Gabon/Religion : L’Évêque François Rabenkogo dénonce l’attitude du gouvernement
LIBREVILLE (Equateur) – Deux morts par balle, c’est le triste bilan du couvre-feu imposé par le gouvernement dès 18h00, à l’ensemble des populations qui ont décidé d’exprimer leur mécontentement à l’unisson, par un bruit assourdissant de casseroles. L’Évêque François Rabenkogo des Ministères Christ Révélé aux Nations (CRN), qui avait pourtant interpellé les autorités gabonaises, il y a quelques jours contre une protestation des populations, déplore le silence du gouvernement qui refuse d’écouter le peuple.
Depuis quelques jours, les populations du Gabon ont décidé d’exprimer leur mécontentement suite au couvre-feu dès 18h00 et autres mesures drastiques imposés par le gouvernement. Des mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 dont les cas positifs sont en constante augmentation.
Hier, jeudi 18 février à partir de 20h30, les forces de l’ordre ont sillonné les différentes artères de la capitale gabonaise pour réprimer toute personne qui violerait le couvre-feu, notamment les jeunes qui ont décidé de sortir de leurs domiciles avec les casseroles. Et c’est dans ce contexte que deux jeunes gabonais ont été tués par balle à Libreville. Selon le témoignage des riverains, ce sont les agents des Forces de l’ordre qui les auraient abattu de sans froid.
Un acte de lâcheté que déplore ce vendredi 19 février, l’Évêque François Rabenkogo des Ministères Christ Révélé aux Nations (CRN), qui ne comprend pas que l’on puisse tirer à balle réel sur les populations, qui manifestent pacifiquement dans leurs quartiers en faisant du bruit avec une simple casserole ? Par ailleurs, l’Évêque déplore le silence du gouvernement face aux cris de détresse du peuple gabonais.
Certes, les mesures prises visent à protéger les populations contre cette pandémie qui ne cesse de faire des morts à l’échelle planétaire en général, et sur le plan national en particulier. Cependant, soutient l’homme de Dieu, elles ne doivent pas précariser davantage les gabonais qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Et surtout que le gouvernement n’a proposé aucune mesure d’accompagnement. L’Évêque François Rabenkogo craint au regard de la situation actuelle, que les choses s’enveniment si le gouvernement persiste avec lesdites mesures.
Aussi, exhorte-t-il les autorités gabonaises, à reconsidérer certaines mesures, notamment l’heure du couvre-feu et la reprise de certaines activités économiques, afin de ramener la sérénité au sein des populations. Car souligne-t-il, gouverner c’est prévoir et anticiper.
James RHANDAL