Gabon/RAC : Plus de 100 millions de FCFA partagés par mois aux médias publics

LIBREVILLE (Equateur) – Environ 120 millions de FCFA de redevance audiovisuelle et cinématographique (RAC) sont partagés chaque fin de mois aux médias publics par l’Etat gabonais, pour offrir aux populations un contenu attrayant et répondant à leurs attentes. Malheureusement depuis 2015, les gabonais attendent toujours.

 

 

En plus d’une subvention annuelle conséquente qu’ils reçoivent de l’Etat gabonais, les médias publics notamment Gabon télévision, Gabon 24, Télédiffusion du Gabon, l’Agence gabonaise de presse (AGP) et l’Institut gabonais de l’image et du son (IGIS), reçoivent chaque fin de mois, et ce depuis 2015, la redevance audiovisuelle et cinématographique (RAC) qui s’élève à près de 120 millions de FCFA, selon certaines indiscrétions.

 

 

Une manne financière qui est versée par l’opérateur économique Canal+ à l’Etat gabonais, après un prélèvement de 500 FCFA sur tout abonnement et réabonnement des populations aux chaînes câblées. Malheureusement, de l’avis de plusieurs observateurs, cette RAC est loin d’atteindre les objectifs fixés par les autorités gabonaises aux médias publics : offrir un contenu attrayant et satisfaisant aux populations.

 

 

En effet, en regardant depuis 2015 jusqu’à ce jour, les différents programmes de ces entreprises de presse publique, il est évident qu’ils sont très loin de répondre aux attentes des populations qui paient 500 FCFA chaque fin de mois. Si on peut observer la présence du nouveau matériel et parc automobile achetés avec cet argent, il n’en est rien du contenu proposé au public.

 

 

Comment comprendre donc, que ces médias publics ne soient pas toujours en mesure de proposer un contenu captivant et satisfaisant ? D’ailleurs, lors de son passage à une émission télévisée, mercredi 7 juillet dernier, le ministre d’Etat en charge de la Communication et de l’Economie numérique, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, s’est également interrogé sur l’utilisation de la RAC par les médias publics.

 

 

Le membre du gouvernement ne comprend pas lui aussi, qu’avec autant d’argent par mois et depuis 7 ans, Gabon télévision, Gabon 24, Télédiffusion du Gabon, l’Agence gabonaise de presse (AGP) et l’Institut gabonais de l’image et du son (IGIS), ne soient pas en mesure de proposer aux gabonais de la créativité comme les médias publics camerounais et ivoiriens par exemple.

 

 

D’après certaines sources, la RAC au Gabon serait repartie chaque fin de mois comme suit : 30 millions de FCFA pour Gabon télévision ; 25 millions de FCFA pour Gabon 24 ; 20 à 23 millions de FCFA pour l’AGP ; 15 millions de FCFA pour Télédiffusion du Gabon ; et 15 millions de FCFA pour l’IGIS. Soit environ 108 millions de FCFA.

 

 

Où se situe donc le problème ? A quoi sert tout cet argent versé chaque fin de mois depuis 2015 ? Serait-il détourné à des fins personnelles ? Ou est-il utilisé pour un autre chapitre relatif au fonctionnement de ces médias ? A ces questions, il n’y a qu’un audit commis par la tutelle qui pourrait expliquer l’utilisation réelle de cet argent.

 

 

Pour l’heure, il est peut-être temps qu’un nouveau style de management soit imposé aux dirigeants des entreprises de presse publique. Un management fondé sur des objectifs et des résultats clairement établis à l’avance, à court, moyen et long terme, par le gouvernement.

 

 

Car si on souhaite avoir une administration publique forte et efficace, comme le souhaite le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, il faudrait penser à nommer des personnes non seulement qualifiées, ayant fait leurs preuves, mais surtout capables d’atteindre les objectifs et résultats attendus.

 

 

James RHANDAL

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