le Saint-Esprit survenant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem, en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».

 

Le quatrième pouvoir c’est Energeia, qui est la force en action, l’énergie qui procure force et vitalité à notre corps. Dieu la renouvelle en nous, pour nous faire avancer dans son œuvre contre toute fatigue. C’est cette puissance qui s’active pour nous permettre d’enchaîner les programmes, les enseignements, les réunions et veillées. C’est le plein d’énergie qui donne l’efficacité. Nous le trouvons dans l’épître aux Ephésiens 1 : 19 : « et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité (energeia) par la vertu de sa force ».

 

Et pour finir, le cinquième et dernier pouvoir c’est Ischus, qui est la force, la capacité, la vertu pour vaincre, dominer l’adversité, le péché, les émotions négatives, la force pour résister aux épreuves, à la persécution, à la tentation, au découragement, etc. L’apôtre Pierre en parle dans sa première épitre, notamment 1 Pierre 4 : 11 : « Si quelqu’un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu; si quelqu’un remplit un ministère, qu’il le remplisse selon la force (ischus) que Dieu communique, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen ! ».

 

 

Vous venez de nous expliquer les capacités qui découlent du pouvoir d’ordre. Peut-on maintenant évoquer le troisième élément qui constitue la théologie épiscopale, c’est-à-dire la juridiction ?

La juridiction qui est le troisième élément qui constitue la théologie épiscopale, est assumée au moment de la prise de possession du siège, ou de l’investiture. Elle confère l’autorité spirituelle et administrative immédiate sur une portion donnée du peuple de Dieu, l’Église particulièrement : diocèse, ou éparchie, patriarcat, ou régionale comme dans les Ministères Christ Révélé aux Nations (CRN), qui a un découpage administratif régional et national.

 

 

Mais est-ce que ces éléments peuvent être séparés ?

En effet, ces trois éléments, normalement unis et coordonnés l’un à l’autre, peuvent être accidentellement disjoints. La titulature et la juridiction peuvent varier, en cas de démission, ou de mutation de siège, par exemple. Par contre, le pouvoir d’ordre est donné pour toujours : sacerdos in aeternum. Cependant, il convient de préciser que la titulature et la juridiction sont distinctes pour chaque évêque ; ce sont elles qui constituent la hiérarchie ecclésiastique.

 

 

Voyons le côté pratique de la chose. Pouvez-vous nous dire comment cela fonctionne dans les Ministères Christ Révélé aux Nations ?

Dans les Ministères Christ Révélé aux Nations, un évêque qui est désigné dans son sein, se voit attribuer une région composée de trois (3) provinces comme au Gabon ou d’une nation étrangère au Gabon, et qui accueille plusieurs paroisses des ministères CRN. Et enfin, elle a un évêque général à la tête de l’ensemble des Ministères dans le monde dont la fonction administrative est président directeur international (PDI). Le pouvoir d’ordre, quant à lui, est unique et identique pour tous les évêques. Il fonde ce qu’on appelle la collégialité épiscopale.

 

En définitive, les trois éléments constitutifs de la théologie épiscopale, c’est-à-dire la titulature, le pouvoir d’ordre, et la juridiction, sont une participation au sacerdoce du Christ, unique vrai prêtre et pasteur.

 

 

 

Propos recueillis par James RHANDAL

 

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