Gabon : « Ali Bongo est incapable de dire avec précision l’état réel du Gabon », dixit Alexandre Barro Chambrier
LIBREVILLE (Equateur) – Réagissant à l’interview que le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a accordé au journal Jeune Afrique, l’opposant Alexandre Barro Chambrier a ironisé sur les déclarations de ce dernier quant à son bilan à la tête du pays. Pour le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM, opposition), la présidence du locataire du bord de mer est un échec patent.
Dans l’interview accordée au journal Jeune Afrique N°3099 du mois d’avril 2021, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a affirmé que le Gabon est l’un des pays d’Afrique où le climat politique est le plus apaisé et le plus avancé en matière de formation, de santé ou d’économie verte. Mais pour le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM, opposition), Alexandre Barro Chambrier, les affirmations du Chef de l’Etat, ne seraient qu’une vue de l’esprit.
Selon les explications de l’opposant qui animait une conférence de presse jeudi 1er avril dernier, Ali Bongo Ondimba « est incapable de dire avec précision l’état réel du Gabon ; l’état réel de la situation économique, financière et sociale; son bilan est truffé d’innombrables effets d’annonce, de nombreuses promesses non tenues, d’une aggravation de la pauvreté, d’une multiplication des grèves dans plusieurs secteurs d’activités économiques, y compris des régies financières, de l’explosion de la dette qui atteint le niveau record de 70% du PIB », a-t-il soutenu.
Pour le président du RPM, accorder 10 années de plus à Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon, serait une véritable catastrophe pour le pays. Aussi, il pense qu’il est temps pour le président gabonais de laisser à d’autres, la possibilité de mettre leurs talents au service du pays pour le sortir de l’abime dans lequel il l’aurait précipité. « Avant d’accuser l’opposition de manquer d’organisation, il devrait être suffisamment humble pour jeter un regard précis sur la gouvernance chaotique qu’il a généré en confiant les manettes de la gestion du pays à des amateurs et immatures », a-t-il martelé.
Contrairement aux affirmations du Chef de l’Etat sur le climat politique au Gabon, l’opposant du RPM confie qu’il est loin d’être apaisé, même si les restrictions dues aux mesures de lutte contre le Covid-19 donnent l’impression d’un calme apparent. « En réalité, le feu couve sous la cendre et le pouvoir serait bien avisé d’adopter les reformes permettant une respiration de la démocratie au lieu de s’illustrer par un autoritarisme rampant ou par des velléités de confiscation du pouvoir au profit d’un clan », a-t-il conclu.
Ida AYILA